10/09/2025
🇫🇷 France sous tension : « Bloquons tout » secoue la capitale
Paris, mercredi 10 septembre 2025 — À l’aube d’un tournant politique marqué par la nomination de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre, la France s’est réveillée sous le signe de la contestation. Le mouvement « Bloquons tout », né sur les réseaux sociaux et nourri par une colère diffuse contre les politiques d’austérité, a mobilisé des milliers de manifestants dans tout le pays. À Paris, la journée a été marquée par des tentatives de blocages, des interpellations musclées et une tension palpable dans les rues.
🔥 Paris : entre blocages et charges policières
Dès les premières heures du jour, plusieurs groupes ont tenté de bloquer des points névralgiques de la capitale. Le périphérique parisien, cible emblématique du mouvement, a vu des manifestants descendre sur la chaussée, rapidement repoussés par les forces de l’ordre. À la Gare du Nord, une charge policière a dispersé un cortège qui tentait d’occuper les abords de la gare. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés, provoquant des scènes de panique et des interpellations en série.
Selon la préfecture de police, 171 personnes ont été arrêtées à Paris, sur un total de près de 300 interpellations dans tout le pays. Malgré l’ampleur du dispositif sécuritaire — 6 000 policiers mobilisés dans la capitale — les manifestants ont réussi à mener plusieurs actions symboliques, notamment le blocage temporaire d’un dépôt de bus dans le 18e arrondissement.
🌍 Une mobilisation nationale, des visages multiples
Partout en France, le mouvement a pris des formes variées : barrages filtrants, blocages de dépôts, opérations escargot sur les autoroutes, et même des incendies de véhicules comme à Rennes où un bus a été saccagé. À Caen, des objets en feu sur le viaduc de Calix ont paralysé la circulation dès l’aube.
Le ministère de l’Intérieur a recensé 29 000 participants répartis sur 430 actions, dont 157 blocages et 273 rassemblements. Si certains cortèges sont restés pacifiques, d’autres ont dégénéré, notamment à Lyon où des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre.
🎙️ Une colère sans bannière
Ce qui frappe dans cette mobilisation, c’est son caractère décentralisé et hétéroclite. Née sur Telegram et amplifiée par des groupes militants de tous bords, « Bloquons tout » ne possède ni leader officiel ni revendication unique. Pour Bastien, étudiant à Rennes, « c’est un ras-le-bol global sur le fait que les politiques n’écoutent pas les urnes ». Juliette, travailleuse sociale à Clermont-Ferrand, dénonce « un budget mal géré » et une dette « que l’on nous demande de rembourser en travaillant plus ».
🧭 Et maintenant ?
Alors que le nouveau Premier ministre promet des « ruptures sur le fond », la journée du 10 septembre laisse entrevoir une fracture sociale profonde. Si le pays n’a pas été mis à l’arrêt, comme le souhaitaient certains militants, la profusion d’actions et la diversité des profils engagés témoignent d’un malaise durable.