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🛑 Non, Monsieur le Ministre : la Forêt n’a jamais enterré 200 morts tous les deux mois ! Assez de mensonges ! C’est path...
31/08/2025

🛑 Non, Monsieur le Ministre : la Forêt n’a jamais enterré 200 morts tous les deux mois ! Assez de mensonges !

C’est pathétique de voir un ministre fraîchement nommé se métamorphoser aussi vite. En tant que fils de N’Zérékoré, je démens avec fermeté le gros mensonge du nouveau ministre de la Pêche.

Contrairement à ses affirmations, les premiers conflits communautaires en Guinée forestière, sauf erreur de ma part, remontent à 1991, lors de la première élection municipale.
À l’époque, selon les anciens, Ibrahima Kalil Keïta, ancien préfet de Siguiri et père de l’actuel chef d’état-major de l’armée de terre, le Général Abdoulaye Keïta (dit Commando Fakhè), était le candidat du RPG face au camp des Madeleine Théa et autres du PUP pour la mairie de N’Zérékoré. Malheureusement, le régime du feu Général Lansana Conté avait mené une campagne sous un angle ouvertement ethnique, appelant les Kpèlè à ne pas élire un Malinké comme maire. La suite est connue...ma propre famille en a payé le prix.

Ensuite, les faits sont clairs :

Juin 2004 : un incident entre un imam Konia et un jeune Kpèlè près d’une mosquée du quartier Horoya dégénère en affrontements meurtriers.

2005 : l’usage d’un haut-parleur pendant un baptême chez une famille Kpèlè, à côté de la mosquée près de l'ecole N’Zébéla Tokpa, provoque un conflit religieux qui tourne au drame.

Février 2008 : un banal incident entre une femme Kpèlè et un policier communal à la mosquée de la Forêt Sacrée, en plein ramadan, se transforme en affrontements communautaires sanglants. Ma famille en a encore été victime.

Octobre 2009 : des tracts menaçant les Peulhs circulent à N’Zérékoré sous Dadis Camara, mais la situation est vite maîtrisée.

2011 : affrontements mortels entre Konias et Kpèlès à Galakpaï, dans la CR de Bignamou (préfecture de Yomou).

Juillet 2013 : N’Zérékoré connaît des affrontements meurtriers d’ampleur. J’y étais pour les vacances ; j’ai vu et vécu les violences en tentant de sauver des vies.

Mars 2020 : élections législatives et référendum, nouvelles tensions politico-communautaires avec morts, blessés et destructions.

Décembre 2020 : à Macenta, des affrontements entre Toma et Mania font de nombreux morts et blessés.
Voilà la réalité !

Alors quand le ministre des Pêches, visiblement plus zélé que ses prédécesseurs, prétend qu’avant le CNRD la Forêt « enterrait des centaines de morts chaque deux mois », je lui demande :

Où était-il pendant ces événements ?
Qu’a-t-il fait pour y mettre fin ?
À part ces affrontements documentés, quels autres peut-il citer ?

S’il parle des centaines de morts, prenons le minimum : 200 morts tous les deux mois, cela ferait 1 200 morts par an. En 11 ans de gouvernance Alpha Condé, nous aurions donc enterré 13 200 morts pour 66 affrontements ! Ce chiffre est totalement faux et grotesque.

Je rappelle d’ailleurs que le tournoi de la Refondation du CNRD, en décembre 2024, a fait plus de morts à lui seul que n’importe lequel des conflits communautaires cités depuis 1991.

Assez de mensonges ! Les jeunes conscients de la Forêt et de Guinée savent désormais faire la différence entre l’information et la désinformation. Vos tentatives de manipulation ne passeront plus.

Mamoudou Babila KEÏTA
Journaliste d'investigation
Éditorialiste. Voix libre en exil.

🛑 Crise de liquidité en Guinée : le contraste entre la rigueur de Lounceny Nabé et l’amateurisme de Karamo Kaba En écono...
30/08/2025

🛑 Crise de liquidité en Guinée : le contraste entre la rigueur de Lounceny Nabé et l’amateurisme de Karamo Kaba

En économie, la confiance et la stabilité monétaire constituent le socle sur lequel reposent la crédibilité d’un État et la résilience d’un système financier. La Guinée a longtemps bénéficié d’un tel équilibre sous la gouvernance de Dr Lounceny Nabé, ancien Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG), avant qu’une succession d’événements dramatiques et de décisions politiques mal réfléchies ne viennent plonger le pays dans une crise de liquidité inédite.

