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🏫   reconnues en   en 2024 : un jalon pour la structuration de l’  supérieurAuteur : Marc-Donald Vincent, 22 octobre 202...
02/11/2025

🏫 reconnues en en 2024 : un jalon pour la structuration de l’ supérieur

Auteur : Marc-Donald Vincent, 22 octobre 2025.

Dans un contexte où l’enseignement supérieur haïtien cherche à consolider sa qualité et sa reconnaissance officielle malgré la crise de sécurité, le Ministère de l'Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), à travers sa Direction de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (DESRS), poursuit sa mission de régulation des institutions universitaires sur le territoire national.

🎓 Universités privées et publiques reconnues par le MENFP/DESRS d'après la dernière mise à jour effectuée en 2024

Selon les données les plus récentes disponibles, la dernière publication de la liste des universités reconnues par le MENFP via la DESRS a été publiée pendant l’année 2024. À travers cette liste, le MENFP comptabilise 176 institutions d’enseignement supérieur (IES) officiellement reconnues.

Cette liste comprend à la fois des universités publiques et privées. Parmi celles-ci figurent, par exemple :

✅ Université d’État d’Haïti (UEH) : l’institution publique de référence ;

✅ Université Quisqueya (UNIQ) : université privée très reconnue et une référence dans le domaine de la médecine ;

✅ Institut des Sciences, des Technologies et des Études Avancées d’Haïti (ISTEAH) : institution privée active dans les NTIC et les études avancées de maîtrise et de doctorat ;

✅ Université Notre Dame d’Haïti (UND’H) : université privée très reconnue et une référence dans le domaine de l'administration ;

✅ Ecole Supérieure d’Infotronique d’Haïti (ESIH) : université privée reconnue et une référence dans le domaine du génie informatique ;

✅ Université Chrétienne du Nord d’Haïti (UCNH) : université privée reconnue et une référence dans le domaine de la théologie et de l'agronomie ;

✅ Université Épiscopale d’Haïti (UNEPH) ;

✅ Université Adventiste d’Haïti (UNAH) ;

✅ Université de la Fondation Aristide (UNIFA) ;

✅ Institut Universitaire de Formation des Cadres (INUFOCAD) ;

[...] ➡️ Pour prendre connaissance de toute la liste des universités haïtiennes reconnues, consulter le rapport « Liste des institutions d’enseignement supérieur reconnues en Haïti » (MENFP/DESRS) et les publications de la plateforme Le Scientifique à travers le lien suivant 👇🏽
https://lescientifique.org/rhsshvolume1numero6

🏫 accréditées en Haïti en 2025

Le fait d'avoir une reconnaissance du MENFP ne donne pas droit aux universités d'offrir tous les programmes d'études à n'importe quel cycle.

Dans cette optique, seules quatre institutions académiques disposent de l’autorisation officielle du MENFP pour offrir des programmes de doctorat (Ph.D.) ou mieux encore de programmes de troisième cycle universitaire en Haïti selon Marc-Donald Vincent (2025), à savoir :

1. Université d’État d’Haïti (UEH) ;
2. Université Quisqueya (UNIQ) ;
3. Institut des Sciences, des Technologies et des Études Avancées d’Haïti (ISTEAH) ;
4. Institut universitaire de formation des cadres (INUFOCAD).

Cette distinction impose que toute institution souhaitant offrir des programmes de troisième cycle, doctorat, en Haïti doit être expressément habilitée par le MENFP/DESRS.

🎯 Par conséquent, la reconnaissance des universités haïtiennes s'inscrit dans une stratégie de renforcement de la crédibilité, de la qualité académique, et de l’internationalisation de l’enseignement supérieur haïtien, en assurant que les diplômes délivrés soient reconnus tant localement qu’à l’étranger.

Il est à rappeler que les universités offrant des programmes d'études en sciences de la santé, notamment en médecine, sciences infirmières, odontologie, pharmacologie, technologie médicale, entre autres doivent avoir, en plus de la reconnaissance du MENFP/DESRS, une deuxième reconnaissance du MSPP/DFPSS pour exercer légalement leurs programmes d'études.

🎓 de reconnues par le et la

Voici la liste des universités haïtiennes accréditées par le MSPP/DFPSS pour offrir des programmes de médecine dans le pays :

✅UEH : Université d'État d'Haïti (UEH) ;
✅UNIFA : Université de la Fondation Dr Aristide ;
✅UNIQ : Université Quisqueya ;
✅ULUM : Université Lumière ;
✅UNDH : Université Notre-Dame d’Haïti ;
✅USFAH : Université Saint-François d’Assise d’Haïti ;
✅UCCC : Université Chrétienne de la Communauté de Caïman ;
✅CUREME : Centre Universitaire de Recherche en Médecine ;
✅UMEDH
✅UNEPH : Université Épiscopale d’Haïti.

Quant à la liste des universités reconnues ayant la reconnaissance du MSPP pour offrir des programmes de sciences infirmières, technologie médicale et pharmacologie, visiter le lien suivant :
https://lescientifique.org/haiti-les-83-ecoles-en-sciences-de-la-sante-reconnues-par-mspp

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Auteur : Marc-Donald

📚 © Le Scientifique, 2025.

✍️ Entre les tranchées de la DINEPA, les câbles de la Digicel et l’inaction du gouvernement haïtien, la circulation à tr...
02/11/2025

✍️ Entre les tranchées de la DINEPA, les câbles de la Digicel et l’inaction du gouvernement haïtien, la circulation à travers la Ville du Cap-Haïtien est devenue un véritable cauchemar en 2025

Auteur : Marc-Donald Vincent, 21 octobre 2025.

Alors que Cap-Haïtien devient de fait la capitale d’Haïti suite à la prise de contrôle de Port-au-Prince par les gangs et de l’arrivée d'un nombre inestimable de déplacés métropolitains dans la ville capoise, la deuxième ville du pays peine à supporter cette pression démographique et urbaine à cause du manque de services publics (routes, marchés, eau potable, électricité, etc.) ?

