15/12/2025
Dur ce drame.
Pas sans conséquences.
MEDHI - MAAGI -DEUX DRAMES
UN COMITÉ D’ÉTHIQUE QUI N’A PAS FAIT USAGE DE SON POUVOIR
Le comité d’éthique de la Fédération française de rugby a choisi de publier son avis à la suite de la saisine de Jalil et Valérie NARJISSI.
Cet avis est public et consultable sur le site de la FFR.
https://api.www.ffr.fr/wp-content/uploads/2025/12/cfedrf-avis-a-2526-002.pdf
La presse l’a largement commenté mais en reprenant uniquement l’analyse du comité, lequel conclut à l’absence de saisine disciplinaire en invoquant des « circonstances particulièrement complexes et troublées ».
Je propose ici une autre lecture : plus large, plus exigeante, et centrée sur un constat simple mais essentiel:
La noyade de Maagi JESSOP aurait dû empêcher la mort de Mehdi NARJISSI
👉 À quel moment le comité d’éthique aurait-il dû agir pour empêcher qu’un second drame ne survienne ?
Un comité d’éthique doté d’un pouvoir clair… qu’il n’a pas exercé
Dans ses propres conclusions, le comité d’éthique rappelle qu’il dispose de pouvoirs précis :
- s’auto-saisir,
-saisir les organes disciplinaires,
- prononcer des rappels à l’éthique,
- imposer, en cas de manquements graves ou répétés,
- une réponse plus contraignante.
👉 Ce pouvoir existe.
La question n’est donc pas juridique.
Elle est éthique et institutionnelle :
le comité a-t-il fait usage de ce pouvoir au moment où il aurait été le plus utile ?
👉 La réponse est non.
👉 Mai 2024 : le moment où l’inaction devient une faute éthique
Le 22 mai 2024, le jeune Maagi JESSOP, 13 ans, se noie lors d’une baignade organisée dans le cadre d’un stage rugby à Wallis-et-Futuna, stage organisé par le CTC Nisie FELEU.
J'ai fait un article factuel le 23 août sur ce drame https://www.facebook.com/share/p/17htTwsQ13/
Il s’agit :
- d’un décès de mineur,
- dans le cadre d’un stage lié au rugby,
- impliquant une activité à risque (baignade),
-sans cadre de sécurité clairement établi.
Une seule tragédie de cette nature suffit à imposer une vigilance maximale de la part de la Fédération et, plus encore, du comité d’éthique.
👉DÉMISSION DU COMITÉ DIRECTEUR
Mais ce n’est pas tout : un signal d’alerte majeur ignoré
Quelques mois plus t**d, seize membres du comité directeur démissionnent.
Ils dénoncent explicitement :
- la gestion du drame Maagi JESSOP,
- le manque de transparence,
- la dissimulation d’éléments graves par la présidence,
- l’existence d’un rapport du CTC Nisie FELEU, que la FFR a affirmé ne pas avoir reçu, alors que j'en ai produit publiquement une copie ici : https://www.facebook.com/share/p/1GryV1YsAg/
Cette démission collective n’est ni anodine ni marginale.
Elle constitue un acte politique fort, largement relayé par la presse nationale.
👉 Un comité d’éthique chargé de surveiller les comportements des dirigeants ne pouvait ignorer un tel événement.
👉MON COURRIER DU 10 MAI 2025
Par courrier du 10 mai 2025 envoyé à Florian GRILL, l'ensemble du COP, la ministre des Sports ET LE COMITE D’ÉTHIQUE, j'ai donné le détail de ces deux drames.
Le Comité n'a pas répondu, ne s'est pas saisi des faits dénoncés.
👉 Ce que le comité d’éthique aurait dû faire à ce moment précis
S’il s’était auto-saisi après la noyade de Maagi JESSOP et la démission du comité directeur, le comité d’éthique aurait dû :
- contraindre la FFR à assumer publiquement le drame,
- analyser les responsabilités organisationnelles,
- interdire ou suspendre immédiatement les baignades dans le cadre des stages de mineurs,
- renforcer strictement les procédures de déclaration et de contrôle,
-envoyer un message clair à toute la fédération : plus jamais ça.
Ces mesures ne relèvent pas d’une posture idéologique.
Elles relèvent du principe élémentaire de prévention.
👉 “Circonstances complexes et troublées” : un argument intenable
Pour justifier son absence de saisine disciplinaire, le comité d’éthique invoque un contexte de gouvernance « complexe et troublé ».
Cet argument ne résiste pas à l’examen des faits :
- Florian GRILL est président depuis juin 2023.
- La noyade de Maagi JESSOP intervient en mai 2024, près d’un an après son arrivée.
- Avant cela, la FFR fonctionnait, organisait des stages et des tournées internationales.
- Aucun élément factuel, en dehors des déclarations du président lui-même, ne démontre une incapacité structurelle des services.
- Il est clairement démontré que Florian Grill a donné priorité à la campagne électorale
- Florian Grill était en pleine négociation du Contrat d'Assurance qui devait être mis en place pour le 1er juillet 2024.
En revanche, le comité d’éthique reconnaît :
- la suppression de la présence d’un élu,
- des dysfonctionnements multiples,
- une organisation marquée par l’improvisation.
👉 Ces éléments ne sont pas des excuses.
👉 Ce sont des signaux d’alerte supplémentaires.
Une chaîne causale que l’on ne peut plus ignorer
En refusant de s’auto-saisir après la noyade de Maagi JESSOP et la démission de seize membres du comité directeur, le comité d’éthique a laissé la Fédération :
- minimiser le premier drame,
- poursuivre des pratiques à risque,
- organiser des stages sans cadre suffisamment sécurisé.
Le 7 août 2024, Mehdi NARJISSI disparaît lors d’un stage non déclaré lors d'une baignade non autorisée
Dès lors, une conclusion s’impose :
👉 Si le drame de Maagi JESSOP avait été traité comme il aurait dû l’être,
👉 si la FFR avait été contrainte d’en assumer la responsabilité,
👉 si des mesures fermes avaient été imposées,
alors le second drame aurait très probablement été évité et Medhi serait aujourd’hui encore en vie.
" A ne rien faire on accepte que l'histoire se reproduise ".
👉 Une responsabilité éthique lourde et durable
Il ne s’agit pas ici d’imputer une responsabilité pénale au comité d’éthique.
Il s’agit de souligner une responsabilité morale et institutionnelle majeure.
👉 Un comité d’éthique n’est pas là pour :
- contextualiser l’inacceptable,
- atténuer les manquements par le calendrier politique,
-intervenir uniquement après le pire.
- Il est là pour empêcher que le pire se reproduise.
👉 Quand l’éthique renonce à prévenir, elle accepte que l’histoire se répète
- en renonçant à s’auto-saisir au moment décisif,
- en invoquant des circonstances atténuantes,
- en refusant de relier deux drames pourtant similaires,
le comité d’éthique a manqué sa mission fondamentale.
Un comité d’éthique qui n’agit qu’après le second décès et de plus uniquement après la saisine des parents, n’est plus un garde-fou, Il devient un témoin silencieux.