Durant plus d’une décennie à la tête de la BCRG, Dr Lounceny Nabé a incarné la rigueur professionnelle et la discipline monétaire. Sous sa gouvernance, malgré les chocs majeurs comme l’épidémie d’Ebola ou la pandémie de COVID-19, l’économie guinéenne est restée résiliente, avec des fondamentaux stables et une confiance interbancaire inébranlable.

À aucun moment, la BCRG n’a eu recours aux réserves obligatoires des banques primaires pour assurer la liquidité, ni pour financer un projet de l'Etat. Un indicateur de solidité et de prudence monétaire rarement atteint dans des économies émergentes confrontées à de tels chocs. A la BCRG, son passage a marqué tous les esprits.

« Jusqu’à son départ en décembre 2021, tous les signaux nationaux comme internationaux, étaient au vert : les banques commerciales opéraient avec assurance, les institutions financières internationales respectaient la crédibilité de la Guinée, la monnaie nationale conservait sa stabilité, et les travailleurs étaient bien traités », nous confie un travailleur qui dit regretter la gestion actuelle de la BCRG.

Visiblement, l'avènement du CNRD au pouvoir a constitué un basculement dangereux pour la Banque centrale entre amateurisme et décisions destructrices.
La rupture brutale sans expertise technique, sans planification stratégique et en l’absence de toute analyse économique sérieuse, le pouvoir militaire a confié la gestion de la BCRG à des profils inexpérimentés.
En moins de 4 ans, une institution monétaire autrefois respectée, a été vidée de ses fondamentaux comme un puits que l’on tarit sans réfléchir à son remplissage futur.

Les conséquences ?

« Une crise de liquidité profonde, une perte de confiance généralisée entre banques, entreprises et citoyens, et un effondrement de la crédibilité internationale de la Guinée. Cette crise, sans précédent depuis l’indépendance, affecte directement les ménages, les opérateurs économiques et le tissu productif national », s'indigne un financier bien introduit dans le secteur bancaire guinéen.

À ce drame économique, s’ajoute un épisode politique tout aussi préoccupant et désolant. Dr Lounceny Nabé, respecté pour son intégrité et sa maîtrise des politiques monétaires, a été publiquement humilié par une fausse accusation de détournement de trois tonnes d’or.

Sur la foi des enquêtes que nous avons menées, documentées et présentées dans le Before GG sur Espace TV, nous sommes parvenus à démontrer le caractère infondé de ces accusations fallacieuses : les 3 tonnes d'or gardées par AFINOR au nom et pour le compte de la BCRG n'ont jamais été détournées, et ne pouvaient en aucun cas être détournées par la seule personne de l'ex gouverneur de la BCRG. Un courrier de la société AFINOR en daté du mois d'octobre 2021, soit un mois avant le limogeage de Lounceny Nabé, a confirmé l'existence des 3 tonnes d'or et sollicitait l'accord de la BCRG pour un placement onéreux et très bénéfique auprès de la banque J.P Morgan.

Au mépris de la vérité, Dr Lounceny Nabé a été écarté, incarcéré, humilié et soumis à un contrôle judiciaire abusif jusqu'à nos jours, empêché comme plusieurs autres anciens dignitaires du régime Condé de sortir du pays pour se soigner, malgré son innocence reconnue.

Le paradoxe est cruel : pendant que l’on salissait la réputation d’un technocrate respecté, les vrais scandales financiers se multipliaient sous le régime actuel avec des tonnes d'or et des millions de dollars américains, impliquant ceux-là mêmes qui prétendaient assainir la gouvernance. Malheureusement, au sein du CNRD et du gouvernement, aucune langue n'en parle et tout le monde baisse le regarde.
La délinquance financière est ainsi instituée et la Guinée continue de payer le prix économique du mépris des compétences.

La crise actuelle révèle une vérité économique élémentaire selon un analyste : « On ne détruit pas impunément le capital institutionnel et humain qui a mis des décennies à se construire. En ignorant l’expertise de Lounceny Nabé qui a été l'un des piliers de la gouvernance économique de la Guinée depuis plus d'une décennie, le CNRD a non seulement saboté l’héritage monétaire du pays, mais aussi hypothéqué la confiance indispensable à toute reprise immédiate.
Dans d’autres pays, face à la gravité de la situation actuelle, on aurait sollicité des anciens comme lui pour comprendre comment ils avait su, pendant des années, éviter les crises monétaires et maintenir la crédibilité financière de l’État. En Guinée, on les humilie, on les écarte, on détruit leur honneur et le pays en paie le prix fort.»

La Guinée traverse aujourd’hui l’une des crises financières les plus graves de son histoire récente. Pourtant, elle dispose encore de compétences et d’expériences capables d’inspirer une sortie de crise. Mais cela suppose un changement radical de paradigme selon un expert en finance publique et en politique monétaire :

« Rompre avec l’amateurisme actuel ; restaurer la confiance avec les banques, les entreprises et les partenaires internationaux ; capitaliser sur l’expertise nationale au lieu de la détruire.»