« La ville du Cap-Haïtien se dégrade à vue d’œil », déplore un enseignant du quartier de Madeline, obligé de partir chaque matin avec deux heures d’avance pour arriver à temps à son travail au centre-ville. Il est à rappeler que Madeline est à 6 minutes du centre-ville du Cap-Haïtien en conditions normales.

Partout au Cap-Haïtien, les signes d’abandon sautent aux yeux : routes défoncées à Madeline et à Barrière Bouteille, ordures amoncelées dans les rues faute de service municipal de collecte, absence d’asphaltage des routes nationales #1 et #3 et absence de bétonnage des rues et ruelles de Lòt bò Pon et Lòt bò baryè.

Cette situation compromet gravement la ponctualité des élèves et travailleurs au Cap-Haïtien. Elle traduit surtout, selon les habitants, « une ville sans gouvernance ». Car, les élèves et les travailleurs arrivent à leur destination presque chaque jour en re**rd à cause des problèmes routiers envenimés par les travaux sans mesures de mitigation des risques et des effets défavorables des projets de la DINEPA/OREPA et de la DIGICEL dans le Nord.

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🚧 Des routes éventrées et jamais réparées au Cap-Haïtien

Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse, les routes du Cap-Haïtien se dégradent à un rythme alarmant. À Madeline comme à Barrière Bouteille, les nids-de-poule se multiplient, transformant chaque trajet en parcours du combattant.

Les causes s'expliquent par des travaux répétés et mal coordonnés. Selon plusieurs riverains, cette situation découle des interventions incessantes de la DINEPA/OREPA et de la DIGICEL, qui creusent régulièrement la chaussée pour installer ou réparer des conduites d’eau et des câbles de communication.

« Ils viennent, creusent, posent leurs tuyaux, rebouchent mal… et la route s’effondre à la première pluie », explique un chauffeur de transport public à Barrière Bouteille.

Les infrastructures souterraines, posées directement sous les voies asphaltées, sont vulnérables aux fuites et ruptures. À chaque nouvelle défaillance, il faut rouvrir la route, aggravant les dégâts et paralysant la circulation.

Face à ce cercle vicieux, les habitants dénoncent une « complicité passive » entre la DINEPA, la DIGICEL et les autorités publiques, incapables de coordonner leurs travaux pour assurer la durabilité des infrastructures.

🗑️ Cap-Haïtien: une gestion municipale en panne

Le gouvernement haïtien, à travers le Ministère des Travaux publics (TPTC), n’a annoncé aucun projet d’asphaltage ni de bétonnage pour les routes principales et secondaires du Cap-Haïtien. Ce constat est pareil du côté de la Mairie dont l’absence de politique d’aménagement est flagrante.

« Contrairement à la Mairie de Delmas, qui bétonne et asphalte régulièrement ses rues en Haïti, la Mairie du Cap-Haïtien reste inactive », observe un urbaniste local. Selon lui, aucune ligne budgétaire municipale n’est dédiée au bétonnage des rues ou à l’entretien des routes communales.

Au Cap-Haïtien, les conséquences sanitaires sont également graves. Face à l'inoculation de la poussière et à la mauvaise gestion municipale des ordures, les habitants adoptent des formes de résilience de résignation en portant des masques, lunettes et foulards pour se protéger des poussières et de la boue sans échapper toutefois aux risques de pneumopathie et de pneumoconiose.

🌊 Cap-Haïtien : une ville envahie par les ordures

Partout, les déchets jonchent les rues des trois sections communales du Cap-Haïtien jusque dans les canaux et les ravines. L’odeur pestilentielle de l’abattoir départemental de Petit-Anse sature quotidiennement l’air du quartier. La route pour y accéder n'est jamais aménagé alors que le service d'abattage municipal n'est pas gratuit. À qui profiteraient les redevances collectées au sein de cet abattoir municipal ?

La petite rivière Abattoir (Ti Rivyè), obstruée par les ordures, illustre l’échec total du service public de gestion des déchets. « Chaque pluie charrie les ordures dans les canaux, et tout revient dans les rues », témoigne des commerçantes de Nan Gatab et Abattoir.

⚙️ Des actions urgentes pour sauver le Cap-Haïtien

Pour sortir de cette impasse, plusieurs actions concrètes s’imposent au Cap-Haïtien :

1. Achever le site de décharge de Limonade pour desservir Cap-Haïtien, Quartier-Morin, Limonade et Milot ;

2. Relocaliser et reconstruire l’abattoir de Petit-Anse dans une zone proche de Cap-Haïtien (Milot ou Quartier-Morin ou Plaine du Nord) ;

3. Étendre le marché de Petit-Anse sur l’espace libéré par la relocalisation de l’abattoir ;

4. Asphalter la route intercommunale de Galmant à Madeline pour désengorger la circulation sur la Route nationale #3 ;

5. Bétonner et canaliser plusieurs tronçons (Madeline, Guy Malary, Nan Gatab, Abattoir, Petit-Anse, Carrefour La Chaux, Aviation, Kraze Zo, Fort Saint-Michel, Haut du Cap, Breda, Vertières, Blue Hills, Kiteyo, Ruelle Capoise, Rue du Fort, Ruelle Patience, Ruelle Ebenezer, route Bel-Air, San Rezon, Ste Philomène, limitrophes de Village SOS, etc.) ;

6. Ouvrir la route Bel-Air jusqu’à Vaudreuil pour désengorger la Route nationale #1 ;

7. Poursuivre l’asphaltage de la route Aviation–Rue 5 Boulevard ;

8. Relocaliser le Commissariat de Lòt Bò Pon, facteur d’embouteillage, avec l’appui du secteur privé et de la diaspora dans l'espace réservé à cet effet ;

9. Renforcer la collecte fiscale municipale (CFPB) dans les trois sections communales pour que la Mairie du Cap-Haïtien possède l'autonomie administrative pour conduire des projets de développement ;

10. Recruter et former du personnel technique pour le contrôle urbain et la délivrance de permis de construire ;

11. Augmenter le personnel de voirie pour assurer un nettoyage régulier et un transport des déchets vers la décharge provisoire ;

12. Élargir à court terme la route de l’aéroport jusqu’au carrefour Village SOS Madeline à deux voies (un aller, un retour) ;

13. Mener des travaux de canalisation et de curage des canaux pour une meilleure évacuation des eaux pluviales et ménagères. Car, aucune route n'est durable sans un bon drainage.

