07/11/2025
Les origines des noms que portent les Antillais : Par : Jean S. Sahai
Avec leurs phénotypes divers et de plus en plus entre-noués, les Antillais portent un héritage phono-linguistique très disparate, qui a donné une pléiade galactique de noms de famille.
Les patronymes africains sont hélas d'une paradoxale rareté, à cause de l'acculturation de la majorité des descendants d'esclaves. Ce sont surtout ceux des Congolais, des villages de Mboma, Madingo... arrivés APRÈS l'abolition de l'esclavage, dans le cadre de l'engagisme – comme les Chinois, Japonais, Annamites, Indiens...
Les Congo gardèrent des noms plus ou moins intacts, souvent en M'. Parmi les noms d'origine africaine présents aux Antilles, dont certains d'arrivée relativement récente, on trouve les Akwaba/Aquaba, d'Abyssin, Bambuck (prononcé banmbouk), Bangou, Bénin, Bilé, Cameroun, Condé, Congo, Coulibaly, Dahomais/Dahomay/Dahomé, Damba, Dendelé (N'denndélé, nom d'un fleuve au Kongo), Diboula, Goudou/Coudou(x), Dossa, Ibo, Lamine, Loco, Loulendo, Mabiala, Mabieto, Maboula, Magoudou(x), Mango, Maquiaba, Massembo, Massambo, Massengo, Mavoungo, Mavounzy, Moko/Moko, Molongo, Mongorin, Mossambo, Mounigadou, Nanga (Cameroun), N'Golyo, N'Guéla, Oualli, Pemba, Pombo, Sombé, Songo, Sombo, Soumbo, Togo, Touré, Vounzy, Womba, Yéyé… y compris musulmans : Fahrasmane, Solé, Solémalé, Souleymane...
À la suite de l’abolition de l’esclavage au XVIIIème siècle, les maîtres durent attribuer un patronyme à leurs nombreux esclaves libérés. Ces noms pouvaient être des noms ou adjectifs français - flatteurs, blessants, infâmants, péjoratifs, comiques ou polissons... comme Ballonard, Beaupère, Bèlébon, Bétacorne, Bijou, Biencontent, Bienvenu, Blanchedent, Bon, Bonnarien, Chabin, Chicot, Conconne, Confiant, Coquin, Crétinoir, Délice, Désiré/e, Dodo, Foucan, Galantine, Gentil, Gouacide, Gros, Gros-Désirs, Jovial, Lancêtre, Lafolé, Lamitié, Lancien, Lebon, Leborgne, Leclair(e), Lesuperbe, Lincertain, Macabre, Macchabée, Malacquis, Malcousu, Marbœuf, Miraculeux, Mombrun, Mombruno, Monchéry, Mondélice, Mondésir, Monpetit, Montout, Négrit, Pansédent, Pasbeau, Paspire (pudiquement prononcés passe-beau, passe-pire, au lieu de pas beau, pas pire), Passavoir, Petit, Placide, Plaisir, Petitplaisir, Placide, Plumasseaux, Pòpotte, Raboteur, Resdedan, Serein, Sommeil, Trouabal, Réveillé, Satan, Tonton, Vainqueur, Vieillot, Vulgaire…
ou des anagrammes, palindromes, diminutifs, jeux de mots, inversions ou variations, comme : Céprika/Caprice, Cirederf/Fréderic, Dinane/Nadine, Esnophla/Aphonse, Erepmoc/Comper, Etilage/Egalité, Evuort/Trouvé, Farigo/Figaro, Ryfer/Ferry, Nabal/Laban//Banal, Minfir/Nimirf//Mimifir///Firmin, Marie-Sainte/Sainte, Marie, Nilor/Rollin, Nirelep/Pélerin, Nitusgau/Augustin, Nogard/Dragon, Nubret/Brunet, Phéjos/Joseph, Rémi/Méri, Rémy/Méry, Rilcy/Cyril, Sennoaj/Johannes, Siobud/Dubois, Soïme/Moïse, Succab/Bacchus, Trebla/Albert, Tinjust/Justin, Trebor/Robert, Vilsaint/Saint-Vil, Zora/Azor...
