24/07/2025
Le remariage du Pasteur Marcello tunasi : analyse posée, regard biblique, conscience collective 🤵🏽♂️👰🏽💍💒
Un an après la perte brutale de son épouse, Maman Blanche, le pasteur Marcello Tunasi a annoncé son remariage. Ce choix, bien que personnel, a déclenché une onde de choc dans l’espace chrétien francophone, suscitant des vagues de réactions allant de la compassion à la polémique, de la prière au jugement, parfois violent. Or, il convient d’aborder cette situation non pas à la lumière de l’émotion publique, mais avec une rigueur doctrinale, humaine et contextuelle.
1. Base biblique : le remariage n’est ni péché, ni déshonneur 📖
Nombreux sont ceux qui invoquent la fidélité conjugale pour questionner, voire contester, la légitimité de ce remariage. Mais rappelons que dans le Nouveau Testament, l’apôtre Paul n’a jamais interdit le remariage d’un croyant veuf. Au contraire, il reconnaît la légitimité d’un tel choix pour tout croyant non marié, y compris les veufs : « À ceux qui ne sont pas mariés et aux v***es, je dis qu’il est bon pour eux de rester comme moi ; mais s’ils ne peuvent se contenir, qu’ils se marient ; car il vaut mieux se marier que de brûler. » 1 Corinthiens 7:8-9
Ce passage établit un principe fondamental : le remariage, dans le Seigneur, est une option saine, responsable et bibliquement permise. Il ne dépend ni d’un chronomètre imposé par les hommes, ni d’une durée symbolique de deuil validée socialement. Il s’agit d’une liberté spirituelle encadrée par le discernement et l’obéissance.
2. Contexte personnel : un père, un leader, un homme ✨
Le pasteur Marcello Tunasi n’est pas uniquement une figure publique ou un prédicateur influent. Il est également père de quatre enfants Oracle, Shukrani, Shiphra et Thabiri dont le dernier était âgé de deux ans au moment du décès de sa mère.
Au-delà de l’impact émotionnel évident, cette réalité soulève une problématique familiale concrète : comment accompagner la croissance affective, émotionnelle et spirituelle de quatre enfants dans un foyer fragilisé par le deuil d’une mère ? La parentalité ne s’interrompt pas parce que l’on est veuf. Elle exige présence, tendresse, continuité. Une nouvelle compagne ne remplace pas la mère décédée, elle répare un déséquilibre structurel, et contribue à rétablir une stabilité dont dépend aussi l’avenir des enfants.
3. Conscience pastorale : la charge du ministère ne peut reposer sur un homme brisé ⛪️🛐
Il est important de souligner que le pasteur Tunasi porte également sur ses épaules une responsabilité pastorale de haut niveau. Il conduit un ministère transcontinental, gère une équipe, prêche, enseigne, bâtit, dirige, console, conseille, et répond à des milliers de sollicitations à travers le monde.
Peut-on raisonnablement espérer qu’un tel homme, avec un agenda aussi chargé et une charge aussi lourde, continue seul, sans soutien, sans équilibre émotionnel, sans point d’ancrage domestique ?
Le ministère exige un minimum de stabilité intérieure. Et la stabilité passe aussi par la restauration affective, la paix de l’âme, l’équilibre du foyer. En ce sens, le remariage n’est pas un caprice personnel, mais un choix structurant, mûri et cohérent avec les exigences de sa mission.
4. Temporalité : le piège du “c’est trop tôt” ❌
L’un des arguments les plus récurrents concerne la rapidité perçue du remariage : “à peine un an après”. Cet argument, bien que légitime émotionnellement, n’a aucune base biblique. La Parole de Dieu n’établit ni norme temporelle universelle, ni obligation de durée minimale pour “faire son deuil”. Prenons des exemples dans la Bible : Ruth était v***e . Son mari, Mahlon (fils de Naomi), était mort. Elle suit sa belle-mère à Bethléem, travaille dans les champs, et attire l’attention de Boaz.
Ce qu’on remarque Ruth ne reste pas des années enfermée dans son deuil.Dès qu’elle entre dans la saison d’opportunité, Naomi la pousse à se rendre disponible. Boaz, homme juste, ne rejette pas Ruth en disant : “Tu viens de perdre ton mari, attends encore…Au contraire, il l’épouse rapidement après avoir fait les choses en règle
Après le décès de Sara, Abraham prend une nouvelle épouse, Kétura. 📖 Genèse 25: « Abraham prit une autre femme, nommée Kétura. » Il n’est nulle part mentionné un temps de deuil imposé ou une durée obligatoire avant ce mariage. Abraham, bien qu’ayant profondément aimé Sara, n’a pas été blâmé pour s’être remarié plus t**d. L’accent n’est jamais mis sur le délai, mais sur le fait que l’alliance soit en règle.
Certaines personnes restent v***es 10 ans sans jamais guérir. D’autres retrouvent la paix plus rapidement. Le temps ne sanctifie pas la douleur. Ce qui compte, c’est le cœur devant Dieu, la qualité de la décision, et son alignement spirituel. S’il y a paix, direction divine, maturité, et pureté dans le choix, alors le moment devient juste, même s’il défie les convenances sociales.
5. Réaction collective : la tentation du jugement hâtif 🔥
Il est facile de commenter la trajectoire d’un homme depuis son clavier. Mais qui était là quand il a dû expliquer à son fils que maman ne reviendra plus ? Qui a porté ses nuits blanches, ses deuils intérieurs, son combat pour continuer à prêcher alors que son cœur saignait ?
Rappelons ce que dit l’Écriture : « Qui es-tu, toi qui juges un serviteur d’autrui ? S’il se tient debout ou s’il tombe, cela regarde son maître. Romains 14:4
Le jugement n’est pas notre ministère. L’intercession, oui. La prière, oui. L’accompagnement, oui. L’amour fraternel, oui. Mais jamais le piétinement public sous couvert de “zèle”.
6. Conclusion : entre fidélité au passé et obéissance au présent ✅
Non, ce remariage n’efface pas le souvenir de Maman Blanche. Il ne la remplace pas. Il ne la piétine pas. Il ne réécrit pas l’histoire, il en ouvre une nouvelle page. Une page différente, écrite avec des larmes, du courage, de la prière, et sans doute beaucoup de combats intérieurs.
Et s’il nous manque encore des éléments pour tout comprendre, que cela ne nous empêche pas d’avoir une posture chrétienne digne. « Ne touchez pas à mes oints… » (Psaume 105:15)
Nous pouvons ne pas être d’accord. Mais restons bibliques. Restons respectueux. Restons humbles.
Franck NOUBOSSI