En clair, il faut dire au CNRD que l’économie n’a pas besoin de slogans ni d’improvisations, mais de rigueur, de prévisibilité et d’un cadre institutionnel solide. C’est le seul chemin pour éviter que la Guinée ne s’enfonce durablement dans la méfiance, la crise et la pauvreté.

Mamoudou Babila KEÏTA
Journaliste d'investigation
Éditorialiste. Voix libre en exil.

🛑 HAC : sur une institution transformée en patrimoine familialLa Haute Autorité de la Communication (HAC) est-elle en tr...
29/08/2025

🛑 HAC : sur une institution transformée en patrimoine familial

La Haute Autorité de la Communication (HAC) est-elle en train de se transformer en héritage familial ? En tout cas, les faits que nous mettons à jour laissent pantois : un véhicule financé par l’État, censé servir aux missions officielles de l’institution, se retrouve dans l’usage privé de l'épouse du président Boubacar Yacine Diallo.

Pour la petite histoire, sous le régime d'Alpha Condé, quatre (4) pick-up flambant neufs avaient été offerts à la HAC pour faciliter ses activités à l’intérieur du pays. Avec l’arrivée du CNRD, le président de la transition en a ajouté deux (2), portant le total à six (6) pick-up. Des véhicules destinés au travail des commissaires et du personnel administratif.

Selon nos informations, depuis maintenant plus de 2 ans, l’un de ces six pick-up s'est volatilisé dans la nature et reste introuvable. Après vérification, nous venons de découvrir qu’il se trouve entre les mains de l’épouse du président de la HAC, avec l’immatriculation VA- 5684-A.

Pourtant, cette dame ne travaille pas à la HAC. Elle est en service à l’Agence Nationale des Statistiques Agricoles et Alimentaires (ANASAA), un service relevant du ministère de l’Agriculture. D'où la question depuis quand une fonctionnaire d’un autre ministère peut-elle s’approprier un véhicule officiel d’une institution qui n’a aucun lien avec son service ?

Le scandale ne s’arrête pas là. Le dernier fils de Boubacar Yacine Diallo, fraîchement rentré du Sénégal après ses études, a été vu à plusieurs reprises dans les missions techniques de la HAC à l’intérieur du pays. Or, ce jeune que tous les commissaires de la HAC appellent "Elhadj", n’est ni agent contractuel, ni stagiaire, ni même un prestataire officiel de l’institution.

En clair, les missions publiques se retrouvent privatisées au profit d’une famille, sous le nez et dans le silence complice des commissaires.

La HAC déjà sous perfusion politique à cause de son alignement incongru aux autorités militaires du CNRD dans la censure de la presse et la répression des hommes de médias, n’avait pas besoin d’un tel scandale. En accaparant des biens et missions financés par le contribuable, la famille du président Boubacar Yacine Diallo jette une nouvelle ombre sur la crédibilité de l’institution qui fonctionne désormais dans l'illégalité.

L'attitude du président de la HAC, dépasse un simple pick-up ou une mission de terrain. C’est l’éthique même d’une autorité de régulation qui est en panne. Quand les ressources publiques deviennent la propriété privée des dirigeants, que reste-t-il du service public ?

Entre la question de transparence et le déshonneur, des interrogations demeurent : qui a autorisé l’utilisation d’un véhicule de la HAC par l’épouse du président ? Sur quelle base le fils du président participe-t-il aux missions officielles ? Quelles mesures seront prises pour mettre fin à ces dérives ? Ces questions ne sauraient rester sans réponse si la HAC bien que périmée, gardait encore un minimum de crédibilité et de respectabilité.

Mamoudou Babila KEÏTA
Journaliste d'investigation
Éditorialiste. Voix libre en exil.

🛑 HAC : La fin d’un mandat de la honte et d’un président aux ordresLe 25 août 2025 a sonné comme une délivrance. Une dat...
27/08/2025

🛑 HAC : La fin d’un mandat de la honte et d’un président aux ordres

Le 25 août 2025 a sonné comme une délivrance. Une date qui marque la fin du mandat d’une Haute Autorité de la Communication (HAC) qui n’aura été ni haute, ni autorité, ni communication. Sous l’ombre pesante et humiliante du CNRD, elle s’est transformée en commissariat politique, en machine à censurer, en fossoyeur de la liberté de la presse.