🧩 Conclusion : un sursaut nécessaire pour Cap-Haïtien

Si rien n’est fait, le Cap-Haïtien risque de s’effondrer sous le poids de sa propre croissance.

Ville d’histoire, de culture et de résistance, Cap-Haïtien mérite mieux que l’indifférence et les improvisations.

Bien que les habitants continuent de s’accrocher, mais comme le dit un chauffeur de taxi-moto, le regard fatigué :

« Nou pa bezwen pale anpil. Fè wout yo, netwaye vil la, epi nap fè rès la. » (Nous n’avons pas besoin de grands discours. Réparez les routes, nettoyez la ville, et nous ferons le reste.)

Que disent la DINEPA/OREPA et la DIGICEL ? Sont-elles confortables dans cette situation ?

Que disent les bailleurs de fonds du projet d'assainissement et d'eau potable mis en œuvre par la DINEPA/OREPA ?

Le projet avait-il un plan de mitigation des risques, un plan de gestion environnementale et sociale, un plan de communication et de gestion des plaintes ?

Pourquoi les tuyaux sont placés directement sous la route principale mais non dans des canaux situés aux alentours des routes, soit à trois mètres des routes principales ? Pourquoi la Mairie du Cap-Haïtien et le TPTC ne supervise pas correctement ces travaux au profit de la population et dans une approche de développement durable ?

Ces projets-là tiennent-ils compte des objectifs du développement durable (ODD) ?

Auteur : Marc-Donald

📚 © Le Scientifique, 2025.

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02/11/2025

⚕️🏥 de reconnues en selon le et la : un pas vers une meilleure organisation du service social de santé

Auteur : Marc-Donald Vincent, 19 octobre 2025.

Dans un contexte où le système de santé haïtien cherche à se structurer davantage, le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), à travers la Direction de Formation et de Perfectionnement en Sciences de la Santé (DFPSS), poursuit sa mission de régulation et de déploiement des professionnels de santé à travers le pays.

🎓 Facultés privées de médecine reconnues par le MSPP / DFPSS

Dans cette dynamique, la DFPSS saisit l'occasion pour communiquer la liste des universités haïtiennes accréditées par le MSPP pour offrir des programmes de médecine dans le pays. Il s'agit de :

✅UNIFA : Université de la Fondation Dr Aristide
✅UNIQ : Université Quisqueya
✅ULUM : Université Lumière
✅UNDH : Université Notre-Dame d’Haïti
✅USFAH : Université Saint-François d’Assise d’Haïti
✅UCCC : Université Chrétienne de la Communauté de Caïman
✅CUREME : Centre Universitaire de Recherche en Médecine
✅UMEDH
✅UNEPH : Université Épiscopale d’Haïti

Il est à noter que les facultés de médecine de l'Université d'État d'Haïti (UEH) réparties sur tout le territoire sont officiellement reconnues par le MENFP et le MSPP/DFPSS comme des entités publiques.

Ces établissements, reconnus par la DFPSS du MSPP sont autorisés à présenter leurs candidats au service social à condition que leurs dossiers académiques soient validés et exempts de dettes universitaires.

🏥 En date du 16 octobre 2025, la DFPSS/MSPP a officiellement annoncé le calendrier et les modalités du choix de postes pour la prochaine cohorte de professionnels de santé inscrits au service social obligatoire.

Cette initiative marque une étape importante dans la volonté de la Haute Instance du MSPP de garantir l’accès au service social à tous les postulants issus des institutions reconnues en sciences de la santé tout en renforçant la qualité des soins offerts à la population.

📅 Le processus de choix des postes se déroulera du mercredi 22 au mardi 28 octobre 2025, en présentiel, au local de la DFPSS/MSPP situé à Mais Gaté (Port-au-Prince).

💬 « Le service social est une étape clé dans la formation des professionnels de santé haïtiens. Il relie la théorie à la pratique et la vocation médicale à la réalité du terrain », souligne la DFPSS et le MSPP.

Cette démarche s’inscrit dans une volonté de professionnaliser davantage les parcours de formation médicale en Haïti et d’assurer une meilleure répartition des ressources humaines en santé à travers le territoire.

🎯 L’objectif est clair : renforcer la qualité du service public de santé, soutenir les jeunes professionnels et améliorer la couverture sanitaire nationale.

Il est à se rappeler qu'une université peut être reconnue ou accréditée par le Ministère de l'Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) sans pour autant être reconnue par le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) pour des programmes de santé (médecine et sciences infirmières). Ceci dit qu'une université offrant des programmes de médecine, de sciences infirmières et de technologie médicale doit avoir la double autorisation du MENFP et du MSPP/DFPSS.

Le Scientifique encourage le MSPP et la DFPSS à publier la liste des universités accréditées pour fournir les programmes de médecine et de sciences infirmières annuellement. Aussi, il encourage le MSPP à embaucher des scientifiques haïtiens et internationaux pour travailler dans l'élaboration et la synchronisation des programmes de santé pour les universités haïtiennes reconnues, et ce afin de favoriser la reconnaissance internationale des diplômes de santé décernés en Haïti.

