24/02/2025
Qui sont nos vrais bourreaux ?
Les gangs armés deviennent plus puissants et réclament beaucoup plus de territoires. Ils amplifient la pression dans les hauteurs de Carrefour-Feuilles et intensifient leurs frappes depuis plus d’une semaine. Ils sont, paraît-il, déterminés à prendre le contrôle de Pacot, Débussy, Turgeau et Canapé Vert. Ils se soumettront ainsi la capitale haïtienne toute entière.
Ils confirment leur puissance de feu. Ils s’imposent comme maîtres des lieux. Ils sont des bourreaux redoutables. Ils sont la terreur quotidienne des Haïtiens. C’est une sombre réalité. Mais c’est ça la réalité.
Ces groupes criminels sans foi ni loi sont cyniques, privés d’humanité. Ce sont des scélérats-crapules, des sauvages-mercenaires contrôlés par des fauves politiques d’ici et d’ailleurs qui leur fournissent armes et munitions, qui leur laissent faire à leur guise, tenaillant toute une population selon leurs désirs insensés et abominables.
L’étau se resserre un peu plus chaque jour. Mais c’est très peu de le dire puisque que la situation s’aggrave à l’extrême. Depuis les dix dernières années, Haïti s’enfonce dans un abîme de violences inédites, un abîme sans fond et tout se dessine à l’image d’une catastrophe humaine, d’un désastre horrible et délirant.
Cette situation est alimentée par des hommes et des femmes politiques haïtiens, tous ceux qui ont détenu le pouvoir politique et économique par le passé et tous ceux qui le détiennent aujourd’hui sans exception aucune. Et nos vrais bourreaux sont naturellement ceux qui ont la charge du pays aujourd’hui.
Ils se laissent manipulés. Ils se montrent trop avaricieux et trop passifs, trop apathiques, trop désintéressés au sort des mères haïtiennes obligées d’assister, impuissantes, à l’autodafé de leurs bébés de deux mois (le cas d’Éliana Thélémaque). Aux filles haïtiennes qui se font violer et violenter sous les regards hagards et morbides de leurs pères blessés dans l’âme comme cela se passe à Merger, Carrefour, Croix-des-Bouquets, Canaan où les bandits tirent au vagin celles un peu réticentes au viol.
C’est une affaire complexe s’il faut mesurer l’ampleur du mal qui est infligé à Haïti et à son peuple. Mais c’est une affaire simple s’il faut désigner les coupables puisqu’ils sont les dirigeants actuels du pays qui héritent naturellement de toutes les bêtises et des dérives commises avant eux, mais ils ont accepté d’assumer la responsabilité.
Ainsi, chaque membre du Conseil présidentiel est responsable et doit rendre des comptes, chaque membre du gouvernement d’Alix Didier Fils Aimé est responsable et doit rendre des comptes, le secrétaire d’État à la Sécurité publique, Mario Andresol est responsable et doit rendre des comptes, chaque haut cadre de la Police nationale d’Haïti notamment le directeur général de l’institution, Normil Rameau, est responsable et doit rendre des comptes, chaque membre d’organisations politiques, chaque membre des médias qui cautionnent les actions du pouvoir en place sont responsables et doivent rendre des comptes.
Ce sont des traîtres qui n’ont d’attachement au pays que l’exploitation de ses maigres ressources économiques, qui n’ont d’yeux que pour leurs propres petits intérêts de chapelle.
Mais en vérité, il s’agit d’un vaste complot qui détruit toutes les espérances de ce peuple déjà noyé dans les affres d’une histoire qui la dépasse, qui la déstabilise mais dont elle est aussi responsable puisqu’il accepte et s’adapte au mal qui lui est infligé et imposé.
Il n’y a aucun pays au monde où des bandes armées sont plus puissantes que l’Etat si elles ne sont pas alimentées par des autorités de l’État. Il y a l’impression que les gangs en Haïti sont confondus avec l’Etat. D’aucuns diraient même que c’est une évidence.
La capitale haïtienne, Port-au-Prince, loin de ce que disent les rapports, est contrôlée à plus 90% par ces crapules sans foi ni loi. Port-au-Prince, Ce n’est pas le département de l’Ouest. Port-au-Prince, c’est Saint-Martin Sans-Fil, Bel Air, Canapé Vert, Bourdon, Fort National, Saint-Gérard, Turgeau, Pacot, Morne-à-Tuff
Poste-Marchand, Nazon, Bois-Verna, Bolosse, Nelhio, Fort Mercredi!
L’espace de circulation y est réduit à l’intérieur de Canapé Vert, de Turgeau et de Pacot où les membres de la population sont très souvent pris en otage puisqu’ils ne sont pas toujours libres de leurs mouvements. Ils sont parfois tués à tort ou obligés de rester chez eux si les chefs de quartier ne leur autorisent pas de bouger.
C’est un mal qui s’empare du pays tout entier, qui corrompt tous ceux qui ont un poste de pouvoir et qui a leur tour deviennent les méchants, les bourreaux de la nation, complices des bandits, bandits eux-mêmes, responsables des tueries collectives, des massacres qui ternissent notre humanité de peuple.
Haïti a besoin de sortir de ce carcan d’hommes et de femmes corrompus tels qu’ils sont toujours représentés dans le pouvoir politique et économique. Il n’y a aucune excuse, aucun paravent pour qui dira: « j’ai fait de mon mieux » ou « j’ai fait tout mon possible ». Le pays ne s’en sortira jamais avec les aveux, les satisfacit individuels. Quand les actions concrètes seront posées, elles brilleront aux yeux de tous et parleront d’elles-mêmes.
Il ne doit plus suffire de garder un poste alors qu’on y est nul, ou qu’on n’est pas capable d’agir. Il faut dénoncer ou renoncer. Il faut agir ou partir. Il faut mourir ou réussir. Voilà ce dont Haïti a besoin en ce moment.
Jackson Joseph pour une nouvelle génération d’hommes et de femmes capables de changer les choses en Haïti ! 24/2/25