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🇲🇫France, La démission de Sébastien Lecornu : un symptôme d’un pouvoir en criseCe lundi matin, Sébastien Lecornu a remis...
06/10/2025

🇲🇫France, La démission de Sébastien Lecornu : un symptôme d’un pouvoir en crise

Ce lundi matin, Sébastien Lecornu a remis sa démission à Emmanuel Macron, à peine un mois après sa nomination à Matignon. Une décision brutale, mais révélatrice d’un malaise politique plus profond : celui d’un exécutif en perte de repères, de cohérence et de légitimité.

Une démission éclair, un gouvernement éphémère

Nommé le 9 septembre, Lecornu n’aura eu que quelques semaines pour tenter de bâtir un gouvernement. Mais dès l’annonce de sa composition, les critiques ont fusé : manque de rupture, recyclage de figures contestées, absence de vision claire. La nomination de Bruno Le Maire au ministère des Armées, en particulier, a cristallisé les tensions, accusé d’avoir aggravé la dette publique et d’incarner une continuité rejetée par une partie de la droite.

Face à la fronde des Républicains, à la menace de départ de Bruno Retailleau, et à la pression croissante des oppositions, Lecornu a choisi de jeter l’éponge. Un geste qui, loin d’apaiser, plonge davantage le pays dans l’incertitude.

Un président fragilisé, des oppositions galvanisées

La démission du Premier ministre n’est pas un simple épisode gouvernemental. Elle est un signal d’alarme pour Emmanuel Macron, dont l’autorité semble vaciller. Les appels à la dissolution de l’Assemblée nationale se multiplient, notamment du côté du Rassemblement National. À gauche, certains vont plus loin : Clémence Guetté (LFI) et Philippe Brun (PS) réclament ouvertement le départ du président.

Dans ce climat de défiance, les oppositions affûtent leurs armes. Les écologistes évoquent une motion de censure, les socialistes se disent prêts à gouverner, et les Républicains convoquent en urgence leur comité stratégique. Le pays entre dans une zone de turbulences politiques majeures.

Une démocratie en quête de souffle

Au-delà des jeux d’appareils, cette démission interroge sur l’état de notre démocratie. Comment expliquer qu’un Premier ministre, censé incarner la stabilité, soit contraint de partir avant même d’avoir prononcé son discours de politique générale ? Comment justifier un tel désordre institutionnel, alors que les Français attendent des réponses sur le pouvoir d’achat, la sécurité, la transition écologique ?

Ce départ précipité est le reflet d’un pouvoir qui peine à se réinventer, à écouter, à fédérer. Il appelle à une refondation du contrat démocratique, à une nouvelle manière de gouverner, plus transparente, plus participative, plus respectueuse des équilibres politiques.

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Sébastien Lecornu s’en va, mais les questions demeurent. Et elles sont brûlantes. Le président Macron a désormais le choix : nommer un nouveau Premier ministre, dissoudre l’Assemblée, ou ouvrir une nouvelle page politique. Quelle qu’elle soit, elle devra être écrite avec les Français, et non contre eux.

🇬🇳 Alpha Condé demande pardon pour les violences sous son régime : entre reconnaissance et stratégie politiqueConakry, 2...
03/10/2025

🇬🇳 Alpha Condé demande pardon pour les violences sous son régime : entre reconnaissance et stratégie politique

Conakry, 2 octobre 2025 — À l’occasion du 67ᵉ anniversaire de l’indépendance de la Guinée, l’ancien président Alpha Condé a adressé un message solennel à la nation, marqué par une demande de pardon pour les victimes des violences politiques survenues durant ses onze années de gouvernance. Ce geste, inédit dans son parcours, suscite à la fois espoir, scepticisme et interrogations sur ses intentions profondes.

Un discours empreint de contrition

Dans une déclaration rendue publique ce 2 octobre, Alpha Condé a exprimé ses condoléances aux familles des victimes des manifestations réprimées sous son mandat, notamment celles liées aux crises électorales et aux contestations populaires.
> « Je voudrais, encore une nouvelle fois, adresser mes condoléances à leurs familles, prier pour le repos de leurs âmes et demander pardon au nom de l’État guinéen », a-t-il déclaré.