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Auteur : Marc-Donald

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🇭🇹 Réécrire l'  générale d’  : un défi pour les  , intellectuels,  , enseignants et   haïtiens du 21e siècle Auteur : Ma...
02/11/2025

🇭🇹 Réécrire l' générale d’ : un défi pour les , intellectuels, , enseignants et haïtiens du 21e siècle

Auteur : Marc-Donald Vincent, 19 octobre 2025.

Pour combien de temps encore laisserons-nous les autres dicter le récit de notre nation ? Notre histoire est bien plus que la misère. C'est l'épopée du courage, de la liberté et de la création du premier État libre des Noirs. Car, raconter l’histoire générale d’Haïti du point de vue haïtien est une urgence patriotique pour poser le premier acte de la souveraineté intellectuelle et scientifique du pays.

Il est à se rappeler qu'en 1964, l’UNESCO lançait un projet historique afin de raconter l’Histoire de l’Afrique du point de vue africain. L’initiative visait à briser le récit colonial qui avait longtemps nié la grandeur, la complexité et l’universalité de la civilisation africaine. Près de soixante ans plus t**d, ce travail monumental sert de modèle à d’autres peuples du Sud qui aspirent à se réapproprier leur mémoire.

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Aujourd’hui, Haïti doit relever un défi semblable à l'Afrique étant de raconter son histoire générale du point de vue haïtien. Car trop souvent, notre passé est réduit à seulement l'époque de 1492 jusqu’à nos luttes contemporaines sans tenir compte en profondeur de la période précédente. Aussi, il est constaté que notre passé a été raconté à travers le regard étranger, notamment celui des puissances coloniales, des voyageurs occidentaux ou des institutions internationales. Ce qui permet d'émettre des doutes sur la pertinence et la véracité de l'histoire d'Haïti.

Si Amadou Mahtar M’Bow, directeur général de l’UNESCO, écrivait en 1979 que « Le visage de l’Afrique est depuis trop longtemps dissimulé au monde par toutes sortes de mythes et de préjugés », Il en est de même pour Haïti, dont l’image reste prisonnière d’un discours qui réduit cette nation héroïque à la misère, à la violence ou à l’instabilité politique. Il nous faut une nouvelle histoire générale d'Haïti !

Pourtant, Haïti est bien plus qu’une crise permanente. C’est une matrice intellectuelle, culturelle et politique du monde noir. C’est le premier État moderne issu d’une révolution d’esclaves victorieuse, un espace de résistance qui a inspiré les luttes d’émancipation sur tous les continents.

📖 Vers une Histoire générale d’Haïti

Tout comme l’UNESCO a mobilisé des centaines de chercheurs africains pour écrire l’Histoire générale de l’Afrique en huit volumes, Haïti a besoin d’un effort collectif de ses scientifiques, intellectuels, historiens, enseignants et chercheurs pour produire une histoire générale d’Haïti pensée, écrite et enseignée du point de vue haïtien.

Ce travail devrait valoriser :

✅ les traditions orales et les savoirs populaires ;
✅ les apports de nos penseurs oubliés ;
✅ la diversité de nos régions et de nos cultures ;
✅ et la dimension universelle du message haïtien de liberté.

🎓 Une mission pour les universités et les jeunes chercheurs

Les universités haïtiennes, publiques comme privées, doivent s’unir autour de cette ambition. Nos écoles doivent enseigner une Histoire qui libère, pas une Histoire qui humilie. Une Histoire qui explique nos défis contemporains à la lumière de notre trajectoire collective, pas à travers les lunettes du désespoir.

Une nation qui ne raconte pas sa propre histoire laisse les autres décider de sa mémoire.

🌍 Une Histoire pour réconcilier le passé et l’avenir d'Haïti

Raconter l'Histoire d'Haïti du point de vue haïtien, ce n’est pas nier les apports étrangers ni effacer les drames du passé. C’est au contraire retrouver la cohérence de notre destin collectif, depuis la naissance géologique de l'île d'Haïti en passant par les périodes précolombiennes, aussi depuis la traite négrière , depuis Vertières jusqu’à la reconstruction démocratique d'Haïti.

Raconter l'Histoire d'Haïti du point de vue haïtien, c’est refuser que notre mémoire nationale soit une succession de catastrophes, et rappeler qu’Haïti est d’abord une idée universelle de dignité humaine.

📌 Message à retenir

Haïti ne se reconstruira pas seulement par la politique ou l’économie, mais par la reconquête de sa mémoire. Raconter son histoire du point de vue haïtien, c’est poser le premier acte de la souveraineté intellectuelle d'Haïti.

Auteur : Marc-Donald

📚 © Le Scientifique, 2025.

🇭🇹 Quand la     haïtienne devient un instrument   : Une stratégie de l'aile   et une manipulation de la communauté inter...
02/11/2025

🇭🇹 Quand la haïtienne devient un instrument : Une stratégie de l'aile et une manipulation de la communauté internationale en

Auteur : Marc-Donald Vincent, 2 novembre 2025.

Depuis plus de trois décennies, la dynamique politique haïtienne semble obéir à un schéma répétitif. Ce schéma consiste à créer une crise suffisamment profonde pour provoquer la peur, la faim et l’épuisement collectif, puis présenter au peuple un candidat solution comme unique remède.

Cette méthode n’est pas le résultat du hasard, mais plutôt d’une mécanique soigneusement entretenue par une élite économique, politique et diplomatique.

Comme l’expliquent certains auteurs, les crises sociopolitiques sont souvent utilisées pour faire accepter des choix politiques que les populations rejetteraient en temps normal.

La question qui se pose dans le contexte haïtien est alors :

Les multiples crises que connait Haïti résistent-elles d’un mode opératoire planifié pour reproduire à l’infini le même système d'exploitation et de pauvreté sous de nouveaux visages ? De cette question principale, une question secondaire découle : Combien de fois le peuple haïtien doit-il accepter qu’on lui vende la crise comme une maladie incurable nécessitant toujours le même médecin ?