Et à sa tête, un homme : Boubacar Yacine Diallo.
L’ex-héraut de la presse libre, l’ex-chevalier du journalisme indépendant mais visiblement dans l’imposture, s'est révélé en quelques mois l’exécuteur zélé des basses œuvres d’une junte illégitime assoiffée de silence. L’histoire retiendra que l’homme qui brandissait hier la bannière de la liberté de la presse a fini par lui planter le couteau dans le dos sans remords.

Sous sa présidence, la HAC a piétiné tout ce pour quoi elle avait été arrachée au forceps par les journalistes : fermer des radios, faire taire des télévisions, banni des sites, bâillonner des éditorialistes, faire finir les investigateurs, étouffer le débat public. Tout cela au nom d’une stabilité qui n’est que le masque d’une dictature féroce qui ne dit pas son nom.

Yacine Diallo n’a pas seulement failli. Il a trahi.
Trahi la presse.
Trahi les idéaux.
Trahi la mémoire des combats menés pour que l’information en Guinée respire enfin libre.

Le 25 août, son mandat s’est achevé. Qu’il parte, avec son cortège d’humiliations et de lâchetés. Qu’il disparaisse avec ses apprentis marionnettes dans les poubelles de l’histoire où finissent toujours les complices des tyrans.

Il nous faut désormais une nouvelle HAC : la HAC des professionnels de la presse, ceux qui agissent avec dignité, honnêteté et responsabilité en faveur de l'exercice d'une presse libre et indépendante.

Qu'ils s'en aillent dans le déshonore tout en gardant à l'esprit une vérité qui demeure : la liberté de la presse ne meurt jamais. Elle plie, elle saigne, elle trébuche… mais elle se relève toujours.

Mamoudou Babila KEÏTA
Journaliste d'investigation
Éditorialiste. Voix libre en exil.

26/08/2025

Abdoul Sacko, sur les antennes de RFI, expose le visage réel du régime autoritaire de Conakry👇

25/08/2025

Le journaliste Mamoudou Boullèrè Diallo, recouvre sa liberté après une nuit de garde à vue.

 Le journaliste Mamoudou Boullèrè DIALLO, du groupe HADAFO et Administrateur Général du site www.leguideinfo.net, a été ...
25/08/2025



Le journaliste Mamoudou Boullèrè DIALLO, du groupe HADAFO et Administrateur Général du site www.leguideinfo.net, a été interpellé ce dimanche soir sur le site du glissement de terrain à Manéah, alors qu’il accomplissait son devoir d’informer.

Connu et respecté pour son attachement au travail de terrain, Boullèrè était en plein exercice de son métier lorsqu’il a été interpellé par une équipe mixte composée de militaires et de gendarmes. Ces agents lui ont retiré ses équipements (caméras, téléphones…) avant de le conduire à la Compagnie mobile numéro 23 de Coyah.

Le SPPG condamne fermement cet acte liberticide et exige la libération immédiate du camarade Mamoudou Boullèrè DIALLO, arrêté pour avoir informé.

24/08/2025

🛑 Kidnappings et disparitions forcées : le CNRD démasqué par Taliby Dabo

Enfin, voici une piste sérieuse pour la justice guinéenne afin de retrouver tous les citoyens enlevés dans la barbarie et portés disparus jusqu’à ce jour. Parmi eux figurent, entre autres, M. Saadou Nimaga, Habib Marouane Camara, Foniké Menguè, Billo Bah, Djelyman Kouyaté, ainsi que de nombreux anonymes.

Aux partenaires et organisations internationales, ainsi qu’à tous les défenseurs des droits humains, cette autre déclaration confirme que toutes ces disparitions forcées relèvent exclusivement de la responsabilité des autorités de la transition guinéenne.

Cette sortie de Taliby Dabo, ancien membre du RPG devenu une figure de soutien incontestable à la junte de Mamadi Doumbouya, balaie désormais toutes les affirmations mensongères des autorités qui, sans la moindre gêne ni morale, ont tenté d’imputer ces crimes à de prétendus “malfrats”.

C’est maintenant ou jamais que la justice guinéenne doit prouver son existence en arrachant nos frères aux griffes de l’arbitraire et de la cruauté. Des voix doivent s’élever pour exiger, sans condition ni délai, la libération immédiate de tous les citoyens injustement et illégalement privés de liberté.

Par ailleurs, ces propos amènent à une conclusion implacable : ceux qui ont été retrouvés morts ou qui le seront, sont les victimes directes du CNRD.

Le peuple de Guinée doit se faire entendre dans les quatre coins du pays et à travers le monde, pour contraindre les nouveaux empereurs de Conakry à libérer nos frères du gouffre de la répression et de l’oppression. Il s’agit aussi de rendre au peuple sa liberté, sa dignité et sa souveraineté. C’est maintenant ou jamais.

