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Nous partageons des analyses approfondies, des prises de position fortes et des mots qui frappent au cœur de la réalité.

Quand l’institution scolaire devient champ de honte : l’exigence du sexe par des directeurs comme tarif passe‑droitsDans...
04/11/2025

Quand l’institution scolaire devient champ de honte : l’exigence du sexe par des directeurs comme tarif passe‑droits

Dans ce pays où l’éducation — oserait‑on dire « l’instruction publique » — est présentée depuis des décennies comme la voie royale vers la dignité, l’exigence de la chair des jeunes filles en échange d’un passage en classe supérieure révèle un crime silencieux contre l’avenir. Le corps d’une élève ne doit jamais devenir marchandise. Mais ce drame, rapporté dans divers pays par des organismes de droits humains, trouve aussi des ombres dans nos établissements : « l’abus de position de vulnérabilité, l’échange de faveurs sexuelles contre des diplômes, constituent une exploitation insidieuse, voire un délit. »

1. La trahison du rôle éducatif
L’école, lieu par excellence de formation et d’émancipation, se transforme parfois en espace de détresse. Le directeur ou la directrice qui exige « le corps comme moyenne » piétine la mission même qui lui est impartie : élever, protéger, instruire. Cette exigence n’est pas une erreur isolée, elle est symptôme d’un système vulnérable où le pouvoir n’est plus mis au service de l’élève, mais à son profit illégal.

2. Les effets dévastateurs sur l’élève
Quand une jeune fille apprend que pour « passer » elle doit offrir plus que des efforts, c’est toute sa dignité qui vacille. Le message implicite est que sa valeur dépend de son corps, non de son intelligence. Elle devient prisonnière d’un marché occulte et non d’un cursus scolaire. Le traumatisme, le sentiment de trahison, l’abandon d’un rêve — tout cela se cristallise dans l’âme de l’enfant que l’on avait promis de protéger.

3. Les conséquences sociétales
Ce phénomène n’est pas un scandale privé ; il est corrosif pour l’avenir d’une nation. Quand l’institution scolaire tolère ou ferme les yeux sur de telles pratiques, elle légitime l’injustice et encourage l’abus. À plus long terme, une génération ne verra plus l’école comme tremplin, mais comme fosse. La lutte pour l’égalité des sexes, déjà inaboutie, se retrouve minée de l’intérieur.

4. Vers quelles responsabilités ?
Tout d’abord, les autorités éducatives et judiciaires doivent agir avec rigueur : enquête, sanction, transparence. Ensuite, les parents, les élèves et la communauté doivent refuser de se taire. Une école saine est celle où l’élève avance parce qu’il comprend, apprend, mérite — non parce qu’il se plie à une honteuse transaction.

Et pourtant, malgré les cris étouffés des victimes, malgré les soupirs d’adolescentes blessées dans leur intégrité, le silence continue de régner dans les salles de direction. Pire encore, ce silence est parfois nourri par la complicité hypocrite de certains membres de l’administration qui ferment les yeux ou minimisent l’ampleur des faits. On transforme l’horreur en rumeur, le viol moral en simple allégation, et l’injustice devient la norme dans des lieux censés former l’élite de demain.

Mais comment former une jeunesse libre si ses repères moraux sont pervertis par ceux qui devraient l’élever ?
Comment prêcher le mérite et l’excellence dans des environnements où la note se négocie sous l’oreiller ?
Comment parler d’éducation quand le corps devient la nouvelle monnaie d’échange?

Ce fléau n’est pas une fiction. Il est réel, quotidien, insidieux. Et chaque jeune fille brisée par ce système pourri est un échec collectif : échec de l’État, de l’institution scolaire, de la société civile et même des familles.

Il est temps que les langues se délient, que la peur change de camp, que ces abuseurs sous uniforme soient identifiés, dénoncés, poursuivis.

La salle de classe ne doit plus être une cage pour la jeune fille haïtienne. Elle doit redevenir un espace de dignité, de savoir et de lumière.