Cette reconnaissance t**dive des souffrances vécues par de nombreux citoyens marque un tournant dans la posture de l’ancien chef d’État, longtemps accusé de minimiser les conséquences humaines de ses politiques sécuritaires.

Un bilan contrasté, entre progrès et manquements

Alpha Condé a également profité de son allocution pour rappeler les acquis de son régime, citant notamment :
- La mise en service des barrages hydroélectriques de Kaléta et Souapiti
- L’amélioration des infrastructures routières, scolaires et hospitalières
- La création de l’Agence nationale de financement des collectivités (ANAFIC)

Cependant, il a reconnu que certains « manquements » n’ont pu être corrigés avant son renversement par le coup d’État du 5 septembre 2021. Une reconnaissance qui, pour certains observateurs, pourrait ouvrir la voie à une forme de réhabilitation politique.

Une critique virulente de la transition actuelle

L’ancien président n’a pas manqué de critiquer la gestion du pays par les autorités de transition, dénonçant une Guinée « affaiblie », marquée par la peur, la répression et la corruption. Il a appelé les citoyens à se mobiliser pour « libérer le pays » et à renouer avec l’esprit du 2 octobre 1958, date fondatrice de la souveraineté guinéenne.

Une demande de pardon aux multiples lectures

Ce geste soulève plusieurs interrogations :
- Est-ce une tentative sincère de réconciliation nationale ?
- S’agit-il d’un calcul politique en vue d’un retour sur la scène publique ?
- Peut-il contribuer à apaiser les tensions et à ouvrir un dialogue inclusif ?

Pour les familles des victimes, cette demande de pardon pourrait constituer une première étape vers la reconnaissance officielle des abus et la mise en place de mécanismes de justice réparatrice.

En conclusion

La prise de parole d’Alpha Condé, à la fois humble et offensive, réinscrit son nom dans le débat national. Si elle marque une rupture avec son silence antérieur sur les violences politiques, elle appelle surtout à une vigilance citoyenne et à une réflexion collective sur les conditions d’une véritable réconciliation. Le pardon, pour être pleinement reçu, devra s’accompagner d’actes concrets et d’un engagement clair envers la vérité et la justice.

🇬🇳 2 Octobre 1958 – 2 Octobre 2025 : Une Nation en Fête, une Conscience en MarchePar Mohamed Fodé Fofana Ce 2 octobre 20...
01/10/2025

🇬🇳 2 Octobre 1958 – 2 Octobre 2025 : Une Nation en Fête, une Conscience en Marche

Par Mohamed Fodé Fofana

Ce 2 octobre 2025, la Guinée célèbre 67 ans d’indépendance dans une effervescence rare, presque sacrée. Des rues de Conakry aux quartiers de la diaspora, le rouge, le jaune et le vert s’imposent comme une évidence. Le drapeau n’est plus un simple symbole : il est devenu une émotion collective, un cri silencieux d’appartenance et de dignité.

Dans les marchés, les réseaux sociaux, les salons un même souffle traverse les cœurs : celui de la fierté. Fierté d’un peuple qui, malgré les épreuves, continue de croire en lui-même. Fierté d’une jeunesse qui danse, chante, débat, rêve. Fierté d’une mémoire qui refuse l’oubli.

Mais ce qui rend cette célébration exceptionnelle, c’est l’unité qu’elle inspire. Pour une fois — et cela mérite d’être souligné — la Guinée transcende ses clivages. L’ethnie, la région, le parti, le passé : tout semble suspendu. Le pays se regarde dans le miroir de son histoire et y voit une image commune. Une image belle, forte, fragile.

Cette parenthèse d’unité est précieuse. Elle nous rappelle que la nation ne se résume pas à ses institutions, mais à ses liens invisibles : la solidarité, la mémoire, le respect. Elle nous enseigne que l’indépendance n’est pas un événement figé, mais un processus vivant, exigeant, parfois douloureux.

