16/09/2025
Comores/Diffamation, extorsion, injures : le lourd dossier « Bachar »devant les juges!
Le tribunal correctionnel de Moroni a ouvert hier les débats autour de l’« affaire Bachar ». Au centre du procès, Nourdine Mparti, surnommé Bachar, déjà condamné en juin à cinq ans de prison pour cyberharcèlement. Cette fois, il comparaît pour une série d’infractions plus lourdes, en compagnie de plusieurs complices présumés.
D’après l’ordonnance de renvoi datée du 19 août, Bachar doit répondre de diffamation, extorsion de fonds, injures publiques, dénonciation calomnieuse et trouble à l’ordre public. Les faits lui sont reprochés pour la plupart sur les réseaux sociaux, où il aurait multiplié attaques personnelles et informations mensongères visant des personnalités publiques et politiques.
Le Code pénal comorien prévoit des sanctions sévères pour ce type de délits : jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 300 000 francs comoriens d’amende pour dénonciation calomnieuse.
Si le tribunal le reconnaît coupable, l’accusé pourrait voir sa peine s’alourdir de plus de deux années, s’ajoutant à sa condamnation antérieure.
Cette affaire ne concerne pas uniquement Bachar. Le juge a retenu 17 autres noms dans la procédure, parmi lesquels des figures connues du milieu militaire, diplomatique, religieux et économique. On retrouve notamment Hamidou Mhoma, directeur de Graphica, Said Omar Said Hassane, consul général aux Comores à Laâyoune, ou encore l’ancien conseiller diplomatique Hamada Madi Bolero.
Certains seront jugés en leur absence, tandis qu’un diplomate, Hamada Elbadaoui Mohamed Fakih, initialement cité, ont été écarté du dossier, faute de preuves suffisantes.
Cette audience dépasse le simple cadre judiciaire. Elle illustre la volonté des autorités comoriennes de renforcer la lutte contre les dérives numériques et de poser un cadre juridique plus ferme face aux abus liés aux réseaux sociaux.
Pour les observateurs, le verdict à venir pourrait constituer une étape importante dans la construction d’une jurisprudence nationale en matière de cybercriminalité. Si les condamnations sont confirmées, elles pourraient servir de précédent et envoyer un signal clair contre la diffusion de fausses informations et les attaques diffamatoires en ligne.
A.K
Moroni Infos