L’impunité ne doit plus rimer avec autorité.
Le courage des victimes doit être notre combat.

L’école, cette terre sacrée, doit être purifiée. Et pour cela, il faudra plus que des mots : des lois appliquées, des sanctions exemplaires, et une mobilisation de conscience.

Car le respect du corps, c’est le début du respect de la nation.

L’éducation n’est pas un privilège dont on s’octroierait la vente contre un corps ; c’est un droit fondamental. Exiger le corps d’une élève pour accéder à une classe supérieure, c’est abandonner non seulement cette élève, mais la promesse d’un avenir juste. La nation tout entière perd quand l’école oublie d’être sanctuaire. Que cette honte cesse, et que la vraie mission de l’instruction renaissent : éveiller les consciences, non les réduire.

Pierre Ismaël NOËL, Journaliste-rédacteur

Ils ont tout pris : nos terres, nos artefacts, nos vies. Ils ont pillé l’or de nos entrailles, volé nos mémoires, sali n...
03/11/2025

Ils ont tout pris : nos terres, nos artefacts, nos vies. Ils ont pillé l’or de nos entrailles, volé nos mémoires, sali nos luttes. Mais une chose les rend muets : la Citadelle Laferrière. Parce qu’ils ne peuvent pas dire qu’elle fut construite par Sir Thief McUsa ou M. X Le Voleur. Non. Elle est le fruit d’un peuple affranchi, dressée non par l’avidité, mais par la dignité. Voilà pourquoi ils taisent son nom : elle les renvoie à leur honte, à leur impuissance à effacer notre grandeur.

La Citadelle Laferrière ; la fierté du peuple haïtien.
Journo-Slam

Les Guédés en Haïti : un patrimoine culturel en voie de disparitionDans l’univers spirituel haïtien, les Guédés incarnen...
01/11/2025

Les Guédés en Haïti : un patrimoine culturel en voie de disparition

Dans l’univers spirituel haïtien, les Guédés incarnent une force mystique, un souffle de mémoire, un lien vital entre les vivants et les morts. À travers leurs rituels, leurs danses, leurs chants et leurs éclats irrévérencieux, ils enseignent à la fois le respect de la mort et l’art de célébrer la vie. Mais aujourd’hui, ces figures centrales du panthéon vodou haïtien semblent reléguées à la marge d’une société en perte de repères, abandonnées sous le poids de la modernité, de la stigmatisation religieuse et de l’amnésie culturelle.

Les Guédés — parmi eux Baron Samedi, Maman Brigitte, Gede Nibo, Gede Zariyen — sont les esprits des morts, les messagers de l’au-delà, mais aussi les maîtres de l’ironie, de la vérité nue et de la justice spirituelle. Ils sont le miroir des excès humains et la mémoire des ancêtres. Autrefois, chaque 1er et 2 novembre, leur présence était honorée dans les cimetières, sur les autels, dans les radas et dans les rues, dans une ambiance de prière, de musique et de communion mystique. Ces dates ne marquaient pas uniquement la Toussaint chrétienne, mais aussi une réappropriation identitaire, un espace où le peuple reprenait possession de ses morts, de son histoire, de son territoire invisible.

Or, à mesure que les mentalités s’occidentalisent, que le vodou est diabolisé et que la société haïtienne s’éloigne de ses fondations spirituelles, les Guédés sont devenus des vestiges d’un folklore que l’on tolère à peine. Dans les médias, ils sont caricaturés ou invisibilisés. Dans les familles, leur culte est transmis de moins en moins. Dans les écoles, on n’en parle jamais. Et dans les discours officiels, ils n’existent tout simplement pas.

Cette disparition progressive n’est pas anodine. Elle participe d’un effacement plus vaste : celui de l’âme haïtienne. Car la culture des Guédés ne se limite pas à des cérémonies rituelles. Elle exprime une philosophie populaire de la vie et de la mort, une manière de rire de l’inéluctable, de dénoncer l’injustice, de guérir les blessures de l’histoire. Ce patrimoine oral, gestuel, symbolique, est une école de résilience que l’on enterre vivante.