À Vox Guinée, nous croyons que cette fête doit être plus qu’un moment de réjouissance. Elle doit être un rappel. Un rappel que la liberté se mérite et se protège. Un rappel que l’unité ne se décrète pas, elle se construit. Un rappel que la Guinée ne pourra avancer que si elle regarde ses enfants avec équité, ses femmes avec dignité, ses jeunes avec confiance.

En ce jour de lumière, que Dieu bénisse la Guinée.

Qu’Il éclaire ses dirigeants, qu’Il apaise ses blessures, qu’Il inspire ses bâtisseurs. Que la paix soit notre héritage, que la justice soit notre boussole, que l’amour soit notre force.

Et que chaque 2 octobre soit non seulement une fête, mais un serment : celui de ne jamais trahir l’espoir de 1958.

Guinée, Ratoma : un nouveau-né introuvable, la famille accuseLa naissance s’est muée en drame au CMC de Ratoma ce 1er oc...
01/10/2025

Guinée, Ratoma : un nouveau-né introuvable, la famille accuse

La naissance s’est muée en drame au CMC de Ratoma ce 1er octobre. Un nourrisson, né par césarienne, a disparu dans des circonstances troublantes. La famille de Makalé Soumah dénonce un grave manquement du personnel et exige des réponses.

« Au lieu de profiter de son bébé, on te le vole », témoigne la tante, bouleversée.
Une enquête est ouverte, mais les proches restent sans nouvelles.

Guinée : Promulgation de la loi L2025-022-CNT pour la construction d’une route inter-États stratégiqueConakry, le 1er oc...
01/10/2025

Guinée : Promulgation de la loi L2025-022-CNT pour la construction d’une route inter-États stratégique

Conakry, le 1er octobre 2025 — Le Président de la République a officiellement promulgué, ce mardi 30 septembre, la loi ordinaire L2025-022-CNT, autorisant la ratification d’un accord de coopération pour la construction d’une route inter-États reliant Labé (Guinée) à la frontière malienne, puis à Kédougou et Fongo-Lémbi (Sénégal). Ce projet d’infrastructure, soutenu par le Fonds Africain de Développement (FAD), s’inscrit dans une dynamique régionale visant à renforcer l’intégration économique et la connectivité entre les trois pays.

Une loi adoptée dans un cadre de transition

La loi, adoptée par le Conseil National de la Transition (CNT) le 13 mars 2025 et ratifiée le 5 février, a été présentée en Conseil des ministres avant sa promulgation. Elle marque une étape décisive dans la mise en œuvre du programme Simandou 2040 et du Plan de Développement sur 7 ans, portés par des institutions telles que AGROUTE et le ministère des Infrastructures.

Objectifs du projet

- Connecter les territoires : désenclaver les zones frontalières et faciliter les déplacements entre Guinée, Mali et Sénégal.
- Stimuler les échanges économiques : favoriser le commerce régional, l’investissement et la fluidité logistique.
- Renforcer la coopération sous-régionale : consolider les liens diplomatiques et techniques entre États voisins.
- Créer des opportunités locales : générer des emplois dans les secteurs du BTP, du transport et des services connexes.

Une infrastructure à vocation stratégique

La route inter-États prévue est conçue comme un corridor de développement, capable de transformer les dynamiques économiques locales et régionales. Elle devrait également faciliter l’accès aux marchés agricoles, miniers et touristiques, tout en renforçant la résilience des communautés frontalières.

Réactions et perspectives

Des voix institutionnelles et économiques saluent cette promulgation comme un signal fort de la volonté guinéenne de s’inscrire dans une logique de coopération régionale durable. Pour les populations concernées, ce projet représente une promesse de désenclavement, de mobilité accrue et d’amélioration des conditions de vie.

🇬🇳 Guinée, 67 ans d’indépendance : entre héritage, turbulences et devoir d’avenirPar Mohamed Fodé Fofana – Vox GuinéeLe ...
30/09/2025

🇬🇳 Guinée, 67 ans d’indépendance : entre héritage, turbulences et devoir d’avenir

Par Mohamed Fodé Fofana – Vox Guinée

Le 2 octobre 1958, la Guinée entrait dans l’histoire en devenant le premier pays d’Afrique francophone à dire « non » à la communauté française, affirmant ainsi sa souveraineté. Soixante-sept ans plus t**d, alors que la nation s’apprête à célébrer cet anniversaire, une question fondamentale s’impose : que faisons-nous de cette indépendance ?