Antoinette Gamess, une martiniquaise, dit avoir un ancêtre nommeé Louis Edmée Jean-Baptiste DESABAYES, qui a inventé 4 anagrammes pour nommer les fils qu'il a eus avec son esclave, Marie-Séphora, l'arrière-arrière-grand-mère d'Antoinette. Ces 4 prénoms sont : Pharose (l'ancêtre d'Antoinette), Osphare, Asphore et Raphose !
On trouve des créations ludiques ou hybrides plus ou moins "originales" comme Azède, Désirabel, Gélabale, Mimiette, Naigre, Négrit, Passave, Sainton...
-> Le nom indien Ramin aurait été inversé en Nimar en Martinique par un Indien (dit "coolie"), devenu notaire, pour se faire accepter de la bourgeoisie noire locale...
On trouve aussi des onomatopées, comme Biabiany, Bouboune, Chonchon, Choucoutou, Dèdeste, Fifi, Gargar, Guiock, Nonnon, Nonone, Ouaouaoua, Tégé, Toto, Toutoute, Yoyotte, Zonzon, Zozo, Zozor, Zou...
des collages : Selbonne (Roussel + Bonneterre)... (noms de propriétaires d'habitations coloniales à Marie-Galante)
des noms d'objets, jouets, matériaux, outils... : Barre, Bistoquet, Boulon, Bouton, Chalumeau, Chapiteau, Clavier, Cornet, Gravillon, Lanclume, Manette, Massicot, Pancarte, Pincemail, Pioche, Rabot, Raboteur, Vérin... imortés ou créés dans les îles.
des noms en rapport avec les animaux : Aigle, Betacorne, Chathuant (Chat-huant, accollé), C**k, Guimbeau, Héron, Marbœuf, Matou, Pigeonneau, Rosbif, Serin, Taupe, Zébus, Zozio...
avec les végétaux : Bambou, Bambouvert, Bellerose, Boisdur, Broussillon, Cannenterre, Caniquitte, Chataigne, Chicot, Citronnelle, Coco, Cocodeau, Dunoyer, Euphrasie, Floro, Glandor, Manioc, Mélisse, Olivier, Paindépice, Palmier, Palmiste, Pépin, Pommier, Potiron, Rameau, Roseau, Rosier, Sapotille, Saxifrage, Séné, Vergé-Dépré, Vignes...
des noms bibliques, ou tirés de l'histoire judéo-chrétienne : Absalon, Amos, Anaclet (troisième évêque de Rome), André, Arphexad (roi de Médie), Barthélémy, Benjamin, Bernabé, Bolus (roi des Cimbres, tua un ambassadeur romain), Calixte (saint romain), Corneille, Daniel, Edom, Elie, Ephrem, Esdras, Etienne, Eusèbe (évêque martyr de Césarée), Gabriel, Gédéon, Irénée, Isaac, Isaïe, Ismaël, Jacob, Jacques, Jean, Jean-Baptiste, Jean-Noël, Jérémie, Joab, Joachim, Joseph, Jude(s), Judith, Laurent, Matthieu, Moïso, Nabajoth (fils d'Ismael), Nonnotte, Paul, Philadelphe (martyr en Sicile), Philémon, Pierre, Polycarpe (évêque martyr de Smyrne enTurquie), Pierre, Quentin, Saint-Julien, Saint-Sauveur, Salomé, Salomon, Samson, Sédécias, Siméon, Symphorien, Timothée, Tite, Urie (guerrier de David), Vagao (eunuque), Verin ou Verain (latin Veranus, divers saints), Zabulon, Zacharie, Zachée, Zorobabel...
des noms de l'histoire de France, des mots latins : Capel, Clotaire, Peccatus 😊 péché), Pater, Quérule, Radégonde, Vindex...