Réhabiliter les Guédés, ce n’est pas faire l’apologie d’un culte, c’est reconnaître la dignité d’un héritage. C’est redonner voix à une tradition qui enseigne la solidarité, le respect des aînés, le lien entre les générations, et l’importance de la mémoire. C’est affirmer que l’Haïti de demain ne peut se construire sans les fondations de l’Haïti profonde.

Dans une Haïti qui saigne sous le poids de la misère, de l’insécurité, de l’instabilité chronique, la voix des Guédés résonne comme un appel. Un appel à ne pas sombrer dans l’oubli de soi. Un appel à se souvenir que même au cœur du chaos, il est possible de danser, de chanter, de vivre debout. Les Guédés sont les seuls qui osent rire à la face de la mort, non par insouciance, mais par lucidité : ils savent que la dignité se préserve dans l’irrévérence quand tout s’effondre.

Il nous faut redonner sens à leur présence. Restaurer leur place dans nos cérémonies, nos œuvres artistiques, nos manuels scolaires, nos récits nationaux. Intégrer leur vision dans notre lecture du monde. Car un peuple sans mémoire est un peuple sans boussole. Et la mémoire, en Haïti, est un acte de résistance.

La fête des morts, les 1er et 2 novembre, ne devrait pas être une survivance honteuse, mais une fierté nationale. Un moment de communion entre les générations, entre le visible et l’invisible. Un moment où l’on se souvient que l’âme haïtienne ne peut pas mourir tant que ses morts sont honorés, tant que les Guédés dansent, tant que la voix du peuple ne se tait pas.

Et c’est justement cet oubli qui menace notre avenir. Oublier les Guédés, c’est rompre le pacte invisible que nous avons scellé avec nos ancêtres. C’est trahir la promesse faite aux générations passées que leur combat, leur douleur et leur dignité seraient transmis avec ferveur et respect. C’est renoncer à une mémoire collective, à une sagesse populaire tissée dans les fibres mêmes de notre culture.

Les Guédés ne sont pas seulement des esprits folkloriques. Ils sont les gardiens du seuil, les passeurs de vérité, ceux qui viennent rappeler aux vivants que toute vie est empreinte de finitude, mais que cette finitude n’est pas une fatalité. À travers leurs rires obscènes, leurs propos crus, leurs gestes provocateurs, ils posent les questions essentielles : Qu’as-tu fait de ton passage ici-bas ?

Il est urgent que les institutions culturelles, les éducateurs, les artistes, les anthropologues et l’État lui-même s’engagent à préserver et à valoriser ce pan fondamental de notre identité. Car les Guédés ne sont pas des fantômes du passé. Ils sont la preuve vivante que la mort n’efface pas la parole, que l’histoire ne meurt jamais… sauf quand on l’oublie.

Préserver les Guédés, c’est préserver l’Haïti profonde.

Pierre Ismaël NOËL, Journaliste/rédacteur

À CEUX QUE LE RACISME A BOUFFÉSÀ vous que le monde n’a jamais vraiment regardés,  Sinon à travers le prisme déformé de l...
01/11/2025

À CEUX QUE LE RACISME A BOUFFÉS

À vous que le monde n’a jamais vraiment regardés,
Sinon à travers le prisme déformé de la peur, du mépris,
À vous dont la couleur est devenue fardeau,
Dont le reflet fait frissonner les miroirs d’un monde malade…

J'écris pour vos cicatrices.
Celles qu’on ne voit pas, mais qui vous brûlent l’âme.
J'écris pour vos silences,
Forcés, avalés, étouffés, noyés sous les regards suspects.
J'écris pour chaque “tu n’es pas comme les autres”
Qui voulait dire “tu n’es pas comme nous”,
Pour chaque CV refusé,
Chaque portique qui sonne plus fort sous votre peau,
Chaque trottoir qu’on traverse dès que vous approchez.

