13/11/2025
𝐇𝐞𝐥𝐭𝐞𝐫 𝐒𝐤𝐞𝐥𝐭𝐞𝐫 🎢🎡
𝐉𝐢𝐧𝐠𝐥𝐞/𝐛𝐢𝐧𝐠. 𝐁𝐚𝐧𝐝𝐬𝐢𝐧𝐭𝐨𝐰𝐧 – 𝐄𝐚𝐠𝐥𝐞𝐬 𝐨𝐟 𝐃𝐞𝐚𝐭𝐡 𝐌𝐞𝐭𝐚𝐥- 𝐋𝐄 𝐁𝐀𝐓𝐀𝐂𝐋𝐀𝐍 – 𝐏𝐚𝐫𝐢𝐬, 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐈𝐧𝐭𝐞𝐫𝐞𝐬𝐭𝐞𝐝- 𝐆𝐨𝐢𝐧𝐠-𝐠𝐞𝐭 𝐭𝐢𝐜𝐤𝐞𝐭𝐬. 𝐅𝐫𝐢𝐝𝐚𝐲 𝐍𝐨𝐯𝐞𝐦𝐛𝐞𝐫 𝟏𝟑, 𝟐𝟎𝟏𝟓 – 𝟕 :𝟑𝟎 𝐏𝐌.
Édito de Sauvés par le Kong n*3 / Nov 2015
- 10 ans après je me souviens de l’effroi d’abord, puis de l’impuissance surtout à être loin des miens, des proches, des amis dedans Paris, ville jolie. Nous n’oublierons jamais.
« 𝐼𝑙 𝑚’𝑎𝑟𝑟𝑖𝑣𝑒 𝑑’𝑒́𝑝𝑟𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟 𝑢𝑛𝑒 𝑠𝑜𝑟𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑡𝑢𝑝𝑒𝑢𝑟 𝑎̀ 𝑙’𝑖𝑑𝑒́𝑒 𝑞𝑢’𝑖𝑙 𝑎𝑖𝑡 𝑝𝑢 𝑒𝑥𝑖𝑠𝑡𝑒𝑟 𝑑𝑒𝑠 “𝑓𝑜𝑢𝑠 𝑑𝑒 𝐷𝑖𝑒𝑢”, 𝑞𝑢𝑖 𝑙𝑢𝑖 𝑜𝑛𝑡 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑠𝑎𝑐𝑟𝑖𝑓𝑖𝑒́, 𝑎̀ 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒𝑛𝑐𝑒𝑟 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑟𝑎𝑖𝑠𝑜𝑛. 𝑆𝑜𝑢𝑣𝑒𝑛𝑡 𝑖𝑙 𝑚𝑒 𝑠𝑒𝑚𝑏𝑙𝑒 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑜𝑛 𝑝𝑒𝑢𝑡 𝑠𝑒 𝑑𝑒́𝑡𝑟𝑢𝑖𝑟𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑢𝑖 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛 𝑒́𝑙𝑎𝑛 𝑚𝑜𝑟𝑏𝑖𝑑𝑒, 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛𝑒 𝑑𝑒́𝑠𝑎𝑔𝑟𝑒́𝑔𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑙’𝑎̂𝑚𝑒 𝑒𝑡 𝑑𝑢 𝑐𝑜𝑟𝑝𝑠. 𝐷’𝑜𝑢̀ 𝑙’𝑎𝑠𝑝𝑖𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑖𝑚𝑚𝑎𝑡𝑒́𝑟𝑖𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑎̀ 𝑙𝑎 𝑚𝑜𝑟𝑡. 𝐼𝑙 𝑦 𝑎 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒 𝑐ℎ𝑜𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟𝑟𝑖 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙’𝑖𝑑𝑒́𝑒 𝑑𝑒 𝐷𝑖𝑒𝑢 ! »
𝗘𝗺𝗶𝗹𝗲 𝗠𝗶𝗰𝗵𝗲𝗹 𝗖𝗶𝗼𝗿𝗮𝗻 – 𝗗𝗲𝘀 𝗹𝗮𝗿𝗺𝗲𝘀 𝗲𝘁 𝗱𝗲𝘀 𝘀𝗮𝗶𝗻𝘁𝘀 / 𝟭𝟵𝟯𝟳
George est à la bourre pleine bourre. Stanley Market – 5:30pm – 4 par 4 – il dévale en trombe les marches du 7/11 et déboîte cavale pour tenter d’attraper un bus. Ça cause français dans tous les coins. « 𝐴𝑡𝑡𝑒𝑛𝑑𝑠 𝑡𝑢 𝑣𝑜𝑖𝑠 𝑢𝑛 𝑝𝑒𝑢 𝑙𝑒 𝑗𝑒𝑢 𝑑𝑢 𝑔𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑛𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 ? 𝐷𝑒𝑠 𝐹𝑎𝑏𝑖𝑢𝑠 𝑒𝑡 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑎𝑔𝑛𝑖𝑒 ? »
Premiers mots dérobés au vol : « 𝑂𝑛 𝑛𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑙𝑒 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑆𝑦𝑟𝑖𝑒, 𝑠𝑜𝑖 𝑑𝑖𝑠𝑎𝑛𝑡 𝑜𝑛 𝑑𝑒𝑣𝑎𝑖𝑡 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑣𝑒𝑛𝑖𝑟 𝑎𝑝𝑟𝑒̀𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝐵𝑎𝑐ℎ𝑎𝑟 𝑎 𝑢𝑡𝑖𝑙𝑖𝑠𝑒́ 𝑙𝑒𝑠 𝑔𝑎𝑧, 𝑝𝑢𝑡𝑎𝑖𝑛 𝑠𝑒́𝑟𝑖𝑒𝑢𝑥 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑎𝑑𝑎𝑣𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑔𝑜𝑠𝑠𝑒𝑠 𝑝𝑙𝑒𝑖𝑛 𝑙𝑒𝑠 𝑟𝑢𝑒𝑠, 𝑎𝑟𝑚𝑒𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑟𝑒𝑏𝑒𝑙𝑙𝑒𝑠, 𝑣𝑖𝑟𝑒𝑟 𝑙𝑒 𝑏𝑜𝑢𝑐ℎ𝑒𝑟 𝑒𝑡 𝑝𝑢𝑖𝑠 𝑝𝑠𝑐ℎ𝑖𝑡𝑡𝑡𝑡 𝑠𝑖𝑙𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑟𝑎𝑑𝑖𝑜… »
George se saisit de deux paquets de Mentos pour le prix d’un, pour avoir l’haleine fraîche.