Des noms topo-géographiques ou régionaux : Alsace, Amiens, Auvergne, Baillargent (au Poitou), Bordeaux, Bordelais, Boston, Boulogne, Bourguignon, Cabourg, Calabre, Calvados, Caracas, Cazalis (Gironde), Chastanet, Décastel, Faleyras (gascon, d'une commune de l'Aquitaine), Germany, Girondin, Guadeloupe, Juraver, Lafontaine, Laplaine, Laquitaine, Larochelle, Lima, Limon, Lorraine, Lupéron, Manchester, Marne, Matignon, Mississipi, Morvan, Moysan (breton), Pau, Pernelle, Picard, Pineau, Poitou, Urcel (village gallo-romain), Vincennes...
Des prénoms français masculins souvent judéo-chrétiens sont devenus oms de famille : Abel, Adolphe, Albert, Ann/Anicet/tte, Alphonse, Benoît, Césaire, Corenthin, Etienne, François, Garnier, Gaspard, Gervais, Gillot, Guillaume, Gustave, Hubert, Jean, Jeannot, Joachim, Joseph, Léon, Louis, Marc, Mathias, Mat(t)hieu, Michel, Noël, Paul, Pierre, Pierrot, Renault, René, Reynaud, Roland, Sylvestre, Théodore...
Des prénoms féminins, surtout en Martinique : Augustine, Blanche, Cécile, Christine, Claire, Dorothée, Elisabeth, Elise, Elisé/sée/zé, Geneviève, Hélène, Jeanne, Joséphine, Julia, Lise, Louise, Luce, Marianne, Marie-Jeanne, Manette, Marinette, Nanette, Reinette...
des noms composés : Charles-Gervais, Denis-Jean, Eugène-Joachim, Jean-Denis, Jean-Elie, Jean-Louis, Jean-Noël, Jean-Pierre, Jules-Gaston, Pierre-Justin, Saint-Julien...
Des noms d'auteurs ou de personnages de littérature, de théâtre, des arts... tirés du dictionnaire : Araminthe (héroïne de Marivaux dans Les Fausses Confidences), Molière, Mozar, Racine, Rousseau, Thérésine...
De nombreux Antillais portent, par descendance, ou par attribution post-esclavage, des noms français de colons d'habitation, ou européens d'arrivée plus récente : Abraham, Alphonse, Alphrède, Armède, Blancaneaux, Camenen (du Morbihan, dérivé du breton), Cavalier, Casalan, Cointre, Desbois, Desbranches, Destouches, Dévarieux, Dulac, Duplessis, Dupont, Duverger, Lacazette (occitan), Leclaire, Le Métayer, Lepierre, Levalois, Nesty (Creuse, Limousin), Peyramaure, Ramblière, Salbert, Tanguy, Tauliaut, Vasseur...
ds noms alsaciens, allemands/germaniques, belges, hollandais, des pays "de l'Est" : Cosaque, Gothland, Haan, Jahnke, Keller, Kientzel, Laaland, Lieber, Löflath, Nedelkovski/Nedelkovitch, Otto, Schwartz-Bart, Stralka, Traventhal, Wachter, Werther, (prononcé Verté en Guadeloupe), Woldemar...
Des noms anglo-américains : Andrew, Armantrading, Burner, Charles, Douglas, Dowling-Carter, Fleming, Halley, Hanson, Lake, Marshall, Mennock, Peter, Phipps, Rogers, Whittaker, William...
des noms espagnols : Bénito, Davila, De la Cruz, Garcia, Gatibelza, Hernandez, Lampecinado, Lara, Reynoso, Zafra...
Les anciens esclaves ont aussi reçu de nombreux noms tirés de l'Antiquité grecque ou romaine/latine, qui étaient souvent pris dans les pages roses du Larousse 🙂 que certains croient Antillais être leurs ancêtres !!!