Cette stratégie, observée dans divers contextes, fonctionne d’autant mieux lorsque les populations sont fragilisées, désorganisées et privées de repères institutionnels solides. Pour comprendre cette stratégie, la présente analyse se décompose en plusieurs dimensions essentielles :

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1. L’oligarchie haïtienne revêt une continuité dissimulée sous le changementb

En Haïti, il existe une aile oligarchique assez puissante dans l'économie et la politique. Cette oligarchie ne se définit pas seulement par la richesse. Elle est un réseau :

📌 d’entrepreneurs monopolistiques ;

📌 de politiciens recyclés ;

📌 de novices fraîchement intégrées dans le système ;

📌 de fonctionnaires cooptés ;

📌 d’acteurs diplomatiques discrets mais organisés.

L'objectif principal de l'aile oligarchique haïtienne semble de maintenir l’accès exclusif aux ressources stratégiques, particulièrement les douanes, ports, finances publiques, importations.

C'est dans cette optique que des chercheurs démontrent que lorsque les institutions sont faibles, les politiques publiques reflètent davantage les intérêts de l’élite que ceux du peuple.

De là, plus un État est faible, plus un groupe restreint domine. À cet effet, ce n’est donc pas la crise qui menace l’oligarchie, mais la stabilité.

2. La création du problème et la désignation du sauveur : une stratégie pour jouer avec l'émotion d'un peuple en situation de précarité

Lorsqu’une population est affamée, terrorisée et sans État, elle ne vote plus avec sa raison, mais avec sa souffrance. À cet effet, l’oligarchie le sait aussi bien que la communauté internationale. La presse à son rôle dans cette stratégie en étant le canal qui véhicule la peur à travers l’opinion publique.

Comme le soulignent certains auteurs : la peur est le terrain fertile où poussent les pouvoirs les plus durables.

2.1 Quand l’insécurité et la peur deviennent un outil politique en Haïti

Actuellement, la prolifération des gangs en Haïti :

✅ paralyse l’économie ;
✅ détruit les institutions ;
✅ humilie la population.

En 2023, un rapport de l’ONU a démontré que la violence armée modifie la légitimité politique plus rapidement que toute campagne électorale.

La pauvreté constitue une arme silencieuse favorisant le renouvellement du système d'exploitation. Ainsi, la faim et la précarité empêchent la réflexion politique durable et accélère la soumission.

Alors survient la phase de l’opération où l’antidote est inoculé au virus selon ce schéma :

✅ On présente un candidat à la population en proie à l'insécurité ;
✅ On partage un discours sur la capacité du candidat à résoudre le problème sécuritaire avec son antidote ;
✅ Les conseillers étrangers entraînent le candidat sur la stratégie ;
✅ On met à la disposition du candidat sauveur toute une machine médiatique pour faire sa promotion.

3. Le candidat-antidote : un produit politique construit en laboratoire

Dans des pays comme Haïti, le méchant crée un problème affectant amèrement la population haïtienne, puis il propose un remède miracle après pour en bénéficier les avantages sociaux, économiques et politiques. Pour ce faire, il présente alors un candidat :

✅ promu par les médias ;
✅ financé par l’étranger et le groupe oligarque monopoliste ;
✅ accompagné de think tanks.

L'image du candidat présenté est façonnée pour correspondre à l’anxiété collective d'un homme fort ou d'un technocrate moderne ou d'un leader providentiel. Mais derrière ce masque, demeure le même système décisionnel, les mêmes bailleurs, les mêmes réseaux économiques.

On change le drapeau du navire, mais les capitaines restent au gouvernail.

4. La communauté internationale est-elle un arbitre, un architecte ou un actionnaire ?

Dans cette stratégie, la communauté internationale occupe une place centrale, oscillant entre médiation diplomatique et intervention structurante. Souvent présentée comme neutre, elle influence pourtant la conception, le financement et l’exécution des politiques publiques haïtiennes. Son implication soulève alors une interrogation fondamentale : la communauté internationale agit-elle pour stabiliser, orienter… ou investir ?

La communauté internationale supervise les élections en influençant directement la légitimité des futurs dirigeants, encadre la police en conditionnant les stratégies sécuritaires et leur financement, et contrôle les finances publiques en orientant les priorités budgétaires à travers ses bailleurs. Par ce triptyque politique, sécuritaire et économique, la communauté internationale façonne les décisions internes, au point de devenir un acteur déterminant dans la gouvernance haïtienne. Aussi, la communauté internationale oriente :

✅ les candidats acceptables ;
✅ les politiques économiques ;
✅ la stratégie sécuritaire.

Dans un article publié dans Third World Quarterly (Duffield, 2001), l’auteur démontre comment la stabilisation internationale devient souvent un euphémisme pour le contrôle politique.

Le peuple est-il un instrument ?

Affamé, menacé, épuisé, le peuple vote :

✅ le ventre vide ;
✅ la peur au ventre ;
✅ l’espoir dans les yeux.

Comme l’avait anticipé Machiavel dans Le Prince (1532), la peur est plus efficace que l’amour pour gouverner les masses.

📌 Conclusion

Au regard de ces dynamiques répétitives, il apparaît que chaque crise sécuritaire fabriquée sert de carburant pour reproduire un système d’exploitation déguisé sous de nouveaux visages politiques. Tant que les structures de pouvoir, les réseaux économiques et les influences externes resteront inchangés, aucune alternance n’aboutira à une transformation réelle. La stabilité recherchée par le peuple sera constamment marchandisée, instrumentalisée et promise sans jamais être livrée. La rupture ne pourra émerger que d’un réveil citoyen capable de questionner les mécanismes plutôt que les personnes. Car en Haïti, le véritable enjeu n’est pas de changer de figure, mais enfin de changer de système. Une fois que la crise est calmée, le système d'exploitation est renouvelé et demeure intact. Ainsi, le cycle est simple :

1. On fragilise l’État.
2. On laisse l’insécurité prospérer.
3. On épuise les citoyens.
4. On présente un sauveur.
5. On reconduit les mêmes intérêts.