Mamoudou Babila KEÏTA
Journaliste d'investigation
Éditorialiste. Voix libre en exil.

🛑 Mamadi Doumbouya, le Président assiégé par sa propre peurÀ l’occasion de la première session du Conseil de défense nat...
19/08/2025

🛑 Mamadi Doumbouya, le Président assiégé par sa propre peur

À l’occasion de la première session du Conseil de défense nationale, le chef de la transition guinéenne s’est présenté dans un décor pour le moins révélateur. Autour de lui, une vingtaine de gardes du corps, en présence d'une quinzaine d’officiers de l’armée, sept ministres et le procureur général. Cette image très saisissante est celle d’un homme retranché derrière un mur humain et militaire, comme s’il se savait constamment menacé même dans son propre palais.

A Conakry, la scène n’a rien d’exceptionnel. Dans la commune de Kaloum siège du pouvoir, Mamadi Doumbouya circule rarement avec moins d’une cinquantaine d’hommes lourdement armés. Dans les autres quartiers de la capitale, ce chiffre grimpe à plus d'une centaine, et lors de ses déplacements en dehors de Conakry, ce sont des centaines, voire des milliers de militaires, qui se déploient pour sa sécurité physique. Une peur visiblement omniprésente.

Malgré ses déclarations du 5 septembre 2021, affirmant avoir « affronté la mort », Mamadi Doumbouya semble désormais hanté par l’ombre de cette même mort. Comme les barons d’Amérique latine qui vivaient barricadés derrière des bataillons privés, il donne l’image d’un dirigeant assiégé, méfiant jusqu’à l’excès, incapable de s’accorder la confiance de son propre peuple.

Cette surprotection traduit deux réalités : premièrement, la fragilité politique. Loin d’incarner la force tranquille d'un chef sûr de sa légitimité, Mamadi Doumbouya paraît enfermé dans une paranoïa permanente.

Secondo, la rupture avec les citoyens. Alors que d’autres présidents africains, dans des contextes sécuritaires très fragiles, se déplacent avec des dispositifs beaucoup plus discrets. Mais le dirigeant guinéen quant à lui, affiche un déploiement militaire démesuré, presque théâtral et même obnubilant.

Le palais Mohamed V, siège de la présidence, est presque transformé en caserne. Il est décrit par des visiteurs comme une véritable forteresse : chars de combat, véhicules blindés, pick-up armés de 14.7, 12.7 et de roquettes. À l’intérieur, chaque rencontre officielle se déroule sous l’œil d’au moins une dizaine de gardes du corps. L’espace qui devait incarner l’autorité républicaine et les secrets d'État, est devenu un camp militaire entièrement consacré à la protection d’un seul homme.

Cet excès de gardes du corps n’est pas qu’une question de sécurité. Il exprime une seule vérité : un chef qui vit dans la peur n’inspire pas confiance, mais méfiance. Loin de projeter l’image d’un État stable, ce dispositif renforce le sentiment d’instabilité, comme si le régime lui-même savait sa survie fragile.

A chaque apparition publique, le chef de la transition guinéenne apparaît comme l’un des présidents africains les plus entourés de gardes du corps, donnant l’impression d’une citadelle ambulante plutôt que d’un dirigeant confiant.

En se barricadant derrière des centaines de fusils et de blindés, Mamadi Doumbouya ne rassure ni son peuple, ni ses partenaires, ni même ses propres hommes et son armée. Au contraire, il s’enferme dans une spirale de suspicion qui en dit long sur l’isolement grandissant de son pouvoir. Pourtant, il souhaite se maintenir dans la durée malgré la dérive et les problèmes de gouvernance sous le regard impuissant d'un peuple fatigué et effrayé par un président qui vit visiblement dans la peur.

Mamoudou Babila KEÏTA
Journaliste d'investigation
Éditorialiste. Voix libre en exil.

🛑 Tribune : Le hasard peut faire un roi, mais non un modèle !Dans un monde où les titres et la richesse impressionnent p...
04/08/2025

🛑 Tribune : Le hasard peut faire un roi, mais non un modèle !

Dans un monde où les titres et la richesse impressionnent plus que les valeurs, il devient urgent de poser les bonnes questions : peut-on vraiment croire qu’un homme sans passé honorable peut incarner l’avenir d’une jeunesse ambitieuse ? Dans cette tribune que je signe sans complaisance, j'appelle la jeunesse à ne plus se laisser berner par les fonctions et l'argent, mais à interroger les parcours, les valeurs, et l’héritage moral de ceux qu’on nous présente comme des modèles. Car l’avenir ne se bâtit pas avec des impostures.