J'écris pour vous qui avez survécu
À la négation d’être,
Au poison lent de l’exclusion,
À la peur de parler trop fort,
De marcher trop libre,
D’aimer trop haut.

J'écris pour Bruno, pour Delsa,
Pour ceux dont le nom ne fera jamais la une,
Effacés dans les statistiques,
Classés dans les colonnes de l’indifférence.

J'écris pour vous, mes frères haïtiens.
Bouffés par un système qui maquille sa haine sous des lois,
Qui vous invite à la table,
Mais retire la chaise dès que vous vous asseyez.
J'écris pour les femmes noires,
Jugées trop bruyantes, trop fières, trop tout.
Pour les hommes noirs,
Catalogués dès l’enfance, surveillés dès le berceau.
Pour les enfants métis,
Qu’on pousse à choisir un côté,
Comme si le sang devait se diviser.

J'écris pour les douleurs qu’on ne peut plus nommer
Parce qu’on vous dit que “le racisme n’existe plus”,
Que “vous exagérez”,
Que “vous jouez la carte”.
Mais c’est vous qu’on abat dans les rues.
Vous qu’on soupçonne dans les magasins.
Vous qu’on ignore dans les salles de réunion.

À vous qui avez dû vous excuser d’exister,
De déranger l’ordre des choses,
Je vous rends hommage.
Vous n’avez rien volé.
On vous a tout nié.

Mais j'écris aussi pour la lumière.
Celle que vous incarnez malgré tout.
J'écris pour votre résilience,
Pour vos luttes, vos poings levés, vos bouches ouvertes.
J'écris pour les jours où vous vous êtes levés quand même,
Où vous avez aimé quand même,
Où vous avez cru quand même.

Car vous êtes les héros d’un combat que l’Histoire oublie.
Pas dans les manuels.
Mais dans nos cœurs éveillés.

Et même si le racisme vous a bouffés,
Il n’a pas pu vous digérer.

Non, il n’a pas pu vous digérer,
Parce que vos voix hantent encore les murs des ghettos,
Résonnent dans les manifs, murmurent dans les prisons,
Crient dans les silences imposés.
Vous êtes les battements de tambour de nos mémoires,
Les ancêtres qui marchent avec nous,
Les larmes qui refusent de sécher tant que l’injustice s’invite au festin.

J'écris pour vos enfants,
À qui l’on enseigne trop tôt à se méfier, à s’excuser, à se taire.
Pour ces petits poings qui se lèveront demain,
Non pas pour frapper,
Mais pour construire,
Pour créer des ponts là où l’on bâtit des murs.

J'écris pour vos rêves qu’on a piétinés,
Pour vos danses qu’on a raillées,
Pour vos noms qu’on a déformés,
Pour vos langues qu’on a éteintes.
Mais j'écris surtout pour ce feu qu’ils n’ont jamais pu éteindre.
Celui qui vit dans vos yeux,
Dans vos chants,
Dans vos luttes.

Et si le racisme a tenté de faire de vous des ombres,
Vous êtes devenus lumière.
Si l’on vous a poussés dans les marges,
Vous êtes devenus marge en feu,
Texte en flammes,
Poésie vivante.

J'écris pour vous comme on dresse un monument,
Pas de pierre, pas de marbre,
Mais de mots vivants,
De souvenirs qu’on n’efface pas,

De justice qu’on réclame,
Et d’amour qu’on brandit,
Non pas comme une faiblesse,
Mais comme une arme.

Car aimer dans un monde qui vous nie,
C’est résister.
Marcher droit là où l’on vous courbe,
C’est s’insurger.
Et écrire, écrire encore,
C’est hurler qu’on est là.
Vivants.
Déterminés.
Inaltérables.

