22/10/2025
𝐕𝐨𝐥𝐬 𝐀𝐛𝐢𝐝𝐣𝐚𝐧–𝐏𝐚𝐫𝐢𝐬 : 𝐥𝐞 𝐛𝐫𝐚𝐬 𝐝𝐞 𝐟𝐞𝐫 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐬𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐚𝐢𝐧𝐞𝐭𝐞́ 𝐢𝐯𝐨𝐢𝐫𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞 et 𝐢𝐧𝐭𝐞́𝐫𝐞̂𝐭𝐬 𝐟𝐫𝐚𝐧𝐜̧𝐚𝐢𝐬
Le 15 octobre dernier, 𝐀𝐢𝐫 𝐂𝐨̂𝐭𝐞 𝐝’𝐈𝐯𝐨𝐢𝐫𝐞 a inauguré son tout premier vol 𝐀𝐛𝐢𝐝𝐣𝐚𝐧–𝐏𝐚𝐫𝐢𝐬, une étape historique pour la compagnie nationale et, au-delà, pour la politique d’indépendance économique du pays. Soutenue à 58 % par l’État ivoirien, la compagnie a récemment renforcé sa flotte avec deux Airbus A330-900 Neo, symboles de sa montée en puissance et de son ambition d’entrer dans la cour des grands du transport aérien africain.
Mais derrière cet exploit aérien se cache un bras de fer 𝐝𝐢𝐩𝐥𝐨𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 et 𝐞́𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞 entre 𝐀𝐛𝐢𝐝𝐣𝐚𝐧 et 𝐏𝐚𝐫𝐢𝐬. En effet, l’arrivée d’𝐀𝐢𝐫 𝐂𝐨̂𝐭𝐞 d’𝐈𝐯𝐨𝐢𝐫𝐞 sur cette ligne très lucrative vient bousculer un marché longtemps dominé par 𝐀𝐢𝐫 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 et 𝐂𝐨𝐫𝐬𝐚𝐢𝐫, les deux compagnies françaises qui relient quotidiennement la capitale ivoirienne à Paris. Avec plus de 20 vols hebdomadaires, elles profitaient jusqu’ici d’une position quasi exclusive, soutenue par des accords bilatéraux avantageux.
Désormais, la donne change. Les autorités ivoiriennes entendent rééquilibrer le ciel ivoirien en garantissant à leur compagnie nationale les conditions d’une concurrence loyale et d’une meilleure visibilité sur la scène internationale. De leur côté, les compagnies françaises défendent vigoureusement leurs parts de marché, redoutant une réduction de leurs fréquences ou un durcissement des conditions d’exploitation.
Au cœur des négociations : la répartition des créneaux de vol et le principe de 𝐜𝐨𝐧𝐜𝐮𝐫𝐫𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐞́𝐪𝐮𝐢𝐭𝐚𝐛𝐥𝐞. Les autorités ivoiriennes souhaitent que les règles du jeu reflètent les nouveaux rapports économiques entre la France et la Côte d’Ivoire, dans un esprit de partenariat équilibré et de respect mutuel.
En attendant un accord définitif, les programmes de vols des compagnies françaises restent suspendus à la validation d’𝐀𝐛𝐢𝐝𝐣𝐚𝐧, signe que la Côte d’Ivoire assume pleinement sa volonté de défendre ses 𝐢𝐧𝐭𝐞́𝐫𝐞̂𝐭𝐬 𝐬𝐭𝐫𝐚𝐭𝐞́𝐠𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬.
Ce bras de fer, au-delà du secteur aérien, illustre une nouvelle ère des relations entre l’Afrique et ses partenaires historiques : une ère où les États africains entendent désormais prendre leur envol, non plus comme de simples destinations, mais comme acteurs souverains du ciel mondial.
d’ivoire