Posons le vrai débat :

Tu veux me convaincre que l'homme que tu soutiens est capable de garantir un avenir à la jeunesse ? Alors commence par me dire quel a été son passé, et ce qu’il a accompli dans sa propre jeunesse, pour que je puisse croire en tes propos.

Avant de s’intéresser au présent, il faut interroger le passé, car l’avenir puise ses racines dans ce passé.

N’oublie pas : le hasard peut faire d’un homme un roi. Mais un roi sans passé inspirant ne peut inspirer l’avenir d’un jeune en quête d’inspiration avec des valeurs.

Telle est ma philosophie.

Chers jeunes, retenez ceci : être président, ministre ou directeur ne fait pas automatiquement de quelqu’un un modèle ou une source d’inspiration. Il faut savoir aller au-delà de la fonction, de la façade administrative, de la richesse incarnée, pour chercher à connaître véritablement la personne que vous admirez ou en qui vous placez votre espoir.

Un homme ou une femme sans passé honorable ;
Celui qui n’a rien accompli par lui-même avec honneur et dignité ;
Celui dont le passé est marqué par l’échec, la bassesse ou l'immoralité, ne construira l’avenir que dans la continuité des attitudes qu’il a toujours incarnées.

C’est pourquoi, au Mandingue, les anciens disent : « La tête que l’on porte dans l’enfance est celle avec laquelle on grandit. »

Alors, pour qu’un individu devienne un modèle ou une source d’inspiration crédible, à même de garantir un avenir aux jeunes, il faut d’abord connaître les valeurs qui ont jalonné sa vie, celles par lesquelles il a traversé sa jeunesse, construit son parcours et mérité sa position.

Un malhonnête, un traître, un délinquant, un menteur, un indigne ou un malfrat peut certes devenir président, ministre ou grand directeur. Mais croire qu’il peut bâtir l’avenir de la jeunesse, d'un pays, c’est croire à l’envers des valeurs. Car on ne donne que ce que l’on a appris, vécu et incarné.

Tu veux encore me faire croire que c’est lui qui peut nous garantir un avenir ? Un destin heureux et harmonieux ? Alors, dis-moi qui il est. Parle-moi de son passé avant aujourd’hui, avant que le hasard ou les circonstances ne le propulsent à la place où tu l’as connu.

Dans les sociétés où la morale est encore un repère, quand un enfant réussit, cela donne lieu à deux réactions :

« On savait qu’il allait réussir. Ce n’est pas une surprise. »

Ou bien : « C’est vraiment lui ? Oh que Dieu peut tout faire, sinon personne n’aurait imaginé qu’il puisse en arriver là. »

N’est-ce pas une manière de reconnaître qu’on peut réussir à la fois par les valeurs et par les contre-valeurs ? Par le bien et par le mal ?
Et toi, que choisis-tu : le bon exemple qui a réussi par la morale, l’honneur et la dignité, ou le mauvais qui a percé par la ruse, l’immoralité et l’indignité ?

Donc, avant de me demander de faire confiance en quelqu'un, de croire en ceux que le hasard ou les calculs du pouvoir ont placé sur le devant de la scène et de manière aveugle, c’est trahir la mémoire, c’est renoncer à l’exigence de vérité.

Avant d’espérer qu’un homme garantisse l’avenir de la jeunesse ou d'un pays, il faut interroger son passé, scruter son histoire, et se demander : qu’a-t-il fait, qu’a-t-il été, qu’a-t-il construit ? Car nul ne peut inspirer ce qu’il n’a jamais incarné.

Ainsi, il ne suffit pas d’être président ou ministre pour être un modèle. Il faut avoir été digne, avant d’être puissant. Voilà le cœur de ce débat.

C'est juste ma philosophie.

Reviens-moi pour la suite du débat.

Mamoudou Babila KEÏTA
Journaliste d'investigation
Éditorialiste. Voix libre en exil.

🛑 Inondations à Conakry : nous mourons de prévisibles tragédies !Chaque saison des pluies à Conakry vire à la tragédie. ...
01/08/2025

🛑 Inondations à Conakry : nous mourons de prévisibles tragédies !

Chaque saison des pluies à Conakry vire à la tragédie. Mais l'ampleur des 4 dernières années, est particulièrement alarmante : Inondations, morts d'hommes, blessés, destructions, détresses. Le cycle prévisible se répète, pourtant, évitable mais toujours ignoré. Cette année encore, des familles sont endeuillées, des quartiers submergés, des routes englouties, et l’indignation générale se heurte au mutisme d’un État passif.

