24/10/2025
Résumé du livre: "Ayti, a-t-il vraiment choisi de devenir un pays pauvre?"
Auteur: Michelet Jérôme
Date de publication: Août 2025
Contexte : Une réponse critique à l'ouvrage de l'économiste Etzer S. Emile, "Haïti a choisi de devenir un pays pauvre".
Thèse centrale du livre:
Michelet Jérôme rejette catégoriquement l'idée qu'Haïti (qu'il appelle "Ayti") ait choisi la pauvreté. Au contraire, il affirme que la pauvreté haïtienne est le résultat de facteurs historiques, géopolitiques et structurels imposés de l'extérieur, notamment par la Communauté internationale, les puissances impérialistes et les élites locales complices.
Structure et arguments principaux :
1. Introduction:
- Haïti est présentée comme une nation victime d'un système international hostile depuis son indépendance en 1804.
- La question de la pauvreté ne peut être réduite à un choix interne; elle doit être comprise dans un cadre historique et géopolitique.
2. Critique de l'ouvrage d'Etzer S. Emile:
- Jérôme reproche à Emile une analyse trop économique, qui ignore les dimensions politiques, historiques et culturelles.
- Il conteste les raisons avancées par Emile, en soulignant leur manque de prise en compte des influences étrangères (ex. : Core Group, ingérences).
3. Trente-cinq (35) arguments principaux :
Parmi les plus marquants :
- La rançon de l’indépendance (1825) : 150 millions de francs-or imposés par la France, une dette « odieuse » qui a étranglé l’économie haïtienne.
- L’occupation américaine (1915-1934) : Pillage des ressources, mise sous tutelle financière.
- Les ingérences répétées de la communauté internationale : Missions de l'ONU, de l'OEA, rôle du Core Group, soutien à des gouvernements illégitimes.
- La corruption institutionnalisée : Détournement des fonds publics (PetroCaribe, CIRH, etc.), souvent tolérée ou encouragée par des acteurs internationaux.
- Les politiques économiques néfastes : Programmes d'ajustement structurel, libéralisation sauvage, dépendance à l'aide internationale et aux ONG.
- La sabotage de la souveraineté : Imposition de dirigeants, falsification d'élections, blocage de partenariats économiques alternatifs (ex. : avec la Chine).
4. Réponse aux 20 raisons d'Etzer Emile :
Pour chaque raison avancée par Emile (ex. : économie de rente, ONG-isation, éducation, agriculture, fuite des cerveaux, etc.), Jérôme propose une contre-analyse systémique qui met en avant :
- Les contraintes structurelles ;
- Les influences étrangères ;
- L'absence de souveraineté réelle.
5. Critique par d'autres intellectuels :
- Jérôme cite des auteurs comme Pierre Jameson Beaucéjour et Norma Jean Claude Forte, qui partagent son rejet de la thèse d'Emile et soulignent la responsabilité externe et la dépossession historique.
6. Conclusion :
- Jérôme appelle à une prise de conscience collective et à un nouveau printemps haïtien.
- Il prône une refondation politique, morale et institutionnelle du pays, fondée sur la souveraineté, la justice et un projet de société endogène.
Message final :
L'ouvrage se veut un plaidoyer pour la dignité haïtienne et une dénonciation des récits culpabilisants. Pour Jérôme, Haïti n'a pas choisi la pauvreté ; elle lui a été imposée. La solution ne viendra pas de l'extérieur, mais d'une réappropriation par le peuple haïtien de son destin.
Absolument ! Voici une proposition de questionnaire pour votre interview avec le Professeur Michelet Jérôme, structuré autour des thèmes clés de son livre et faisant référence à des chapitres et pages spécifiques.
Questionnaire pour une Interview avec le Professeur Michelet Jérôme
Introduction
1. Professeur Jérôme, votre livre est une réponse vigoureuse à la thèse de l'économiste Etzer S. Emile. Qu'est-ce qui a été l'élément déclencheur, la "goutte d'eau" qui vous a poussé à écrire cette réplique détaillée ?
Sur le fond de la thèse : Le "choix" de la pauvreté
2. Le cœur de votre argumentation est que la pauvreté d'Haïti lui a été imposée. Cependant, certains pourraient dire que votre analyse minimise le rôle des facteurs internes comme la corruption et l'incompétence des élites locales. Comment répondez-vous à ceux qui estiment que votre livre, à l'inverse de celui d'Etzer Emile, tend à trop déresponsabiliserla classe politique et économique haïtienne ?
3. Dans l'Avant-propos (page 4), vous écrivez : "Si la politique est, par nature, une science dédiée à la gouvernance rationnelle et au service du bien commun, la société haïtienne peine encore à en incarner les principes fondamentaux."* En partant de ce constat, comment conciliez-vous l'idée d'une souveraineté confisquée de l'extérieur avec la nécessité d'une refondation morale et politique qui doit, inévitablement, venir de l'intérieur ?
Sur les arguments historiques et géopolitiques
4. Vous détaillez longuement l'argument de la rançon de l'indépendance (Chapitre IV, Argument 1). Au-delà de la demande de restitution, quelles seraient concrètement, selon vous, les formes que devrait prendre cette réparation historique de la part de la France aujourd'hui ? S'agit-il seulement d'une question financière ?
5. Vous parlez d'un "gouvernement mondial diffus" (Chapitre I, page 18) et du Core Group comme d'un "véritable vecteur d'ingérence multilatérale". Pensez-vous qu'il soit réaliste pour un pays comme Haïti de se soustraire totalement à l'influence de ces acteurs internationaux ? Si oui, quelle serait la première étape vers cette réelle émancipation ?
6. L'Argument 8 du Chapitre IV est très fort : "La mise sous tutelle d'Haïti par le Core Group". Vous y décrivez une "occupation sans drapeau". Cette situation vous semble-t-elle pire qu'une occupation militaire classique, et pourquoi ?
Sur la critique des 20 raisons d'Etzer Emile
7. En analysant les 20 raisons d'Etzer Emile, y en a-t-il une ou deux que vous trouvez particulièrement pertinentes, même si vous n'en partagez pas la conclusion finale ? Une où vous vous êtes dit : "Sur ce point, il a partiellement raison, mais l'origine du problème est ailleurs" ?
8. Concernant la fuite des cerveaux (14e raison d'Emile, que vous critiquez au Chapitre II), vous proposez des initiatives comme "Anseye Pou Ayiti". Quel message d'espoir et quel projet concret pourriez-vous présenter à un jeune diplômé haïtien aujourd'hui pour le convaincre de rester et de se battre pour le pays ?
Sur les solutions et l'avenir
9. Vous appelez de vos vœux un "Nouveau Printemps haïtien"et une "démocratie à la haïtienne". Pouvez-vous nous décrire brièvement à quoi ressemblerait cette democratie? Quelles seraient ses trois caractéristiques principales qui la différencieraient des modèles occidentaux ?
10. Votre livre est un travail immense, presque une somme. Si vous ne deviez retenir qu'une seule idée, qu'un seul message que vous aimeriez que chaque lecteur retienne après l'avoir refermé, quel se