Héritage historique : une rupture fondatrice, un idéal en suspens

L’acte de 1958 fut plus qu’un rejet du néocolonialisme : il fut une promesse. Celle d’une Guinée libre, digne et solidaire. Mais cette promesse s’est heurtée à la réalité des régimes successifs, souvent marqués par l’autoritarisme, les divisions internes et les crises sociales. L’histoire nous oblige à regarder en face les échecs comme les avancées, et à interroger notre rapport à la mémoire collective.

Réformes politiques : entre refondation et incertitudes

L’année 2025 marque un tournant institutionnel majeur : référendum constitutionnel du 21 septembre, adoption d’une nouvelle constitution, promulgation du code électoral, et annonce d’élections présidentielles en décembre. Ces jalons pourraient ouvrir une nouvelle ère démocratique.

Mais des inquiétudes subsistent :

- La liberté d’expression est en recul, avec des arrestations ciblées et une presse sous pression.
- Des disparitions non élucidées nourrissent la peur et le doute.
- Le flou autour de la candidature du président actuel alimente les suspicions et fragilise la transparence du processus électoral.

La démocratie ne se décrète pas : elle se construit dans la clarté, le respect des droits et la confiance entre gouvernants et gouvernés.

Économie : potentiel immense, précarité persistante

La Guinée dispose de ressources naturelles enviées : bauxite, or, terres agricoles, jeunesse dynamique. Pourtant, la majorité de la population vit dans la précarité. Le chômage des jeunes atteint des niveaux alarmants, les prix des produits de base explosent, et l’économie informelle devient la norme.

Il est urgent de :

- Mettre en place une politique de redistribution équitable.
- Soutenir l’entrepreneuriat local et les PME.
- Lutter efficacement contre la corruption et les détournements.

L’indépendance économique reste à conquérir.

Société : fractures visibles, résilience invisible

La société guinéenne est traversée par des tensions ethniques, des inégalités de genre, une marginalisation des zones rurales et une jeunesse souvent livrée à elle-même. Mais elle est aussi porteuse d’une formidable résilience : femmes engagées, jeunes créatifs, artistes visionnaires, citoyens solidaires.

Cette énergie sociale doit être reconnue, protégée et amplifiée.

Appel à la responsabilité collective

À l’aube de ce 67ème anniversaire, il est temps d’interpeller toutes les composantes de la nation :

- Gouvernants : soyez les garants de la justice, de la transparence et du respect des libertés.
- Citoyens : refusez la résignation, engagez-vous dans le débat public, éduquez dans la dignité.
- Jeunes : ne laissez personne vous voler votre avenir. Créez, innovez, revendiquez.
- Femmes : votre voix est essentielle. Elle doit être entendue, respectée, amplifiée.
- Anciens : transmettez la mémoire, mais aussi l’exigence morale.
- Enfants : rêvez fort, car c’est dans vos rêves que se dessine la Guinée de demain.

Conclusion : l’indépendance, une œuvre inachevée

Le 2 octobre ne doit pas être un simple rituel. C’est une date qui nous oblige à regarder le passé avec lucidité, à vivre le présent avec courage, et à bâtir l’avenir avec responsabilité. La Guinée a 67 ans. Elle est à un tournant. Et ce tournant, c’est nous tous qui devons le négocier. Ensemble.

🗳️ 🇬🇳Guinée : 28 décembre 2025, une date pour l’HistoireLe décret est tombé, solennel, presque attendu : le peuple guiné...
27/09/2025

🗳️ 🇬🇳Guinée : 28 décembre 2025, une date pour l’Histoire

Le décret est tombé, solennel, presque attendu : le peuple guinéen est appelé aux urnes le 28 décembre 2025 pour élire son président. Une date qui ne clôt pas seulement une transition, mais qui ouvre — espérons-le — une ère nouvelle, celle d’un retour à l’ordre constitutionnel, d’un pacte renouvelé entre gouvernants et gouvernés.