Comme résultat :
✅ Le peuple change de visage, mais jamais de régime.
✅ La nation change de discours, mais jamais de système.

Le futur dépendra d’une seule question :

Haïti se contentera-t-il de choisir des visages, ou décidera-t-il de changer les structures ?

Parce que souvent, en Haïti, le vrai pouvoir ne se trouve pas dans le bulletin… mais dans celui qui écrit le programme.

Auteur : Marc-Donald

📚 © Le Scientifique, 2025.

🇭🇹 Moise Jean Charles, reste malgré les divergences, le dernier rempart public de l’idéologie de Jean-Jacques Dessalines...
28/10/2025

🇭🇹 Moise Jean Charles, reste malgré les divergences, le dernier rempart public de l’idéologie de Jean-Jacques Dessalines dans la politique haïtienne moderne

Auteur : Marc-Donald Vincent, 28 octobre 2025.

L’histoire ne demande pas qu’on aime ses symboles, sa culture et ses héros, elle exige qu’on les respecte.

Dans un pays où les influences étrangères façonnent trop souvent la pensée politique, rares sont ceux qui osent défendre encore l’héritage de Jean-Jacques Dessalines, Père fondateur d’une nation libre, indépendante et souveraine. Certains intellectuels et présidents d'Haïti tels que François Lesly Manigat et Jean Bertrand Aristide ont fait choix et promotion de Toussaint Louverture (précurseur de l'indépendance) alors que le peuple trouve son refuge en Jean Jacques Dessalines (père de la patrie).

Aujourd’hui, qu’on l’aime ou pas, force est de reconnaître que Moïse Jean-Charles demeure l’unique acteur politique qui ne trahit pas la matrice idéologique dessalinienne, qui ne crache dans l'eau dessalinienne qu'il a bue, cette eau de souveraineté, dignité, justice sociale, et le refus catégorique de la servitude déguisée.

Dans l’arène politique haïtienne, beaucoup se réclament de Dessalines, mais très peu assument son discours jusqu’au bout en dénonçant l’ingérence étrangère, prônant la justice distributive, valorisant le paysan, défendant les masses invisibles, et rappeler que la souveraineté n’est pas négociable. Malgré les controverses, virements politiques et divergences, Moïse Jean-Charles ne renie pas cette colonne vertébrale.

En politique comme en vie sociale, il est normal d’avoir des désaccords, de débattre, d’argumenter. Ce qui est anormal, c’est cracher sur la mémoire de celui qui nous a faits libres.

Trahir Dessalines, c’est trahir Haïti.

Dans un pays où la mémoire historique s’effrite, où l’élite préfère l’imitation à la reconstruction, être dessalinien, ce n’est pas réciter son nom le 17 octobre. Mais c’est aussi :

✅ s'approprier de son idéal pour en faire un programme politique : Le socialiste rénovateur ;

✅ refuser la soumission politique déguisée ;

✅ défendre la souveraineté territoriale sans ambiguïté ;

✅ prôner une économie productive ancrée sur les masses ;

✅ dénoncer la corruption systémique ;

✅ respecter la dignité des paysans, des ouvriers, des oubliés ;

✅ protéger le patrimoine national contre les prédations étrangères ;

✅ mettre la nation au-dessus des intérêts personnels ;

✅ sécuriser la population avant de sécuriser les salons diplomatiques ;

✅ croire que l’avenir d’Haïti se construit en Haïti, avec les Haïtiens.

On n’honore pas Dessalines avec des discours, mais avec des actes.

Car l’idéologie dessalinienne est une philosophie du courage. Dans un paysage politique souvent marqué par l'opportunisme, la soumission et le libéralisme sauvage, être dessalinien, ce n'est pas être parfait... C'est aussi commettre des erreurs, les reconnaître, et avoir la capacité de les corriger. Car, les principes idéologiques ne trahissent pas.

Celui qui reste fidèle au Père fondateur, Jean Jacques Dessalines, honore sa nation, même sous la critique.

Dans les débats, sur les tribunes, dans les rues, Moïse Jean-Charles rappelle une vérité fondamentale : Haïti ne sera jamais respectée tant qu’elle ne respectera pas son propre idéal de souveraineté.

📌 Message à retenir

Dans un pays en quête de repères, la cohérence idéologique est déjà un acte de résistance. Les désaccords sont normaux, les divergences aussi. Mais cracher sur Dessalines, c’est cracher sur la racine même de notre liberté.

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Lecture analytique de l’idéologie dessalinienne dans le discours de Moïse Jean-Charles

L’analyse qui suit est réalisée sur la base d’un verbatim d’entretien accordé par l’ancien sénateur Moïse Jean-Charles à un journaliste, reproduit en annexe. Ce verbatim constitue une source primaire permettant d’identifier, sans interprétation extérieure, les principales lignes idéologiques défendues par Moïse Jean-Charles et les références constantes qu’il établit avec l’héritage politique de Jean-Jacques Dessalines.

À partir des propos recueillis, il est possible d’extraire plusieurs axes structurant sa pensée, notamment la souveraineté nationale, la défense de l’intégrité territoriale, la justice sociale, la production nationale, la création d’une classe économique patriotique et la reconstitution d’instruments de défense.

Ces éléments sont analysés ci-dessous selon une approche documentaire, en mettant en lumière à la fois les fondements théoriques invoqués et les enjeux politiques contemporains qu’impliquerait la mise en application de cette idéologie dans le contexte haïtien actuel.