Comme Agénor, Agésilas (roi de Sparte, cf. pièce de Corneille), Asselos, Auguste, Ajax, Alexandre, Alexis, Anasthase, Anténor, Antonius, Archimède, Aristée, Auguste, Bacchus, Bradamentis (cité par Virgile), Calif, Caracalla, Casimirius, César, César-Auguste, Cicéron, Cincinnatus, Claude, Coclès, Constant, Cupidon, Cyprien, Daninthe, Décébale, Décimus, Délos, Démocrite, Démosthène, Dracius (capitaine grec), Dracon (législateur d'Athènes), Egidius, Epaminondas, Eschyle, Euriclide, Euripide, Francius, Gallien, Gréco, Hippocrate, Hippolyte, Hippon, Jason, Juminer, Jupiter, Légitimus, Lentulus/Lentilus, Lucius, Lucrèce, Lysimaque, Manlius, Maximin, Ménaphron, Narcisse, Neraulius, Nérée, Néron, Nestor, Nicanor, Nicée, Nicomède, Nisus, Onesta, Othon, Ovide, Palamède, Palatin, Pallas, Paterne, Péloponèse, Philadelphe, Philogène, Platon, Polycarpe, Priam, Prudentos, Pyrée, Rémus, Servius (Servius Tullius, roi légendaire de la Rome antique), Sévère, Sextius, Scipion, Scylla, Tacite, Tacita, Télémaque, Tertullien, Thalès, Thétis, Théodose, Thorinius, Tibère, Tite, Titus, Trivulce, Tsalapatanis, Ulysse, Urcel (ville gallo-romaine près de Laon), Ursule, Valérius, Vénus, Vespasien, Vespuce, Vilus, Xantippe, Zandronis, Zénon, Zorobabel...
Abenzoar, (Ibn Zuhr (1092-1161), célèbre médecin arabe, né à Séville en Espagne.
On trouve aux Antilles des noms italiens : Aldo, Appatore/é, Berardinelli, Célini, Cajazzo, Canaccini, Cazaco, Colombo, Cornano, Diligenti, di Domenico, di Ruggiero, Fabbricatore, Faruggia, Galvani, Guglielmetti, Martino, Mazaniello, Occhiali (=lunettes), Olivacce, Piserchia, Pozzo, Rinaldo, di Ruggiero, Rossini, Rossetti, Soster, Tagliamento, Tositti, del Vecchio, Venutolo, Zaccaro…
des noms composés : Anténor-Habazac, Charles-Alfred, Chatenay-Rivauday, Chicaté-Moibert, Chomereau-Lamotte, Claude-Maurice, Isimat-Mirin, Jean-Noël, Louisy-Mathieu, Michaux-Chevry, Venthou-Dumaine, etc.
Des noms à particule, de noblesse ou pseudo-noblesse : Collineau de Montaguère, d'Abadie de Lurbe, de Courte Manche de Bois Normand de la Clémendiere, de la Caze, de la Coux des Roseaux, Huygues des Etages, de Chadirac, Kouppé de Kermartin, Maréchaux-De Lacaze-Duzant, de la Réberdière...
Des noms du Moyen-Orient / syriens-libanais : Aboud, Atallah, Azar, Baddhi, Bichara, Chaïa, Dadah, Debs, Doumith, Eddo, Faddoul, Georges, Haïkel, Hajjar, Houda, Ibrahim, Issam, Jabbour, Khalil, Koury/Khoury, Madi, Mansour, Salloum, Sarkis, Tannous, Torbay...
des noms asiatiques : Goh, Ho-Hio-Hen, Hwang, Lee, Litampha (Lee Tam Pha), Nankin, Yang-Ting…
Des noms indiens dravidiens, en langue tamoule de l’Inde du Sud, parfois francisés, souvent notés phonétiquement, ou déformés : Anoumantou, Carpanin, Caroupanin, Carpin, Chammougon (Shanmugan), Gobinedas, Gobindoss, Govindin, Kitterimoutou, Letchimy (Lakshmi), Mitnatchy (Meenakshi), Moutou, Moutoussamy, Nanhou (prononciation Nan'n-'hou, devenue... "Nanou"), Narayaninssamy, Narayan (ou Narayanan, Narayanin, Nirin (prononcé à la française - comme "Narine" à Trinidad où il est prononcé Narày’n), Périan, Péricarpin (Periacaroupin), Périyanayagom, Pérouma/Permal, Ramalingon, Ramassamy, Saminadin, Samy, Sidambarom (Chidambaram), Sitounadin, Vaytilingam/Vaïtilingom/lingon, Viranin, Virapin…
Les nasalisations om', in' comme dans baume, mine, disparaissent par francisation en devenant on, in, comme dans bon pain. Nagapin' se prononce Nagapain.