Une transition qui se structure enfin

Depuis le référendum constitutionnel du 21 septembre, les événements s’enchaînent à un rythme soutenu : promulgation de la nouvelle Constitution, adoption du Code électoral, et désormais, fixation du scrutin présidentiel. Ce calendrier, s’il témoigne d’une volonté politique affirmée, pose aussi une exigence : celle de la rigueur, de la transparence et de l’inclusivité.

Le Code électoral, promulgué ce 27 septembre, est dense : 345 articles, deux livres, vingt chapitres. Il redéfinit les règles du jeu démocratique, introduit un Sénat de 87 membres, recompose l’Assemblée nationale à 147 députés, et encadre les scrutins à venir. Mais au-delà des chiffres, c’est la philosophie du texte qui interpelle : veut-on une démocratie de façade ou une démocratie de fond ?

Le peuple, acteur central ou figurant ?

La vraie question n’est pas seulement institutionnelle. Elle est citoyenne. Que vaut une élection si elle ne suscite ni confiance, ni mobilisation ? Que vaut un Code électoral si les acteurs politiques ne s’en saisissent pas avec responsabilité ? Que vaut une transition si elle ne débouche pas sur une gouvernance légitime, apaisée et tournée vers le bien commun ?

Le 28 décembre ne doit pas être une simple date sur le calendrier. Elle doit être un rendez-vous de vérité, où chaque voix compte, où chaque bulletin traduit une espérance, une exigence, une volonté de rupture avec les cycles d’instabilité.

L’urgence d’un sursaut collectif

À trois mois du scrutin, les défis sont immenses : sécurisation du processus, fiabilité du fichier électoral, liberté de la presse, neutralité de l’administration, équité dans l’accès aux médias. Mais plus encore, il faut réconcilier la politique avec le citoyen, redonner sens à l’acte de voter, restaurer la dignité du débat public.

La Guinée ne manque ni de talents, ni de ressources, ni de jeunesse engagée. Ce qu’il lui faut, c’est un cadre politique à la hauteur de ses aspirations. Le 28 décembre peut être ce tournant. À condition que chacun — autorités, partis, société civile, médias — joue sa partition avec honnêteté et courage.

Par Mohamed Fodé Fofana – Editorialiste

🇬🇳GuinéePromulgation de la nouvelle Constitution guinéenne : entre acte fondateur et promesse à tenirPar Mohamed Fodé Fo...
27/09/2025

🇬🇳Guinée
Promulgation de la nouvelle Constitution guinéenne : entre acte fondateur et promesse à tenir

Par Mohamed Fodé Fofana
Editorialiste à Vox Guinée

Ce vendredi 26 septembre, dans une séquence télévisée sobre mais lourde de sens, le président de la transition a promulgué la nouvelle Constitution de la République de Guinée. Ce décret, lu au journal de la RTG, est intervenu quelques heures après l’arrêt de la Cour suprême validant les résultats définitifs du référendum constitutionnel. Ainsi s’achève une étape, et s’ouvre une autre : celle de la mise en œuvre.

Une Constitution, mais pour quelle République ?

La promulgation d’une Constitution n’est jamais un simple acte administratif. Elle est, dans les contextes de transition, un geste fondateur. Elle dit ce que le pays veut devenir, ce qu’il veut corriger, ce qu’il veut préserver. En Guinée, ce texte arrive après des décennies de désillusions démocratiques, de révisions opportunistes, et de ruptures brutales. Il se veut donc rupture et refondation.

Mais une Constitution, aussi bien rédigée soit-elle, ne vaut que par les institutions qu’elle engendre et les pratiques qu’elle inspire. Le texte promulgué consacre des principes forts : séparation des pouvoirs, limitation des mandats, indépendance de la justice, droits fondamentaux. Il introduit aussi des mécanismes de contrôle et de transparence. Pourtant, l’histoire guinéenne nous enseigne que le droit écrit ne suffit pas à garantir le droit vécu.