Il s’agit donc d’une lecture analytique fondée exclusivement sur les déclarations de l’acteur concerné, permettant de situer historiquement son discours, d’en comprendre la portée, et d’anticiper les résistances structurelles auxquelles un tel projet serait confronté.

1. Analyse de la vision de souveraineté structurante de Jean Charles Moïse par rapport à l'idéologie de Jean Jacques Dessalines

L’idéologie de Jean Jacques Dessalines, telle que défendue par Moïse Jean-Charles, puise d’abord dans la souveraineté pleine et entière. Elle repose sur un principe fondamental : aucune nation ne doit dicter à Haïti la manière de gérer son territoire, ses ressources et son peuple. Pour Moïse Jean-Charles, cette ligne de pensée n’est pas folklorique ni symbolique mais elle est stratégique. Car, dans un monde globalisé où les intérêts se mélangent, revendiquer une diplomatie « à petits pas » signifie dialoguer avec l’international sans céder la gouvernance interne. En cela, l’héritage dessalinien ne s’arrête pas à l’indépendance militaire mais aussi, il touche à l’indépendance décisionnelle.

2. Analyse de la défense de l’intégrité territoriale de Jean Charles Moïse par rapport à l'idéologie de Jean Jacques Dessalines

Dessalines avait clairement exprimé que le territoire national n’est pas négociable. En reprenant cette idée, Moïse Jean-Charles s’inscrit dans une continuité historique en refusant le démembrement foncier, les concessions opaques et les accords signés sans contrôle parlementaire. Face aux intérêts miniers, pétroliers et géopolitiques, il rappelle que chaque mètre de terre dépouillé est un morceau de souveraineté amputé. Dans un contexte moderne, protéger l’intégrité territoriale revient à résister aux pressions économiques de puissances extérieures et aux élites nationales prêtes à dilapider le bien commun.

3. Analyse de la production nationale et dignité alimentaire selon Jean Charles Moïse et par rapport à l'idéologie de Jean Jacques Dessalines

Pour Moïse Jean-Charles, comme pour Dessalines, la dépendance alimentaire est la forme la plus silencieuse de domination. Ainsi, l’autosuffisance n’est pas un caprice agricole mais c’est un outil psychologique et géopolitique. Pour eux, être capable de nourrir son peuple, c’est empêcher la famine d’être utilisée comme levier politique. De surcroît, laisser le riz étranger envahir le marché haïtien n’est pas seulement une question économique, c’est une menace contre l’indépendance du pays. Et c’est là que se trouve la dimension la plus actuelle de l’idéologie dessalinienne.

4. Analyse de la justice sociale comme ciment de nation selon Jean Charles Moïse et par rapport à l'idéologie de Jean Jacques Dessalines

Dessalines refusa que les richesses du pays se concentrent entre quelques mains, au détriment de la majorité. Parallèlement, Moïse Jean-Charles reprend exactement cette logique. À ses yeux, un État qui laisse proliférer une aristocratie économique tout en abandonnant les masses populaires trahit le projet même d’Haïti. La justice sociale ici n’est pas un slogan, mais une mécanique d’équilibre national capable de limiter l’accaparement foncier, de responsabiliser les élites et reconnaître la dignité de ceux dont les ancêtres ont payé le prix du sang.

5. Analyse de la reconstitution de la force publique selon Jean Charles Moïse et par rapport à l'idéologie de Jean Jacques Dessalines

Lorsque Dessalines parlait d’armée indigène, il parlait de capacité interne à se protéger. En l’absence de défense nationale autonome, Haïti dépend aujourd’hui de dispositifs multinationaux. Cela génère une vulnérabilité structurelle. Moïse Jean Charles, en évoquant la destruction de cette armée en 1915, pointe du doigt une fracture historique : un pays sans défense ne décide pas de sa paix. Son projet viserait à redonner à Haïti un instrument de souveraineté sécuritaire, élément central du projet dessalinien.

6. Analyse des risques politiques et diplomatiques encourus par Jean Charles Moïse par rapport à l'adoption de l'idéologie de Jean Jacques Dessalines

Assumer l'idéologie de Jean Jacques Dessalines expose Moïse Jean-Charles à plusieurs fronts :

✅ la résistance d’intérêts économiques transnationaux ;
✅ la pression diplomatique des États qui profitent de la dépendance alimentaire ;
✅ l’opposition des élites locales qui spéculent sur les ressources nationales ;
✅ la fragilité institutionnelle d’un État sans Parlement.

Dans cette dynamique, choisir Dessalines aujourd’hui, c’est défier un ordre économique établi. C’est remettre en cause des privilèges et des marchés juteux. Et cela attire inévitablement des tentatives de neutralisation politique et des morts d'homme.

7. Analyse de la création d'une nouvelle classe économique patriotique selon Jean Charles Moïse par rapport à l'idéologie de Jean Jacques Dessalines

En proposant de créer une nouvelle classe économique issue de la classe moyenne et de la diaspora, Moïse Jean-Charles reconstruit une idée moderne du capitalisme patriotique. Là encore, l’ombre de Dessalines plane : développer une économie interne au service du peuple plutôt qu’une économie extractive au service de l’étranger. Cela transformerait le tissu productif du pays et diminuerait la dépendance externe, ce qui, encore une fois, n’arrangera pas certains acteurs internationaux.

8. Analyse de la durabilité du projet de Jean Charles Moïse par rapport à l'idéologie de Jean Jacques Dessalines

Le verbatim montre clairement que l’idéologie dessalinienne n’est pas pour Moïse Jean-Charles un argument de campagne. Il la décrit comme « durable », « courageuse » et « exigeante ». Ce terme durable est extrêmement important, car il signifie au-delà d’un mandat. Contrairement au clientélisme politique, ce projet ne produit pas d’effets spectaculaires instantanés. Et c’est précisément pourquoi il a été abandonné par d’autres. Il demande du temps, de la cohérence et une vision historique.

