08/02/2025
FASCH-UEH : entre élection et sélection peinturée, les opinions ne manquent pas
Rédigé par SILIEN Chilove,
Étudiant en communication sociale
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Publié le 08/ 02/ 2025
Après neuf ans de direction, soit de 2016 à 2025, le conseil administratif de la Faculté des Sciences Humaines (FASCH) organise des élections en vue de céder la place à un nouveau conseil. Est-ce réellement pour un nouveau conseil ?
Le mercredi 5 février 2025, les votes des élections à la FASCH sont enfin réalisés. Le scrutin a débuté aux environs de 10 heures et a pris fin à 15 heures, suivi par le comptage des bulletins qui s'est terminé à 18 heures. Les trois candidats des trois postes différents, soit un candidat par poste, sont les suivants : pour le poste de coordonnateur, le Professeur Josué Vaval est de retour dans la soi-disant course où il n'est pas concurrencé ; le Professeur Jérôme Paul Eddy Lacoste pose sa candidature pour le poste de responsable de recherche ; et Roosevelt Milliard pour le poste de responsable académique. Pour la supervision, la commission électorale est constituée d'étudiants, de professeurs et de personnels administratifs.
Une procédure électorale qui aurait dû être réalisée depuis 2020, suivant une période de quatre ans par mandat, n'a pas pu s'organiser. Non seulement les crises sociopolitiques en Haïti l'ont évidemment re**rdé, mais également le manque de volonté du conseil d'organiser des élections et sa volonté de consolider sa présence à la tête de la faculté sont également évidents. Selon l'article 62 de la charte régissant les élections des entités de l'UEH, un membre du décanat ne peut pas exercer deux mandats à un même poste. Or, le coordonnateur actuel et candidat pour le même poste a passé plus de huit ans, équivalent à deux mandats, à la coordination de la faculté.
Malgré des élections tant attendues, l'événement s'est déroulé pacifiquement et n'a pas été directement contesté. Même si des critiques se font entendre, comme l'absence de concurrents aux élections, certains pensent qu'il pourrait y avoir eu un arrangement. Autrement dit, des sélections maquillées en élection étant donné l'absence de concurrents dans la course. C'est pourquoi de nombreuses questions sont soulevées par les étudiants : "Est-ce par crainte envers ce conseil puissant ?", "Est-ce par désintérêt pour les postes de la part des professeurs ?", etc. Tandis que "L'absence de candidats dans la course électorale pour l'administration de la faculté est le reflet de l'absence des professeurs en salle de cours", nous a fait savoir une électrice/étudiante.
Le quota de femmes n'est malheureusement pas requis et les étudiantes ne voient pas de problème à cela. Certains demandent ironiquement : "Où est la professeure Brutus Nora ?". Ils soulignent que son passé au conseil pourrait influencer sa décision de ne pas revenir dans la course électorale. D'autres, en revanche, décident de ne pas commenter sur ce sujet. "Ce qu'il faut préciser, s'il n'y a pas de quota à respecter, il n'y a pas non plus de restriction. Les procédures sont très respectées", a mentionné un membre du décanat.
Doivent-ils prendre le risque d'approuver le moins mauvais ou s’apprêter à une éventuelle imposition de la part du rectorat ? Par cette question, les étudiants sont fortement préoccupés pour l'avenir de la faculté. Malgré un bilan peu convaincant de cette même équipe administrative, des étudiants disent se retrouver dos au mur. En dépit de leur désapprobation, ils sont contraints de donner leur assentiment aux candidats pour éviter une éventuelle intervention du rectorat imposant un conseil ou notamment un coordonnateur venant de l'extérieur de la faculté. Même le professeur Josué Vaval, candidat, l'a confirmé en faisant comprendre que dans toutes les possibilités qui pourraient exister si le conseil n'est pas élu, l'intervention du rectorat est l'une des options. Tout au long des pourparlers, il a été très confiant et compte sur un deuxième tour. Malheureusement ou heureusement, le deuxième tour du scrutin a été annoncé pour le lundi 10 février 2025, après les résultats des votes.
Malgré les critiques soulevées sur la similitude de cette élection à un processus de sélection, des étudiants le voient comme une belle avancée. Pour appuyer le processus électoral, un étudiant finissant avance que : "Ce n'est pas une sélection, c'est plutôt une action pour légitimer le conseil en place". Solage Cenejuste, étudiant finissant en communication sociale, ne reste pas indifférent, déclarant : "Pourquoi la FASCH, comme avant-gardiste dans les luttes démocratiques, a-t-elle pu accepter toutes ces années de re**rd sans élire un nouveau conseil ?". Si on peut se fier à ces dires, on peut oser dire que les valeurs de la faculté sont altérées. Tout le monde est peut-être à son confort.