Dans sa course f***e, tandis que le manche de sa gratte en bandoulière manque d’estropier les têtes à couettes qui dépassent, il chope d’autres bribes de discussion. En provenance de parfaites nubiles cette fois, têtes à claques, que l’ambiance du Dragon-I la veille avait sûrement échaudées : « 𝑜𝑛 𝑎 𝑡𝑟𝑜𝑝 𝑟𝑖 𝑗’𝑡𝑒 𝑗𝑢𝑟𝑒, 𝑐’𝑒𝑠𝑡 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑠𝑖𝑚𝑝𝑙𝑒 𝑦’𝑎𝑣𝑎𝑖𝑡 𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑛𝑎𝑟𝑑𝑠, 𝑒𝑛𝑓𝑖𝑛 𝑦’𝑎𝑣𝑎𝑖𝑡 𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝐹𝑟𝑎𝑛𝑐̧𝑎𝑖𝑠 𝑞𝑢𝑜𝑖… ».
Une vision s’impose à Georges.
Des dodos sur un banc de sable mauricien se résignent à ne pas survivre tant ils se sentent galeux. A cause de leurs femelles, le struggle for life a le goût du vaudeville. Le bus 260 direct Central cligne du phare, ouvre ses portes. Frisson heavy, frisson métal… Le riff liminaire de « Helter Skelter » allait rugueusement dessiner la soirée.
« 𝐷𝑜 𝑦𝑜𝑢, 𝑑𝑜𝑛’𝑡 𝑦𝑜𝑢 𝑤𝑎𝑛𝑡 𝑚𝑒 𝑡𝑜 𝑙𝑜𝑣𝑒 𝑦𝑜𝑢�𝐼’𝑚 𝑐𝑜𝑚𝑖𝑛𝑔 𝑑𝑜𝑤𝑛 𝑓𝑎𝑠𝑡 𝑏𝑢𝑡 𝐼’𝑚 𝑚𝑖𝑙𝑒𝑠 𝑎𝑏𝑜𝑣𝑒 𝑦𝑜𝑢 »
George se barricade dans ce bus à impériale et retient son lunch le plus loin possible de sa trachée artère. Ça roule à tombeau ouvert et chaque virage appelle une survivance, une victoire intestinale.
Le cerveau reptilien de Georges a même localisé les petits marteaux rouges briseurs de plexiglas au cas où ça tourne-valdinguerait mal. Le chauffeur fulmine. Encore un de ces feux rouges à la con qui ne sert à rien. On croit voir des idéogrammes s’égosiller hors de sa bouche comme dans un phylactère. Lui dont la voûte plantaire s’est abattue toute entière sur la tite pé**le d’accélérateur deux secondes plus tôt se voit objecter un stop, tout de LED rouges provocantes.
Georges contracte ses ischio-fessiers comme s’il devait souffrir les derniers outrages. Entre Stanley Plaza et Pottinger Street, Il a compté pas moins de 32 virages que son pilote devait considérer comme des lignes droites. Quel intérêt d’aller à Ocean Park ?… Ce parc d’attractions pour pleutres en mal de week-end. Les meilleurs roller-coasters de Hong-Kong sont le 6X, le 66 et bien évidemment le 260 Direct Central.
« 𝑁𝑜𝑤 ℎ𝑒𝑙𝑡𝑒𝑟 𝑠𝑘𝑒𝑙𝑡𝑒𝑟 ℎ𝑒𝑙𝑡𝑒𝑟 𝑠𝑘𝑒𝑙𝑡𝑒𝑟�𝐻𝑒𝑙𝑡𝑒𝑟 𝑠𝑘𝑒𝑙𝑡𝑒𝑟 𝑦𝑒𝑎ℎ… 𝑂𝑜ℎ!»