Conclusion

Dans le verbatim, le mot « kouraj » n’est pas anodin. Défendre Dessalines aujourd’hui, c’est accepter d’être isolé. C’est refuser les compromis confortables. C’est porter une pensée politique qui dérange des intérêts puissants. Cela explique pourquoi Moïse Jean-Charles semble l’un des seuls à assumer cette filiation alors que beaucoup admirent Dessalines dans les discours, mais peu osent appliquer sa logique au présent.

Enfin, l’idéologie dessalinienne n’est pas seulement un programme économique, c’est une boussole éthique. Produire, défendre, respecter, équilibrer, nourrir, ces verbes fondent une nation. En ce sens, Moïse Jean-Charles rappelle que les peuples n’existent pas par miracle, mais par discipline collective. De là, il ne cherche pas à réinventer Haïti mais à réactiver ses fondations.

Annexe : Retranscription du verbatim de l'interview avec Jean Charles Moïse

Journaliste : Estil lidèchip pa w, Kisa l ye ?

MJC : M ap pran modèl Dessalines nan pou n kapab mennen peyi a. Sonje 28 avril 1804, Dessalines te kanpe nan Pon Odikap, se yon seksyon kominal nan zòn Kap Ayisyen. Dessalines te pale pou peyi a, jodya anpil peyi pran modèl Dessalines nan. anpil peyi pran pwojè sosyete Dessalines nan yo devlope lakay yo. Nou menm, se sou menm lidèchip sa nou bezwen pran egzanp, nou bezwen pran l kòm modèl pou n kapab mennen peyi a.

Sepandan, mwen rekonnèt jodi a nou nan yon mond globalizasyon, nou nanmondyalizasyon.

Jodya nou pap ka aplike pwojè sosyal Dessalines lan nan tout entegralite l; nou konsyan de sa.

Journaliste : Men, banm youn ou de egzanp nan pwojè Dessalines nan !

MJC : Dessalines te mande pou genyen yon diplomasi à petit pas, sa vle di respekte tout peyi pou tout peyi respekte nou. Sa se yon pwen. Nou vle pale ak tou, Dessalines te mande pou nou defann entegrite nou. Dessalines te di nou gen yon nasyon, nou gen yon leta, nou yon pèp, nou se tèritwa, nou pa ka kite moun ap vin gide nou. Dessalines te pale de diyite. Dessalines te pale tou de pwodiksyon nasyonal. Lè Dessalines t ap pale de bagay sa yo, se te vrèman enpòtan. Dessalines te pale tou de jistis sosyal. Lè Dessalines t ap pale de jistis sosyal, li te di atansyon. Li t ap pale ak afranchi yo, moun ki di blan fransè yo se te fanmi yo. Li te di : atansyon, nou fin pran endepandans peyi a, m pa dakò pou se gwo jenewo yo k ap pran tout tè peyi a, tout richès peyi a, li di w vanipye yo ? E gwo zòtèy yo ? E moun paran yo te chita nan kontinan Afriken an ? Dessalines te di sa.

Journaliste : Men kòman Senatè Moïse Jean-Charles, kòm prezidan repiblik la, pral rive reyalize ideyal Dessalines yo? Se vre ou di pa totalman ou pral rive reyalize l avèk dè fòs miltinasyonal ki sou teritwa peyi Dayiti ak ?

MJC : Wi, Mèsi. M ap fin di sa Dessalines te di avan m reponn kesyon sa. Dessalines te di fè nou gen yon lame endijèn. Efektivman, depi 1915, yo antre, yo kraze lame endijèn nan, me nan kisa nou twouve n jodya.

Jodi a,... lè Dessalines t ap pale de pwodiksyon nasyonal, li te vize 3 aspè ladan li. Li te vle ale a pati de pwodiksyon nasyonal pou kreye anplwa anndan peyi a. A pati de pwodiksyon nasyonal, le te vle eradike grangou nan peyi a. epi apati de pwodiksyon nasyonal, li te vle sa n kapab rele elve otosifizans alimantè a. Antouka, m panse nou menm pwojè Dessalines nan pou w pote l fòk ou andoktrine, fòk ou gen kouraj, fè w pa kanpe nan wout, e pou w pote pwojè Dessalines nan, se yon pwojè ki dirab. Paske kisa k pase ? Ou pral gen yon pakèt pwoblèm.

Ou pral gen pwoblèm ak yon pati nan kominote entènasyonal la... Olye ke diri ak soti lòt kote pou l vin Ayiti, se nou menm ki pral fè diri anndan peyi a. M kwè gen moun ki pa ap kontan. E jodya, lò nou yo, petwòl nou yo, pa egzanp se nou menm ki kondane sa k pase nan Gantye. Sa k pase ? Nan Gantye... zòn sa gen yon min petwòl, jodya nou pa gen palman an plas, vwala... Prezidan peyi nou an siyen yon akò avèk Ayiti Gaz pou l bay moun sa yo tout zòn sa. Jodya sa pou nou konnen, otomatikman eleksyon fini, nou di nou pral aplike pwojè Dessalines nan, nou menm nou konsyan se pa yon ... jwèt, e nou bay ou garanti n ap reyisi paske nou konprann anje, nou konprann aspè politik la, nou konprann byen fonde bagay n ap mennen la... E kisa n pral fè? Nou vle fè tout moun nan peyi a viv tankou moun. Antouka..., nou opte pou n kreye yon nouvèl klas ekonomik anndan peyi a ki kwè nan pwodiksyon nasyonal... Klas ekonomik sa ap sòti dirèkteman nan klas mwayèn anndan peyi Dayiti, men l ap sòti tou nan dyaspora a, poukisa ? Gen yon pakèt moun nan dyaspora ki bezwen envesti anndan peyi a...

Journaliste : Mwen ta pral rive la ak ou senatè Moyiz...

Auteur : Marc-Donald

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