Le mal est profond. Il s’appelle urbanisation anarchique, infrastructures mal conçues, incivisme aggravé, corruption généralisée, et surtout, absence totale de politique d’anticipation. Conakry s’étend sans plan directeur respecté. Les zones marécageuses sont illégalement remblayées les autorités elle-mêmes ou par leur complicité active. Les canaux d’évacuation sont bouchés par des habitations ou des ordures. Les rares travaux engagés dans le populisme ne sont ni suivis en raison de la corruption et ni achevés pour des raisons budgétaires. Et la gestion des déchets reste une illusion dans une capitale en pleine asphyxie. C'est tout un cocktail explosif qui détruit des vies et des biens en saison des pluies.

Pendant ce temps, l’ANGUCH (l’Agence Nationale de Gestion des Urgences et des Catastrophes Humanitaires), manque de professionnels et de moyens. L'indifférence des autorités du moment, reste préoccupante. Là où elles devraient prévenir, elles constatent. Là où elles devraient intervenir, elles s’effacent. Et les citoyens, eux, meurent noyés sous les effets conjugués de la pluie et de la négligence des gouvernants incapables.

Il faut agir maintenant, sur plusieurs fronts :

● Urbanisme : Auditer, interdire les constructions en zones inondables, délocaliser les plus exposés, et revoir en profondeur le Plan Directeur d’Aménagement de Conakry.

● Infrastructures : Relancer les chantiers bloqués, imposer des audits techniques indépendants, et mettre fin à l’attribution de marchés à des sociétés fictives sans expertise.

● Citoyenneté : Lancer une campagne nationale de sensibilisation, instaurer des brigades de "police verte", enseigner le civisme environnemental dans les écoles, les lieux de cultes, dans les médias, et multiplier les points de collecte des ordures dans les quartiers.

● Institutions : Réformer en profondeur l’ANGUCH, la doter de moyens, de professionnels compétents et d’un mandat clair. Créer un fonds spécial anti-catastrophes géré de façon transparente, et intégrer une dimension climatique obligatoire dans tout projet d’infrastructure publique.

Les morts par inondation ne sont pas des martyrs du climat. Ce sont les victimes d’un système défaillant, d’une gouvernance sans vision, et d’une responsabilité partagée entre autorités incompétentes et démissionnaires et citoyens négligents.

Il est encore temps de sauver Conakry de la noyade. Mais cela demande du courage, de la rigueur, et une volonté politique sincère, loin des discours creux et des propagandes politiques inutiles.

Mes condoléances aux familles endeuillées. Ma solidarité à toutes les victimes. Mon appel à la vigilance et à l’action collective.

Loin des yeux, mais près du cœur.

Mamoudou Babila KEÏTA
Journaliste d’investigation
Éditorialiste. Voix libre en exil.

🛑 Tribune : Boubacar Yacine Diallo ou l’ultime illusion de l’autorité déchue Dites au président de la Haute Autorité de ...
29/07/2025

🛑 Tribune : Boubacar Yacine Diallo ou l’ultime illusion de l’autorité déchue

Dites au président de la Haute Autorité de la Communication (HAC) que cette institution, avait été enterrée le 5 septembre 2021. Si elle a été ressuscitée pour continuer à exister aujourd'hui, c’est grâce à nous, journalistes Guinéens, à travers le SPPG qui avons solennellement demandé aux nouvelles autorités le maintien ou la réhabilitation de notre Institution et effectuer des démarches dans ce sens.

Qu’on se le dise : la Haute Autorité de la Communication n’est plus qu’un zombie institutionnel, dont le mandat expire le 25 août 2025. Et pourtant, son président, Boubacar Yacine Diallo, multiplie les effets d’annonce, les sentences autoritaires, les discours de croisé comme ce grotesque « Nous allons assainir la presse, que cela plaise ou non ». Un langage martial pour un homme qui rêve d’être indispensable à une junte en quête d’hommes-liges. Un vieux stratagème pour durer, pour servir et survivre dans la soumission aveugle à tout ce qui est la négation des valeurs et vertus défendues par la profession et pour lesquelles nous avons souhaité le rétablissement de la HAC.

Mais d’où lui vient ce zèle ? Quelle loi lui donne le droit de créer un "tribunal des pairs" ? Quel texte fondateur de la HAC l’autorise à transformer l’organe de régulation en machine à punir, à exclure, à faire taire ? C'est juste un délire autoritaire sans fondement. La République n’est pas un salon familial où l’on invente les règles au gré des humeurs du patriarche. Et même là, au XXIe siècle, les enfants finissent toujours par dire à ce patriarche : assez !

