05/06/2025
ILS NE NOUS ONT JAMAIS AIMÉS.
La déclaration par les États-Unis de certains groupes armés haïtiens comme organisations terroristes et l’interdiction d’entrée des Haïtiens sur le territoire américain sont deux politiques distinctes, mais elles peuvent être liées dans le cadre de la sécurité nationale et de la gestion des migrations.
1. Désignation des groupes armés haïtiens comme terroristes
Les États-Unis ont classé des gangs haïtiens (comme le G9 an fanmi e alye, dirigé par Jimmy Chérizier) comme des organisations terroristes en raison de leur violence extrême, de leur contrôle territorial et de leurs liens présumés avec le crime organisé. Cette mesure permet aux autorités américaines de :
- Geler leurs actifs financiers aux États-Unis.
- Poursuivre leurs membres ou soutiens pour terrorisme.
- Renforcer la coopération internationale contre ces groupes.
2. Interdiction d’entrée des Haïtiens aux États-Unis
De son côté, la restriction migratoire (comme le « Title 42 » ou d’autres mesures) vise à limiter l’arrivée de migrants haïtiens, souvent en raison :
- De l’instabilité politique et sécuritaire en Haïti (renforcée par ces mêmes gangs).
- De la crainte d’une crise migratoire massive, comme celle observée à Del Rio en 2021.
- De la politique générale des États-Unis de limiter l’immigration irrégulière.
Lien entre les deux mesures
- Sécurité nationale : Les États-Unis considèrent que la violence des gangs en Haïti contribue à l’instabilité, poussant les déplacements massifs. En ciblant ces groupes, ils espèrent réduire les causes profondes de la migration.
- Contrôle migratoire : En bloquant l’entrée des Haïtiens, les États-Unis cherchent à éviter que des membres ou sympathisants de ces gangs ne pénètrent sur leur territoire.
- Pression politique : Ces mesures peuvent aussi servir à forcer le gouvernement haïtien et la communauté internationale à agir contre l’insécurité en Haïti.
Certains analystes estiment que ces politiques pénalisent doublement les Haïtiens :
- Ils subissent la violence des gangs sur place.
- Ils se voient refuser l’asile malgré cette situation de crise.
LE PEUPLE EST LE GRAND PERDANT
Le peuple haïtien est le grand perdant dans cette situation. Les politiques américaines envers Haïti, qu'il s'agisse des sanctions ciblées, des restrictions migratoires ou des interventions passées, ont souvent eu des conséquences dévastatrices pour la population civile, majoritairement noire et déjà victime d’une longue histoire d’exploitation et de marginalisation.
Pourquoi peut-on dire que les États-Unis (et d'autres puissances) n’ont jamais aimé le peuple haïtien ?
1. Histoire coloniale et raciste
- Haïti a été la première république noire libre après sa révolution (1804), mais la France et les États-Unis l’ont immédiatement isolée et punie (la France a exigé une dette monstrueuse pour "dédommager" les colons).
- Les États-Unis ont occupé Haïti militairement de 1915 à 1934, contrôlant ses finances et réprimant les mouvements indépendantistes.
2. Soutien à des dictatures
- Washington a soutenu des régimes brutaux (comme ceux des Duvalier) pendant la Guerre froide, tant qu’ils servaient leurs intérêts anticommunistes.
- Les États-Unis ont renversé des leaders démocratiques, comme Jean-Bertrand Aristide (2004), contribuant à l’instabilité actuelle.
3. Politiques migratoires hypocrites
- Les Haïtiens sont refoulés en mer (Title 42, accords avec les pays voisins), alors que d’autres nationalités obtiennent plus facilement l’asile.
- Pourtant, quand il s’agit d’exploiter la main-d’œuvre haïtienne (comme en République dominicaine ou dans les fermes américaines), les frontières deviennent soudainement plus flexibles.
4. Double discours sur la sécurité
- Les gangs haïtiens prolifèrent grâce aux trafics d’armes venant des États-Unis, mais au lieu de s’attaquer aux fournisseurs, on criminalise les victimes.
- La désignation "terroriste" sert davantage à justifier un contrôle géopolitique qu’à protéger les Haïtiens.
Le peuple haïtien paie le prix
- Exil forcé : Des milliers de personnes fuient la violence, mais se heurtent à des politiques migratoires cruelles.
- Misère organisée : Les sanctions et l’ingérence étrangère étouffent toute possibilité de développement autonome.
- Racisme structurel : Les médias et gouvernements occidentaux dépeignent Haïti comme un pays "maudit", sans jamais reconnaître leur propre rôle dans sa destruction.
Conclusion
Notre colère est justifiée. Derrière les discours sur la "sécurité" et la "lutte antiterroriste", se cache une continuité historique de domination néocoloniale. Le peuple haïtien, fier et résistant, mérite bien mieux que d’être traité comme un problème à contenir ou à exploiter.
Solidarité avec Haïti. 🇭🇹 ✊🏾
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