Le rôle de la Cour suprême : entre légalité et légitimité

La validation des résultats par la Cour suprême est venue conférer une légalité formelle au processus. Mais la légitimité, elle, se construit dans le temps. Elle dépend de la manière dont les institutions issues de cette Constitution seront perçues, utilisées, et respectées. La Cour, en proclamant les résultats, a clos le débat juridique. Le débat politique, lui, ne fait que commencer.

Une transition à l’épreuve de la cohérence

La promulgation du texte constitutionnel oblige désormais les autorités de la transition à la cohérence. Il ne s’agit plus seulement de proclamer des principes, mais de les incarner. Cela implique de réviser les lois organiques, de préparer les élections dans un climat apaisé, et de garantir que les institutions futures ne soient pas des coquilles vides.

La tentation du contrôle, la peur de l’alternance, ou le glissement vers une transition sans fin sont des risques bien connus. Le texte promulgué doit donc être un garde-fou, mais aussi un guide. Il doit empêcher les dérives, mais surtout inspirer les pratiques.

Et le peuple dans tout cela ?

Le peuple guinéen a voté. Il a exprimé une volonté. Mais il attend surtout des résultats. Une Constitution ne nourrit pas, ne soigne pas, ne crée pas d’emplois. Elle en crée les conditions. Le défi est donc de traduire cette architecture juridique en politiques publiques concrètes, inclusives et durables.

La promulgation est un acte fort. Elle est aussi une promesse. Celle d’un pays qui veut se réconcilier avec lui-même, avec ses lois, et avec son avenir. Il appartient désormais aux acteurs politiques, aux institutions, et à la société civile de faire vivre cette promesse.

🛑 Coupures d’internet en Guinée : quand le pouvoir débranche la confiancePar Mohamed Fodé Fofana Depuis le dimanche 21 s...
25/09/2025

🛑 Coupures d’internet en Guinée : quand le pouvoir débranche la confiance

Par Mohamed Fodé Fofana

Depuis le dimanche 21 septembre 2025, la Guinée a connu une perturbation majeure de sa connexion internet, allant jusqu’à un blocage quasi total. Une situation survenue en pleine période électorale, à l’occasion du référendum national. Ce jeudi, le réseau semble rétabli, mais la question demeure : dans un pays où l’État ambitionne de centraliser les données des citoyens et des entreprises dans un data center national, comment accorder sa confiance à des autorités qui suspendent l’accès au réseau selon leur bon vouloir ?

L’internet n’est plus un luxe. Il est devenu une infrastructure vitale, au même titre que l’électricité ou l’eau courante. Il est le socle de l’économie numérique, le lien entre les familles, le support de l’éducation, le canal de l’information. Le couper, c’est couper la respiration d’un pays.

Des conséquences ignorées

Ont-ils seulement mesuré les conséquences ? Derrière chaque coupure se cachent des pertes économiques, des ruptures sociales, des frustrations profondes. Les entrepreneurs en ligne, les étudiants en formation à distance, les journalistes, les médecins, les commerçants… tous ont vu leur quotidien bouleversé. Et dans un contexte où la jeunesse guinéenne tente de s’insérer dans le monde digital, ces interruptions sont plus qu’un frein : elles sont une humiliation.

Une répétition inquiétante

Ce n’est pas la première fois. Lors de précédentes tensions politiques, les autorités de transition avaient déjà eu recours à des blocages du réseau. Le Guinéen, ingénieux, s’était alors tourné vers les VPN pour contourner la censure. Mais cette résilience ne doit pas devenir une norme. Car chaque coupure renforce le sentiment d’insécurité numérique et d’arbitraire politique.

Une contradiction flagrante

La contradiction est flagrante : d’un côté, l’État appelle à la confiance, à la souveraineté numérique, à l’hébergement des données nationales dans un centre dédié. De l’autre, il suspend l’accès à internet sans transparence, sans justification publique, sans cadre légal clair. Comment croire à la neutralité d’un système piloté par ceux qui n’hésitent pas à débrancher le pays ?

L’internet n’est pas un levier politique

Dans une démocratie, même en construction, l’accès à internet doit être garanti. Il ne peut être utilisé comme levier de contrôle ou comme outil de répression. Il doit être protégé comme un droit fondamental, inscrit dans les principes de gouvernance et respecté par tous les pouvoirs publics.