En vérité, Yacine Diallo ne réforme rien. Il recycle. Il reproduit. Il ressuscite les schémas poussiéreux d’une presse d’État : une presse couchée, domestiquée, asphyxiée et sous contrôle. En un mot : la presse du CNRD. Il ne sait faire que cela. C’est ce qu’il a connu sous le PDG-RDA. C’est ce qu’il a fait sous Lansana Conté. Sa parenthèse dans la presse indépendante ne fut qu’un accident de frustration née d’un rendez-vous manqué avec un portefeuille ministériel qu’il convoitait à gorge déployée au service du régime de feu Général Lansana Conté, et une plume dévoyée dans la stigmatisation des opposants.

À l’époque, directeur de l’ORTG, il rêvait de devenir ministre de l'Information. Mais le poste lui échappa au profit de Mamadi Condé, un de ses collègues. Blessé, frustré, il claque la porte de la RTG par jalousie en invoquant une "clause de conscience". Quelle ironie !
En réalité, c’était l’effet d’un orgueil froissé, d’une jalousie mal digérée, d’une ambition contrariée. Il ne pouvait pas se voir obéir à celui qu’il espérait dominer.

C’est dans cette frustration qu’il fonde L’Enquêteur en 2002, un journal qui marqua son entrée dans la presse indépendante. Non pas par passion pour la liberté de ton ou l’éthique journalistique, mais par nécessité. En 2006, ironie du sort, il réalise brièvement son rêve en devenant enfin ministre de l’Information. C’est à cette époque qu’il accorde quelques agréments à des radios privées, notamment à Espace FM, avant de faciliter, presque vingt ans plus t**d, sa fermeture en 2024 en tant que président de la HAC. Fidèle à lui-même, Yacine est constant dans ses contradictions.

Quant à sa propre radio, Horizon FM, elle n’a respiré que lorsqu’il était président de l’URTELGUI et de la HAC. Une station sous perfusion institutionnelle, preuve que l’homme ne sait exister que dans les marges du pouvoir.

Alors oui, la presse Guinéenne a besoin d’être assainie. Mais pas à coups de chaînes et de bâillons. Elle a besoin d’air, pas de censeurs. Et cela commence par envoyer à la retraite ceux qui s’accrochent à leurs postes comme à une bouée de sauvetage. Ceux qui refusent obstinément de céder la place, non par devoir, mais par peur du vide, de l’oubli et de la perte d’autorité.

Yacine Diallo doit partir. Pour son âge, d’abord. Mais aussi pour l’inadéquation criante entre ses conceptions figées du journalisme et la réalité actuelle des médias. Les notions apprises en Roumanie dans les années 70 ne peuvent plus servir de boussole dans un monde où l’intelligence artificielle, les data, le journalisme mobile, et l’investigation numérique redéfinissent chaque jour notre métier.

43 ans de carrière, c’est plus que respectable. C’est même honorable. Mais cela ne donne à personne le droit de faire obstacle à l’émergence d’une nouvelle génération de journalistes passionnés, libres, innovants et engagés. Il y en a eu avant lui. Il y en aura après lui.

Et il n’est pas seul. D’autres comme Fode Bouya Fofana, ancien journaliste sportif reconverti en "juge de la production journalistique", doivent eux aussi être déposés. L’histoire ne s’écrit pas avec des hommes dépassés par leur époque qui s’arrogent des pouvoirs et des connaissances qu’ils n’ont jamais eus.

Ce qui attriste le plus, c’est le sort moral des plus jeunes membres de la HAC dont je tais les noms pour ne pas leur donner de la valeur. Je peine pour eux. J’ai mal de les voir si tôt se livrer à la danse du ventre, troquant l’éthique contre le confort, la morale contre les miettes du pouvoir. Eux qui auraient pu incarner une nouvelle ère, une génération consciente, intègre, capable de porter haut les exigences du métier et d’inspirer une presse libre et responsable. Au lieu de cela, ils ont trahi tous les espoirs qu’on avait placés en eux. Non seulement ils n’ont rien réformé, mais ils ont aggravé les travers du système. Et c’est peut-être cela, le plus grand drame de cette institution : voir la relève se perdre si vite et si facilement.

Qu’ils le veuillent ou non, la presse guinéenne ne se laissera pas enterrer. Elle s’émancipera. Elle se modernisera. Elle se réinventera. Malgré eux. Malgré leurs vieilles manœuvres. Malgré leurs menaces de "régulation". Elle survivra, comme elle a toujours survécu à Sékou Touré, à Conté, à Dadis, à Konaté, à Alpha, et aujourd’hui à Doumbouya.

La retraite n’est pas une punition. C’est une délivrance. Et pour des gens comme eux, elle est devenue une urgence nationale pour la survie de la presse libre et indépendante.

Mamoudou Babila KEÏTA
Journaliste d'investigation
Éditorialiste. Voix libre en exil.

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