Des noms indiens en Hindi/Hindoustani/Ourdou de l’Inde du Nord Girdary (Gui/r/dary, souvent prononcé "jirdari" en Guadeloupe), Gokoul (Gokul : le Seigneur Krishna a passé son enfance à Gokula), Gourdine, Hira, Janky, Kader, Kichenassamy, Kichenin, Kissoun, Mahadeou, Mahabir, Naïdou, Nandkishore, Nithila, Rama, Ramdine, Ramjattan, Ramlal, Ramparsad (prononcé "ranparsad" en Guadeloupe), Ramsahaï, Sahaï, Somaï (le h était aspiré au départ, on entend en francophonie « ça aille ») ; tréma en français pour la diphtongue « aï »), Sh*talou, Sitcharn (Seecharan à Trinidad), Soubdhan, Soudan…
Des noms indiens musulmans : Abdoul, Alamkan, Bijlal, Boudhou, Che(c)kmodine, Debibakas, Farouj, Gaddarkhan, Goulabkan, Haydersah, Imambakas [1], Kader, Mohamedali, Moula, Oujagir, Pirbakas [1], Santtalikan (cf. Sant Ali Khan, perte de la nasale, « kan’n » devenue "quand"), Sheikboudhou (Cheik, Check, Seik, Sheik... sont des variantes)...
M. Jack Caïlachon qui recense les décès d'engagés indiens en Guadeloupe depuis 1854 note par exemple, parmi la foule de noms musulmans :
- le décès "à l'âge de 29 ans, le 26 décembre 1858, Case N° 7 du hameau de l’Union, Section de Céligny aux Abymes, de Sayedouhoussin, fils de Sayedouallisaïf, né à Pondichéry".
- celui, le 22 mars de la même année, "à l'Hôpital Hospice Sainte Elisabeth, à 21 ans, de Mamoudcassime, fils d’Abdoulasaïb, engagé, domicilié aux Abymes, né aux Indes françaises".
NOTA
-> De très nombreux patronymes d'engagés, recrutés adolescents, ou jeunes femmes et hommes en Inde, ont disparu aux Antilles, faute de descendance : plus nombreux furent les engagés qui décédèrent très jeunes.
-> On ne peut donc pas parler que d'une partie de tous ces engagés disparus comme de "nos ancêtres".
-> Les pré-noms indiens étaient refusés par l'état-civil français, allié à l'Eglise catholique. Les noms de famille non chrétiens étaient acceptés, mais les prénoms devaient être chrétiens ou bibliques.
-> Les fils d'engagés européens, indiens, chinois et kongo conservèrent souvent les noms de leurs parents, modifiés ou pas, au prix de l'abandon des systèmes d'origine de transmission non filiale de leurs ascendants. Tout le monde passa à la nomination européenne par filiation parents->enfants.
-> Le maintien, même partiel, des phonèmes (des sons) ancestraux constitue néanmoins un riche héritage phonique.
-> [1] Un ami nommé Imambakas, à propos de la première partie Imam de son nom, prononcée Iman en Guadeloupe, (comme dans ciment) a réagi : « C'est iman-bakas ! En français on met m devant un b voilà ! Rien à voir avec les Imam !» Et pourtant !
-> À Ste Lucie et St Vincent, nombreux sont les Bacchus. Leur nom d'origine indo-musulmane ainsi transcrit par les Anglais était en fait.. Bakas. En Guadeloupe, ce nom latin Bacchus a donné Succab (sans rapport avec les Indiens - a priori).
NOTA : L'auteur ne saurait garantir l'exactitude absolue des informations contenues dans cet article, développé à partir d'un passage du livre "Adagio pour la Da, les Indiens des Antilles..." - me contacter en mp pour avoir votre exemplaire dédicacé 🙂
Auteur : Jean S. Sahai
« La Blessure du nom, une anthropologie d’une séquelle de l’esclavage aux Antilles-Guyane », par Philippe Chanson, Ed. Academia-Bruylant.