03/05/2025
Haïti abandonnée : jusqu’où ira le silence complice de la communauté internationale ?
Haïti est aujourd’hui abandonnée, livrée à elle-même. Même ceux qui niaient cette évidence commencent à l’admettre. Depuis plus de trois ans, les gangs réunis sous la bannière de “Viv Ansanm” sèment la terreur : ils tuent, violent, pillent et détruisent sans relâche. Tout le monde le sait. Les vidéos circulent, les rapports s’accumulent, les appels à l’aide se multiplient. Et pourtant, le soutien international se fait attendre.
Ne nous demandez plus de croire que ce chaos est uniquement de notre fait. Oui, les Haïtiens ont une part de responsabilité. Mais il est impossible de comprendre la crise actuelle sans pointer du doigt l’attitude ambivalente – et parfois cynique – de la communauté internationale. Et que dire de la posture du président dominicain, dont l’agenda anti-haïtien est clair et assumé ? Il a mobilisé tous ses réseaux pour convaincre Washington de classer les gangs haïtiens comme organisations terroristes. Il a obtenu gain de cause. Et pendant ce temps, beaucoup en Haïti restent passifs, comme si cela n’avait aucune conséquence.
Soyons lucides : Haïti n’a pas besoin de nouvelles déclarations, ni de mesures symboliques qui ne font qu’aggraver la situation. Le pays a besoin d’une intervention ciblée, décisive, pour démanteler les groupes armés. Et cela, les États-Unis peuvent le faire. Un mois d’action sérieuse suffirait à faire reculer ces groupes criminels. Mais au lieu de cela, on assiste à un jeu dangereux : celui de l’enlisement, de l’asphyxie lente d’un peuple.
Tout donne à croire que certains acteurs ont un plan plus sombre pour Haïti. Et si les Haïtiens ne se lèvent pas pour défendre leur pays, il disparaîtra, lentement mais sûrement. Ce scénario macabre semble être le vœu silencieux de certains. Et pendant que le pays s’effondre, la République dominicaine est encouragée, outillée, soutenue pour accélérer cette descente aux enfers.
Le moment est venu de dire la vérité. De nommer les responsabilités. Et surtout, d’agir.
Antoine NanGomien