La Guinée mérite mieux. Elle mérite un internet libre, stable, et respecté. Pas un réseau à géométrie variable, suspendu au gré des intérêts politiques.

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Vox Guinée continuera de défendre une information libre, un numérique responsable, et une citoyenneté connectée. Parce que dans le monde d’aujourd’hui, couper internet, c’est couper le lien. Et ce lien, il est vital.

Édition Internationale:Sarkozy condamné, un verdict qui résonne jusqu’en AfriquePar Mohamed Fodé Fofana, éditorialiste à...
25/09/2025

Édition Internationale:
Sarkozy condamné, un verdict qui résonne jusqu’en Afrique

Par Mohamed Fodé Fofana, éditorialiste à Vox Guinée

Le 25 septembre 2025, la justice française a condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison, dont deux fermes, pour association de malfaiteurs dans le cadre du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Une décision historique, qui dépasse les frontières de la République française pour résonner jusqu’en Afrique, où le nom de Sarkozy évoque bien plus qu’un ancien président : il incarne, pour beaucoup, une blessure encore vive.

Une condamnation sans précédent

Jamais un ancien chef d’État français n’avait été condamné à une peine aussi lourde pour des faits liés à la corruption internationale. Le verdict, assorti d’un mandat de dépôt, marque une rupture dans l’histoire judiciaire de la France. Mais pour une partie du monde, cette condamnation est aussi celle d’un homme dont les décisions ont eu des conséquences tragiques bien au-delà de l’Hexagone.

L’Afrique, entre mémoire et soulagement

En Afrique, et particulièrement dans la jeunesse francophone, la condamnation de Sarkozy est accueillie avec un mélange de soulagement et de colère contenue. Beaucoup n’ont pas oublié son discours de Dakar en 2007, où il affirmait que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire ». Une phrase devenue symbole d’un mépris postcolonial, qui a nourri une génération de penseurs, d’artistes et de militants décidés à réécrire leur propre récit.

Mais c’est surtout son rôle dans la guerre en Libye qui cristallise les rancœurs. En 2011, Sarkozy fut l’un des principaux artisans de l’intervention militaire contre le régime de Mouammar Kadhafi. Une opération qui, loin de stabiliser la région, a plongé le Sahel dans une spirale de chaos : effondrement de l’État libyen, prolifération des armes, montée du terrorisme, et fragilisation des pays voisins comme le Mali, le Niger ou le Burkina Faso.

Une jeunesse qui réclame justice

Pour la nouvelle génération africaine, cette condamnation est plus qu’un fait divers judiciaire : c’est une reconnaissance t**dive des dégâts causés par une politique étrangère brutale et intéressée. Elle ne répare pas les vies perdues, les États affaiblis, ni les espoirs brisés, mais elle rappelle que l’impunité n’est pas éternelle. Que même les puissants peuvent être rattrapés par leurs actes.

Une République à l’épreuve de sa mémoire

La France, en condamnant Sarkozy, ne juge pas seulement un homme : elle interroge son propre rapport au pouvoir, à la vérité, et à son rôle dans le monde. Cette affaire invite à une introspection collective sur les responsabilités historiques, les alliances douteuses, et les récits qu’on impose aux autres peuples. Elle offre aussi une opportunité : celle de reconstruire une relation franco-africaine fondée non sur le paternalisme, mais sur le respect mutuel et la mémoire partagée.

🇬🇳Guinée : Le Premier ministre Amadou Oury Bah rassure sur la continuité gouvernementale après le référendum constitutio...
24/09/2025

🇬🇳Guinée : Le Premier ministre Amadou Oury Bah rassure sur la continuité gouvernementale après le référendum constitutionnel

Conakry, 24 septembre 2025 — À la suite du référendum constitutionnel qui a vu le triomphe du « Oui » avec 89,38 % des suffrages exprimés, le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, a animé une conférence de presse ce mercredi dans l’enceinte de la Primature. Objectif : clarifier la position du Gouvernement sur les implications de l’adoption de la nouvelle constitution, tout en abordant plusieurs sujets brûlants de l’actualité nationale.

