20/10/2025
L' Université Royale d'Haïti dénonce un État pris en otage par la médiocrité
L’État haïtien est aujourd’hui victime de ceux-là mêmes qui devraient le servir. Des responsables sans vision ni compétence manipulent les institutions, renversent les rôles des ministères et tentent d’effacer des droits acquis au gré de leurs humeurs. Ce n’est plus une administration : c’est un terrain de jeux pour des caprices personnels, où la loi devient arme de vengeance et non bouclier de justice.
L’Université Royale d’Haïti, première université privée de médecine du pays, est la victime flagrante de cette dérive. Depuis trente-cinq ans, sa faculté de médecine bénéficie d’une reconnaissance légale inébranlable, délivrée par le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP). Cette licence officielle, octroyée bien avant l’arrivée des dirigeants actuels, est un droit acquis protégé par la Constitution de 1987 (articles 208, 211 et 211-1) et par tous les textes officiels de l’époque. La loi ne rétroagit pas, elle ne peut pas être détournée pour effacer ce qui est déjà établi. Toute tentative de rétroaction est une violation crasse et inacceptable de la légalité.
Aujourd’hui, certains directeurs du ministère de la Santé publique (MSPP) osent prétendre que cette formation universitaire devrait relever de leur tutelle. C’est très absurde et cocasse !
Le MSPP gère la santé publique, les hôpitaux, les épidémies, les crises sanitaires nationales, régionales et locales, mais il n’a aucune compétence sur l’enseignement supérieur, sur l'enseignement de la médecine. Aucune!
Confondre ces rôles révèle une inculture juridique et administrative si profonde qu’elle confine à la malhonnêteté intellectuelle.
Le plus scandaleux, ce sont ces autorisations provisoires bidon, valables pour deux ou trois ans, payantes, distribuées selon l’amitié, la rancune ou l’humeur d’un directeur de ministère.
Une reconnaissance universitaire n’est pas un simple papier à brandir ou retirer à volonté. Elle est définitive, comme un titre de propriété. Chercher à créer une reconnaissance parallèle et illégale, c’est piétiner les droits acquis et bafouer la République.
L’Université Royale d’Haïti, forte de sa licence et son autorisation inattaquables lui ayant été octroyées par l'État, reste dans la légalité et détient tous ses droits acquis.
Ces manœuvres ne sont pas des réformes, ce sont des abus minables destinés à imposer l’obéissance et à effacer la légitimité.
Cette affaire illustre un combat fondamental : l’État de droit contre l’État de l’humeur.
Mépriser le droit, ignorer les acquis, inventer des règles à caractère rétroactif sans en avoir le droit : c’est la recette de l’échec.
Ceux qui gouvernent ainsi finiront gouvernés par leur propre ignorance. Et quand l’ignorance prend le sceau de l’État, c’est la République toute entière qui vacille.
Rectorat de l'Université Royale d'Haïti