Ils ont voulu faire de vous des chiffres,
Statistiques froides dans des rapports ignorés,
Mais vous êtes devenus versets gravés dans les peaux,
Psaumes brûlants qu'on murmure à chaque aube.

On vous a nié l’humanité,
Mais vous avez appris à la hurler,
Dans les accents blessés d’un peuple exilé,
Dans les silences dignes d’un regard noir et droit,
Dans les pas d’un père qui serre les dents
Quand son enfant lui demande :
« Papa, pourquoi ils ont peur de moi ? »

J'écris pour vous,
Pour ceux qui sont tombés à genoux
Non pas par prière,
Mais sous les coups,
Sous le genou d’un système dressé contre votre souffle.

Mais même le poids du monde n’a pas pu faire taire vos poumons.
Car vous respirez encore dans les chants,
Dans les cris de ceux qui manifestent,
Dans les mains levées sans armes,
Dans les cœurs levés

À vous que le racisme a voulu bouffer,
Mais qui êtes restés debout —
J'écris en votre nom.
Et tant que ma plume respire,
Vous ne serez jamais oubliés.

Pierre Ismaël NOËL, Poète

Ma Faiblesse, Ma Fragilité, Ma Vérité Je suis pas de ces rocs qu’on sculpte dans l’indifférence,  Je suis fait d’ombres,...
30/10/2025

Ma Faiblesse, Ma Fragilité, Ma Vérité

Je suis pas de ces rocs qu’on sculpte dans l’indifférence,
Je suis fait d’ombres, de doutes et de silences en transe.
Ma force, c’est qu’au fond... j’ai jamais été fort,
Juste un cœur qui tremble sous l’armure qu’il porte.

J’ai appris à sourire pendant que l’âme s’effondre,
À parler de lumière avec la tempête dans les cendres.
Je suis ce cri qu’on n’entend jamais jusqu’au bout,
Ce regard qui fuit quand l’émotion devient tabou.

Ma faiblesse, c’est d’aimer sans garanties,
De m’attacher à ceux qui partent comme s’ils avaient promis.
Ma fragilité, c’est pas une faille, c’est mon langage,
C’est l’art de tenir debout quand tout n’est que naufrage.

Ma vérité ?
C’est que j’ai souvent fait semblant d’aller bien,
Parce que le monde a peur de ceux qui ont du chagrin.
Mais je suis vivant, intense, peut-être trop,
Et même si je tombe, j’écris... j’existe, et j’espère encore un mot.

Alors je parle, pas pour plaire, mais pour survivre,
Je slam pas pour briller, mais pour rester libre.
Je suis ma douleur, ma tendresse, ma nudité,
Je suis vulnérable — et ça, c’est ma plus grande vérité.

Je viens, nu de toute armure,
Déposé sur l’autel des mots, sans posture.
Je ne suis ni héros ni statue d’ébène invincible,
Juste un être debout, vacillant, mais sensible.

Ma faiblesse n’est pas une faute,
C’est la faille par où pénètre la lumière,
C’est le cri que j’étouffe dans le vacarme du monde
Quand l’on me veut fort alors que je tombe.

Je suis cet homme aux épaules lourdes de silences,
Qui sourit parfois pour cacher l’absence.
Absence de certitudes, d’assurance, de blindage,
Mais jamais d’amour, jamais d’images.

Car ma fragilité est un poème vivant,
Une vérité nue, au bord du vent.
Je ne sais mentir à mon propre cœur,
Je saigne de l’intérieur sans faire peur.

On m’a appris à ravaler mes larmes,
À taire mes peines, à aiguiser mes armes.
Mais je n’ai que des mots, que des blessures tendres,
Et un peu d’âme qu’on ne peut vendre.

Ma vérité, elle ne tient pas dans les cris,
Elle murmure, elle vacille, elle prie.
C’est la voix intérieure que j’ai trop ignorée,
Celle qui dit « tu as le droit d’être brisé ».

Je suis un homme, un humain, un souffle instable,
Pas un roc, pas un mythe inébranlable.
Et c’est dans mes tremblements que je me tiens droit,

Car tomber cent fois vaut mieux que vivre sans foi.

