06/10/2025
🇲🇫France, La démission de Sébastien Lecornu : un symptôme d’un pouvoir en crise
Ce lundi matin, Sébastien Lecornu a remis sa démission à Emmanuel Macron, à peine un mois après sa nomination à Matignon. Une décision brutale, mais révélatrice d’un malaise politique plus profond : celui d’un exécutif en perte de repères, de cohérence et de légitimité.
Une démission éclair, un gouvernement éphémère
Nommé le 9 septembre, Lecornu n’aura eu que quelques semaines pour tenter de bâtir un gouvernement. Mais dès l’annonce de sa composition, les critiques ont fusé : manque de rupture, recyclage de figures contestées, absence de vision claire. La nomination de Bruno Le Maire au ministère des Armées, en particulier, a cristallisé les tensions, accusé d’avoir aggravé la dette publique et d’incarner une continuité rejetée par une partie de la droite.
Face à la fronde des Républicains, à la menace de départ de Bruno Retailleau, et à la pression croissante des oppositions, Lecornu a choisi de jeter l’éponge. Un geste qui, loin d’apaiser, plonge davantage le pays dans l’incertitude.
Un président fragilisé, des oppositions galvanisées
La démission du Premier ministre n’est pas un simple épisode gouvernemental. Elle est un signal d’alarme pour Emmanuel Macron, dont l’autorité semble vaciller. Les appels à la dissolution de l’Assemblée nationale se multiplient, notamment du côté du Rassemblement National. À gauche, certains vont plus loin : Clémence Guetté (LFI) et Philippe Brun (PS) réclament ouvertement le départ du président.
Dans ce climat de défiance, les oppositions affûtent leurs armes. Les écologistes évoquent une motion de censure, les socialistes se disent prêts à gouverner, et les Républicains convoquent en urgence leur comité stratégique. Le pays entre dans une zone de turbulences politiques majeures.
Une démocratie en quête de souffle
Au-delà des jeux d’appareils, cette démission interroge sur l’état de notre démocratie. Comment expliquer qu’un Premier ministre, censé incarner la stabilité, soit contraint de partir avant même d’avoir prononcé son discours de politique générale ? Comment justifier un tel désordre institutionnel, alors que les Français attendent des réponses sur le pouvoir d’achat, la sécurité, la transition écologique ?
Ce départ précipité est le reflet d’un pouvoir qui peine à se réinventer, à écouter, à fédérer. Il appelle à une refondation du contrat démocratique, à une nouvelle manière de gouverner, plus transparente, plus participative, plus respectueuse des équilibres politiques.
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Sébastien Lecornu s’en va, mais les questions demeurent. Et elles sont brûlantes. Le président Macron a désormais le choix : nommer un nouveau Premier ministre, dissoudre l’Assemblée, ou ouvrir une nouvelle page politique. Quelle qu’elle soit, elle devra être écrite avec les Français, et non contre eux.