La pénombre, les falaises, le vide, la vie, la mort, mes fesses, la commode, le jeu des branches qui cognent les vitres et ces virages en lacets, abrupts et casse-ta-gueule qu’on regarde du coin de l’oeil en pensant j’ai pas peur, se disant ouah quand même. A 10 dols Le tickson de manège, les 45 minutes de sensations fortes sont données et l’envie de ge**er n’a jamais été aussi concomitante de la peur de mourir.
Et pourtant… Une question venait le tarauder quasi-quotidiennement : comment se fait-il qu’il y ait si peu d’accidents sur l’île? Ça doit dépendre d’un pas de bol d’être dans les parages, un sale jour à 130 tués à l’heure.
« 𝑊ℎ𝑒𝑛 𝐼 𝑔𝑒𝑡 𝑡𝑜 𝑡ℎ𝑒 𝑏𝑜𝑡𝑡𝑜𝑚 𝐼 𝑔𝑜 𝑏𝑎𝑐𝑘 𝑡𝑜 𝑡ℎ𝑒 𝑡𝑜𝑝 𝑜𝑓 𝑡ℎ𝑒 𝑠𝑙𝑖𝑑𝑒�𝑊ℎ𝑒𝑟𝑒 𝐼 𝑠𝑡𝑜𝑝 𝑎𝑛𝑑 𝐼 𝑡𝑢𝑟𝑛 𝑎𝑛𝑑 𝐼 𝑔𝑜 𝑓𝑜𝑟 𝑎 𝑟𝑖𝑑𝑒�𝑇𝑖𝑙𝑙 𝐼 𝑔𝑒𝑡 𝑡𝑜 𝑡ℎ𝑒 𝑏𝑜𝑡𝑡𝑜𝑚 𝑎𝑛𝑑 𝐼 𝑠𝑒𝑒 𝑦𝑜𝑢 𝑎𝑔𝑎𝑖𝑛�𝑌𝑒𝑎ℎ 𝑦𝑒𝑎ℎ 𝑦𝑒𝑎ℎ ℎ𝑒𝑦 »
Sain et sauf, George prend la réalité en main, celle qui crisse et qui suinte. Celle qui mitraille. Il fait halte à l’Envoy, le bar du Pottinger, et se cale le fondement sur cette terrasse que les lointains refusent. Il baisse le volume et respire plein-poumons. Il se sent en sécurité enfin. L’ombre des buildings s’orne des néons et les antennes au faîte mentent sur les hauteurs. C’est là qu’il aime siroter innocemment son Meurtre de L’Orient Express en murmurant que c’est la vodka qui a fait le coup. Et il se sent heureux, loin si loin des petits tracas qui tracassent, loin si loin de Paris et des monts qui le parnassent.
« 𝘓𝘰𝘰𝘬 𝘰𝘶𝘵, 𝘤𝘰𝘴 𝘩𝘦𝘳𝘦 𝘴𝘩𝘦 𝘤𝘰𝘮𝘦𝘴 »
Il remonte le volume à la bride de son casque et c’est encore Helter Skelter qui passe en boucle depuis tout à l’heure sans qu’il se soit rendu compte de la sourdine rengaine et du repeat again. Durant les cinq minutes qu’il consacre à perdre quotidiennement, il se rend sur Facebook, explorer l’introspection du tout venant.
Jingle/bing. Un push connecté Bandsintown – Eagles of Death Metal- LE BATACLAN – Paris, France Interested- Going-get tickets. Friday November 13, 2015 – 7 :30 PM.
Top la venue des Eagles, si ça se trouve Boris y va avec Ju, Som aussi d’ailleurs… Ils ne s’en vantent pas sur le fil d’actus mais à tous les coups ils ont eu des places avec Ben les enfoirés. Il nous en avait eu pour Fauve l’an passé, il a dû y aller avec Rox et laisser le petit à la maison.
« 𝐼’𝑚 𝑐𝑜𝑚𝑖𝑛𝑔 𝑑𝑜𝑤𝑛 𝑓𝑎𝑠𝑡 𝑏𝑢𝑡 𝑑𝑜𝑛’𝑡 𝑙𝑒𝑡 𝑚𝑒 𝑏𝑟𝑒𝑎𝑘 𝑦𝑜𝑢�𝑇𝑒𝑙𝑙 𝑚𝑒 𝑡𝑒𝑙𝑙 𝑚𝑒 𝑡𝑒𝑙𝑙 𝑚𝑒 𝑡ℎ𝑒 𝑎𝑛𝑠𝑤𝑒𝑟�𝑌𝑜𝑢 𝑚𝑎𝑦 𝑏𝑒 𝑎 𝑙𝑜𝑣𝑒𝑟 𝑏𝑢𝑡 𝑦𝑜𝑢 𝑎𝑖𝑛’𝑡 𝑛𝑜 𝑑𝑎𝑛𝑐𝑒𝑟»