Alors non, je ne cacherai plus mes fractures,
Elles sont mon chemin, ma signature.
Ma faiblesse est un chant, ma fragilité une force,
Et ma vérité, un phare quand tout s’amorce.

Je suis tout cela, et je me tiens là,
Devant vous, sans fard, sans masque, sans combat.
Et si c’est cela être faible, alors j’en suis fier,
Car dans mes brisures, je touche à la lumière.

Pierre Ismaël NOËL, Poète

L’ouragan Melissa ne se contente pas de souffler : il ravage, il éventre, il dévoile crûment l’indifférence prolongée de...
29/10/2025

L’ouragan Melissa ne se contente pas de souffler : il ravage, il éventre, il dévoile crûment l’indifférence prolongée des autorités face à la détresse des populations. Les communes déjà en ruine ploient sous les eaux et le vent, sans abri, sans secours. Haïti saigne — non seulement des rafales, mais surtout de l’abandon. Combien de tempêtes faudra-t-il encore pour que l’on comprenne qu’une nation sans protection est une nation condamnée ?
Journo-Slam

29/10/2025

La situation demeure extrêmement précaire pour plusieurs familles réfugiées dans un camp à Léogâne, après avoir fui Gressier depuis plus d’un an et demi, en raison des violences perpétrées par les gangs.

Les conditions de vie déjà difficiles se sont fortement détériorées avec les pluies incessantes provoquées par l’ouragan Melissa. L’eau a envahi les abris de fortune, emportant vêtements, effets personnels, denrées alimentaires, et plongeant les occupants dans une angoisse constante, les empêchant même de trouver le sommeil.

Les aides humanitaires sont largement insuffisantes, et la misère s’alourdit de jour en jour.

Nous espérons que vous serez sensibles à cet appel, en relayant la voix de ces oubliés, et vous remercions pour votre fidélité à la cause des communautés vulnérables.
Journo-Slam

Ce mercredi 29 octobre 2025, plusieurs départements haïtiens ont vu leur niveau d’alerte s’intensifier : l’Ouest, les Ni...
29/10/2025

Ce mercredi 29 octobre 2025, plusieurs départements haïtiens ont vu leur niveau d’alerte s’intensifier : l’Ouest, les Nippes et le Sud-Est passent en alerte rouge, alors qu’ils étaient en orange. Le Nord-Ouest et l’Artibonite passent à l’orange, quittant ainsi le vert. Le Centre, le Nord et le Nord-Est demeurent pour l’instant en zone verte.

Bien que Melissa ait été rétrogradée en catégorie 4, sa trajectoire vers Cuba et les dernières prévisions confirment un risque accru pour Haïti.
Journo-Slam

Lettre ouverte d’un journaliste engagé aux dirigeants haïtiens :"Avant la fin, que prenne fin l'insécurité !"Pierre Isma...
28/10/2025

Lettre ouverte d’un journaliste engagé aux dirigeants haïtiens :

"Avant la fin, que prenne fin l'insécurité !"

Pierre Ismaël NOËL, Port-au-Prince, Haïti.

À vous, qui occupez les hautes sphères de l’État,
À vous, dirigeants par nom, mais absents par mission,
Je vous écris non pas avec l’encre de la diplomatie,
Mais avec le sang des innocents, répandu à chaque carrefour de Port-au-Prince.

Je ne vous salue pas. Je vous interpelle.
Je ne vous accuse pas seulement. Je vous rends responsables.
Vous qui êtes censés veiller sur la patrie,
Pourquoi donc êtes-vous les premiers à vous y cacher ?
Pourquoi le pays devient-il un cimetière à ciel ouvert pendant que vos enfants étudient sous d'autres cieux ?
Pendant que les nôtres, les fils de la terre,
apprennent à lire entre deux rafales,
entre deux cris de douleur,
entre deux silences d'orphelins ?