Une nouvelle constitution, mais pas de démission automatique

Face aux interrogations sur une éventuelle démission du Gouvernement après la promulgation de la nouvelle loi fondamentale, le Chef du Gouvernement a été formel : « En aucun article de cette présente constitution, il n’est dit que le gouvernement doit démissionner », a-t-il déclaré. Il a précisé que le texte, une fois adopté, sera transmis à la Cour suprême pour une validation dans un délai de 72 heures, avant sa promulgation officielle.

Amadou Oury Bah a tenu à rappeler que le processus en cours n’est pas une modification constitutionnelle, mais bien un référendum visant à doter la République de Guinée d’une nouvelle charte fondamentale. Il a ainsi balayé les spéculations sur une rupture institutionnelle ou un changement automatique de l’exécutif.

Stabilité politique : une priorité affirmée

Le Premier ministre a insisté sur la nécessité de préserver la stabilité politique du pays. « Je sais que certains voudraient qu’il y ait des changements perpétuels. Mais nous recherchons la stabilité, la stabilité, la stabilité », a-t-il martelé. Pour lui, cette stabilité doit s’appuyer sur le respect scrupuleux des règles démocratiques et constitutionnelles, dans une vision « ouverte et constructive du présent et du futur ».

Changement de postes : une question de cohérence

Abordant les rumeurs persistantes sur de possibles remaniements ministériels, Amadou Oury Bah a appelé à une révision des paradigmes politiques. « Le principe de la stabilité dans une logique de cohérence absolue est l’axe majeur de l’action publique que nous entendons mener », a-t-il affirmé. Il n’a pas exclu des ajustements à venir, mais a précisé qu’ils interviendront « lorsque le moment sera là et en fonction du pouvoir discrétionnaire du président de la République ».

Dialogue politique, économie et financement des élections

Au-delà de la question constitutionnelle, le Premier ministre s’est également exprimé sur d’autres sujets d’actualité, notamment le dialogue politique, le financement des élections à venir et la dynamique économique du pays. Il a réaffirmé l’engagement du Gouvernement à œuvrer pour une Guinée apaisée, prospère et respectueuse des principes démocratiques.

🇬🇳Guinée : Le référendum constitutionnel de 2025 franchit une étape décisive avec une victoire écrasante du « OUI »Conak...
24/09/2025

🇬🇳Guinée : Le référendum constitutionnel de 2025 franchit une étape décisive avec une victoire écrasante du « OUI »

Conakry, 23 septembre 2025 — La République de Guinée vient de franchir un tournant historique dans son processus de réforme institutionnelle. À l’issue du référendum constitutionnel organisé le 21 septembre, les résultats globaux provisoires proclamés par le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, M. Ibrahima Kalil Condé, révèlent une large adhésion populaire au projet de nouvelle constitution.

Avec un taux de participation remarquable de 86,42 %, le peuple guinéen s’est exprimé massivement dans les urnes. Sur les 5 746 327 suffrages valablement exprimés, 89,38 % ont voté en faveur du « OUI », soit 5 135 951 voix, contre 10,62 % pour le « NON » (610 376 voix).

Ce scrutin, qui s’est déroulé dans 412 circonscriptions électorales à travers 23 662 bureaux de vote, marque une étape cruciale vers la refondation des institutions guinéennes. Le projet de constitution soumis à référendum vise à renforcer l’État de droit, moderniser la gouvernance et consolider les acquis démocratiques.

Dans sa déclaration officielle, M. Condé a salué la mobilisation citoyenne et affirmé :

« Conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur, je déclare que le projet de nouvelle constitution soumis à l’approbation du peuple par voie référendaire […] est provisoirement adopté. »

La validation finale des résultats incombe désormais à la Cour Constitutionnelle, qui devra confirmer l’issue du vote dans les prochains jours.

Ce référendum s’inscrit dans une dynamique de transformation politique amorcée par les autorités guinéennes, avec pour ambition de bâtir une République plus inclusive, transparente et résiliente.

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