
05/04/2025
ENLÈVEMENT ET MISE SOUS MANDAT DE DÉPÔT DU SYNDICALISTE ENSEIGNANT GHISLAIN DUGGARY ASSY : QUAND LE RÉGIME RHDP NE SE FIXE PLUS DE LIMITES.
𝗣𝗮𝗿 𝗬𝗔𝗢 𝗕𝗲𝗿𝘁𝗿𝗮𝗻𝗱 𝗱𝗲 𝗣𝗮𝘂𝗹
Les enseignants ivoiriens du primaire et du secondaire ont entamé une grève pour les 3 et 4 Avril 2025. Grève motivée par la réclamation d'une prime d'incitation. Il faut noter que ce n'est ni la première ni la deuxième, encore moins la troisième grève que les enseignants font pour réclamer cette prime. À chaque fois que les enseignants engagent des discussions avec le Gouvernement sur le sujet, ce dernier fait la sourde oreille et brandit des menaces de radiation et de ponctions de salaires.
Cette fois-ci, le pouvoir est allé trop loin en enlevant un syndicaliste en la personne de Ghislain Duggary ASSY, chargé de la Communication du Mouvement des Enseignants pour la Dynamique de la Dignité (MEDD). Il a été enlevé par des encagoulés, chez lui à une heure très avancée de la nuit du mercredi 2 au jeudi 3 avril, tel un vulgaire bandit de grand chemin. Il pouvait pourtant recevoir une simple convocation à laquelle il aurait répondu. Mais que non ! Le RHDP préfère les méthodes de terreur visant à soumettre ses contradicteurs et adversaires.
Accusé par le Ministère public de «coalition d’agents publics et d’entrave au fonctionnement des services publics» le jeune syndicaliste a été placé sous mandat de dépôt ce 4 avril 2025, au Pôle Pénitentiaire d’Abidjan (ex-MACA), dans l'attente de son passage devant le juge. Le Procureur de la République dispose d’un délai de 15 jours pour le juger.
Ainsi donc, face à la revendication légitime des enseignants, le pouvoir, au lieu de trouver une solution idoine, décide comme à son habitude, de réprimer, prenant ainsi le risque de compromettre l'année scolaire et l'avenir de millions d'enfants ivoiriens, quand on sait que nous sommes à seulement un mois de l'entame de la série des examens scolaires.
Pourtant, ce que les enseignants grévistes réclament n'est en rien impossible. Le Gouvernement peut y parvenir en réduisant le train de vie de l'État de ses membres et de ceux des Institutions d'État. Mieux, en mettant fin aux nombreux détournements abusifs de deniers publics. Les enseignants méritent amplement une prime d'incitation au regard des risques et des contraintes risque de leur métier, et surtout pour la noble tâche quotidienne d'inculcation du savoir aux enfants ivoiriens.
La grève, suivie dans la fourchette de 95 à 99% par les enseignants ivoiriens, a fini par désavouer le pouvoir RHDP et par discréditer la poignée d'enseignants qui se réclamant de lui, y voyaient la main de l'opposition politique. L'échec de ces derniers à faire échec à une grève d'intérêt général est une honte, et leur étroitesse d'esprit une indignité pour leur qualité de dispensateurs du savoir.
Pour l'heure, il faut libérer Ghislain Duggary ASSY car réclamer une prime est loin d'être un crime. La grève est un droit garanti par la Constitution ivoirienne et les Conventions internationales.