05/11/2025
Sous Alix Didier Fils-Aimé, Haïti compte ses blessures pendant que l’État compte ses milliards.
Le 12 octobre 2025, la Primature, sous la direction d’Alix Didier Fils-Aimé, annonçait fièrement le lancement du Programme d’Urgence Multi-Sectoriel (PUM). Une enveloppe de 3,7 milliards de gourdes aurait été débloquée pour soutenir 286 833 bénéficiaires, répartis entre parents d’élèves, ouvriers et familles vulnérables.
Sur le papier, le programme devait symboliser la “solidarité nationale” et l’“engagement moral” du gouvernement envers les plus démunis. Dans les discours, on parlait d’efficacité, de détermination et de relance sociale. Mais dans les rues de Port-au-Prince, de Jacmel, des Cayes ou du Cap-Haïtien, la réalité est tout autre : le peuple attend toujours.
Aucun parent, aucun ouvrier, aucune mère de famille interrogée ne dit avoir reçu le moindre transfert. Ni par Mon Cash, ni par Nat Cash. Les promesses gouvernementales se sont transformées en silence, et ce silence pèse lourd dans un pays où la faim, la peur et la fatigue dessinent le quotidien de millions de citoyens.
Pendant que la Primature diffuse des communiqués vantant une réussite invisible, la misère s’étend, la colère grandit, et la confiance s’effrite. Les chiffres officiels deviennent des armes de propagande, et l’argent annoncé semble se dissoudre dans les labyrinthes de la corruption et de la mauvaise gestion.
Sous Alix Didier Fils-Aimé, Haïti n’a pas retrouvé une direction ; elle s’est perdue un peu plus. Le pays vit sous un gouvernement sans voix, un pouvoir sans empathie, un leadership sans vision.
Pendant que le peuple s’épuise à chercher un souffle de dignité, le pouvoir continue à respirer dans sa bulle de privilèges et de promesses creuses.
Ce qui devait être un programme de secours est devenu un symbole de déconnexion, un miroir du fossé abyssal entre l’État et les citoyens.
Et à mesure que les discours s’enchaînent, Haïti s’enfonce dans un silence collectif, celui d’un peuple qui n’attend plus rien — ni transfert, ni miracle.