14/09/2025
L’Albanie nomme un ministre généré par intelligence artificielle : vers un gouvernement 2.0 ?
Vous avez peut-être déjà entendu parler de l’Albanie, ce petit pays d’Europe du Sud-Est bordé par la mer Adriatique et la mer Ionienne. Tirana, sa capitale, est aujourd’hui au centre d’une innovation politique sans précédent : le 11 septembre 2025, le gouvernement albanais a officiellement nommé un ministre généré par intelligence artificielle.
Une première mondiale. Cette IA s’appelle Diella, ce qui signifie « soleil » en albanais. Elle a été présentée par le Premier ministre Edi Rama comme une réponse directe à un mal qui ronge l’administration depuis trop longtemps : la corruption.
Une IA contre la corruption
En Albanie, la corruption est un problème endémique. Malgré plusieurs réformes, l’administration publique reste souvent critiquée pour son opacité et son clientélisme. Les marchés publics, en particulier, sont régulièrement pointés du doigt. Dans ce contexte, Diella devient un symbole d’un espoir technologique : confier à une IA le contrôle des appels d’offres publics, avec pour promesse une gestion transparente et incorruptible.
Edi Rama affirme : « Diella sera au service des marchés publics, que nous confierons progressivement à l'IA, faisant de l'Albanie un pays où les appels d'offres sont 100 % incorruptibles. »
Une avancée… mais des limites ?
L'idée peut sembler révolutionnaire, mais elle soulève aussi des interrogations. L’IA peut-elle vraiment remplacer l’être humain dans des fonctions aussi sensibles ? Peut-elle comprendre les nuances, les valeurs et les contextes culturels ? Si elle peut automatiser et sécuriser certains processus, elle ne possède ni conscience morale, ni sens politique.
Enfin, l’IA reste créée, entraînée et supervisée… par des humains. Si ces derniers sont corrompus, le système peut-il rester neutre ?
L’initiative albanaise est audacieuse et symbolique, mais elle ouvre surtout le débat sur les limites de l’intelligence artificielle dans la gouvernance humaine. Un pas vers l’avenir ou une illusion technocratique ? Le temps nous le dira.
Désormais, une question se pose : combien de temps ce modèle tiendra-t-il ? Et quels seront les prochains pays à suivre les pas de l’Albanie ? Le monde avance, l’humanité évolue, chaque jour apporte son lot de défis, de révolutions technologiques et de transformations sociales. Face à ces changements rapides, rester de simples spectateurs serait une erreur. Il est temps pour chaque nation, chaque citoyen, de se positionner, de réfléchir à sa place dans cette nouvelle ère où l’intelligence artificielle redéfinit peu à peu les règles du jeu.
Oratorium : Club de Débat de l’Université Quisqueya
Philibôb NOËL
Antoine Gaëthan