L’insécurité en Haïti n’est plus une épidémie,
c’est une religion. Une foi imposée.
Un poison lent qui s’infiltre dans les veines du peuple.
Les quartiers sont devenus des tranchées.
Les églises, des refuges.
Les écoles, des souvenirs.
Et la République ? Une fiction sans auteur.

À quoi servez-vous si chaque ruelle est un piège ?
Si chaque nuit est un linceul tendu sur le pays ?
Si chaque citoyen devient sa propre police,
sa propre ambulance, sa propre justice ?
Quand l’État démissionne, le chaos signe.

Messieurs et dames les dirigeants,

Combien de cadavres faudra-t-il encore compter avant que vous ne sortiez de votre torpeur confortable ?
Combien de quartiers incendiés ? Combien d’enfants sans école, de femmes violées, de vieillards abandonnés ?
Ce pays crie.
Ce pays saigne.
Mais vous, vous dormez dans l’arrogance d’un pouvoir usé,
sourds aux détonations, aveugles aux larmes.

L’insécurité n’est plus un simple fait divers.
C’est une pandémie sociale, un cancer systémique.
Et vos promesses molles, vos communiqués sans suite,
ne font qu’attiser la rage d’un peuple qui meurt à petit feu.

Vous avez confisqué le rêve haïtien.
Mais sachez-le : ce rêve n’a jamais été à vendre.
Ce peuple n’est pas votre propriété.
Il ne mendie pas la paix,
il la mérite.

Quand un dirigeant tremble devant des gangs,
c’est l’État tout entier qui capitule.
Quand vous tolérez l’horreur, vous la cautionnez.
Quand vous détournez le regard, vous devenez complices.
Et l’histoire, elle, n’oublie jamais.

Je ne vous écris pas pour quémander un sursaut.
Je vous écris pour vous avertir.
Car la poésie aussi peut être révolte,
et chaque mot posé dans l’encre du désespoir
peut devenir étincelle.

Messieurs les décideurs sans décisions,
vous vous taisez pendant que nous enterrons nos voix.
Vous dormez sous la climatisation
pendant que le peuple crie sous les balles.

Mais sachez ceci :
Mon texte n’est pas que beauté, elle est colère.
Ma plume n’est pas qu’image, elle est exigence.
Je vous demande, non, je vous ordonne :
Agissez ! Nettoyez ! Démantelez ces armes, ces gangs,
ces réseaux mafieux que vos silences nourrissent.
Avant que le pays ne vous échappe totalement.
Avant que le peuple ne devienne volcan.
Avant que la fin ne vous précède.

Il ne s’agit pas de promesses, mais de résultats.
Pas de discours, mais d’actes.
Pas d’excuses, mais de justice.

L’histoire vous observe.
La jeunesse vous juge.
Et si vous n’êtes pas capables de garantir la sécurité du pays,
ayez au moins l’honnêteté de démissionner.

Car Haïti n’est pas née pour mourir ainsi.
Et nous, poètes debout,
refusons de rimer avec la peur.

Vous nous avez promis des lendemains meilleurs,
mais chaque matin ressemble à un champ de ruines.
Vous parlez de souveraineté,
alors que vos décisions sont téléguidées
depuis des salons de l’étranger.
Vous parlez d’État de droit,
alors que la loi n’existe que pour protéger les puissants,
et que l’impunité fait la cour aux bourreaux.

Quand un peuple vit dans la peur,
il ne vit plus, il survit.
Quand un peuple apprend à fuir au lieu de rêver,
c’est qu’il a perdu confiance dans ses dirigeants.
Et aujourd’hui, que reste-t-il de la foi citoyenne ?
Des cendres.
Des silences.
Des regards fuyants.

Je suis journaliste, oui.
Mais mes mots ne flottent pas dans les nuages.
Ils ont les pieds ancrés dans les flaques de sang
qui tachent nos trottoirs.
Ils ont vu les corps sans vie,
entendu les cris de mères,
senti l’odeur des maisons incendiées.

Et pendant ce temps,
vous vous cachez derrière vos conférences,
vos réunions creuses, vos excuses standardisées.
Mais le peuple n’est plus dupe.
Il sait.
Il voit.
Il gronde.

C’est votre dernière chance.
Avant que l’histoire ne vous condamne,
avant que la rue ne se soulève
Nous, voix libres et conscientes,
ne voulons pas l’anarchie,
mais nous refusons la soumission.
Nous ne voulons pas de guerre,
mais nous refusons l’humiliation.

Pierre Ismaël NOËL, Journaliste-engagé

27/10/2025

Gérald Bataille croule sous les ordures, témoin d'une insalubrité criante. L’État, absent, brille par sa passivité, tandis que la population, elle aussi coupable, transforme l’espace public en dépotoir. Cette démission collective est un affront à la dignité humaine et à l’hygiène urbaine.
Si rien n’est fait, nous sombrerons dans l’océan des immondices. Il est temps de comprendre que chaque déchet ignoré menace notre santé collective. L’inaction aujourd’hui, c’est l’épidémie de demain.
Journo-Slam

L’ONU prépare son grand retour à Port-au-Prince avant fin 2025Port-au-Prince, 27 octobre 2025 – L’Organisation des Natio...
27/10/2025

L’ONU prépare son grand retour à Port-au-Prince avant fin 2025

Port-au-Prince, 27 octobre 2025 – L’Organisation des Nations unies envisage de rétablir une présence complète à Port-au-Prince d’ici la fin de l’année 2025. Cette décision stratégique, annoncée par Carlos Ruiz Massieu, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour Haïti, fait suite à une mission d’évaluation menée récemment dans le pays.

Dans un contexte marqué par une insécurité persistante et une instabilité politique croissante, cette annonce représente un tournant symbolique et opérationnel dans la gestion de la crise haïtienne. « L’ONU doit être sur le terrain pour accomplir son mandat », a déclaré M. Ruiz Massieu, insistant sur l’urgence d’un accompagnement international plus soutenu face à l’effondrement des structures étatiques.

Depuis 2023, l’Organisation avait réduit considérablement ses effectifs en Haïti, principalement en raison de la recrudescence des violences armées dans la capitale et ses environs. Les locaux de certaines agences onusiennes avaient même été temporairement fermés, contraignant les opérations humanitaires à se dérouler à distance ou dans des conditions limitées.

Ce redéploiement annoncé s’inscrit dans une logique de renforcement de la présence diplomatique, humanitaire et sécuritaire de l’ONU dans le pays. Il pourrait marquer le retour d'une coordination plus étroite avec les autorités locales, la société civile et les partenaires internationaux pour répondre aux défis multisectoriels auxquels Haïti est confronté : violence des gangs, effondrement institutionnel, crises humanitaires, et migrations forcées.

Reste à savoir si cette présence renouvelée saura regagner la confiance d’une population longtemps marquée par des interventions onusiennes controversées et des résultats jugés mitigés. Toutefois, pour plusieurs observateurs, ce retour annoncé est une étape incontournable vers une relance de la coopération internationale avec Haïti.

Pierre Ismaël NOËL, Journaliste/rédacteur

Le Real Madrid reçoit le FC Barcelone ce soir au Santiago Bernabéu, en clôture de la 10e journée de Liga Santander. Duel...
26/10/2025

Le Real Madrid reçoit le FC Barcelone ce soir au Santiago Bernabéu, en clôture de la 10e journée de Liga Santander. Duel au sommet pour la domination du football espagnol.

Match à enjeu pour les hommes de Xabi Alonso, en quête de revanche après une saison dernière douloureuse face aux Catalans de Hansi Flick. Objectif : faire tomber les coéquipiers du phénomène Lamine Yamal.

Les passionnés du ballon rond peuvent s’attendre à un choc électrique, digne des plus grandes pages du Clásico.

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