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Gideon Saar : Israël souhaite la « paix » et une « normalisation » avec le LibanL'OLJ / le 17 décembre 2025 à 10h21Le mi...
18/12/2025

Gideon Saar : Israël souhaite la « paix » et une « normalisation » avec le Liban

L'OLJ / le 17 décembre 2025 à 10h21

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a affirmé mercredi dans une interview à la chaîne Al Arabiya que le souhait d’Israël est de « parvenir à la paix » et à « une normalisation de ses relations avec le Liban », alors que les deux pays voisins ont entamé, début décembre, des négociations directes circonscrites pour le moment aux réunions du comité de surveillance du cessez-le-feu de novembre 2024, appelé le « mécanisme ».

Le chef de l’État Joseph Aoun et le Premier ministre, Nawaf Salam, ont à maintes reprises rappelé que le Liban demeure engagé par l’initiative de paix arabe de 2002, qui appelle, en échange de relations normalisées avec les pays arabes, au retrait d'Israël de tous les territoires occupés, y compris la Cisjordanie, Gaza et le plateau du Golan, et la création d'un État palestinien dans les frontières de 1967.

Le chef de la diplomatie israélienne a par ailleurs déclaré qu'« Israël doit en finir avec le Hezbollah » pour garantir sa sécurité et « rendre le Liban à son peuple », refusant de « vivre aux côtés d’un État terroriste à ses frontières ».

Selon M. Saar, son pays n’a avec le Liban que des différends « mineurs », qui pourraient être réglés facilement, ajoutant que «les seuls véritables problèmes sont la présence du Hezb.ollah et l’Iran». Le ministre israélien a en outre estimé que le Hezb.ollah est «la partie qui viole la souveraineté du Liban», affirmant qu’Israël, de son côté, « ne porte pas atteinte à cette souveraineté en menant des frappes contre le parti chiite ».

Les propos de M. Saar ont été tenus alors qu'en dépit de la trêve conclue en novembre 2024, qui a mis fin à la guerre de 13 mois entre le Hez.bollah et Israël, l'armée israélienne occupe toujours six positions au Liban-Sud et y mène presque chaque jour des frappes, disant viser des membres et des infrastructures du parti chiite pro-iranien

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, au Congrès national paraguayen, à Asunción, e 24 novembre 2025. Photo Cesar OLMEDO/Reuters

Aujourd’hui, souhaiter « Joyeux Noël » est presque devenu un problème pour certains services marketing.De grandes entrep...
17/12/2025

Aujourd’hui, souhaiter « Joyeux Noël » est presque devenu un problème pour certains services marketing.

De grandes entreprises, convaincues d’avoir atteint le sommet de la conscience moderne, effacent soigneusement cette expression de leurs messages, de leurs gâteaux ou de leurs publicités, pour la remplacer par des formules neutres comme « joyeuses fêtes » ou « bonne année ». Elles expliquent ce choix par la volonté de ne froisser personne, musulmans ou athées, par crainte de perdre une part de marché, comme si Noël était devenu un mot suspect.

Derrière cette attitude, il n’y a pas une vision. Il y a une peur maquillée en stratégie. La peur qu’un simple « Joyeux Noël » fasse fuir des clients. Une peur largement fabriquée, fondée sur l’idée que les gens seraient incapables de distinguer une fête culturelle d’une pratique religieuse.

Souhaiter Joyeux Noël n’impose rien à personne. Dire « Ramadan Moubarak » n’oblige personne à jeûner.

La grande majorité des gens, musulmans, athées ou chrétiens, savent parfaitement faire la différence entre des souhaits sincères, une tradition et une croyance personnelle.

À force de vouloir éviter tout malaise, on finit par effacer ce qui existe. On transforme des fêtes bien réelles en slogans fades et sans âme, tout en se félicitant d’avoir été politiquement corrects.

Le vivre-ensemble ne se construit ni dans la peur ni dans l’effacement, mais dans la reconnaissance simple et tranquille de ce qui existe, et dans la capacité de se souhaiter le bien sans calcul.

À force de neutraliser les mots, on vide les gestes de leur sincérité. À force de vouloir inclure tout le monde, on finit parfois par ne plus être sincère avec personne. Ce n’est pas de l’inclusion. C’est de l’hypocrisie.

Souhaiter Joyeux Noël n’est pas dangereux. Ce qui l’est, c’est d’avoir peur de le dire.

Joyeux Noël à tous, même à ceux qui ne croient plus au Père Noël. 🎄🎅

Akram Nehmé

ConsensuelCe terme est plus que jamais d’actualité dans tous les pays du monde, et retrouve sa définition d’origine: un ...
17/12/2025

Consensuel

Ce terme est plus que jamais d’actualité dans tous les pays du monde, et retrouve sa définition d’origine: un acte ne peut être consensuel ou consenti que s’il est accepté par l’autre. Le premier exemple qui vient à l’esprit est celui de l’acte charnel, qui défraye toutes les chroniques, lance les tendances sur les réseaux sociaux et peut annihiler une carrière ou une vocation.

Tant qu’il s’agit d’une application à un acte entre deux personnes, le terme n’a que peu d’incidence. Mais lorsqu’il devient le fondement d’une politique, d’une société, voire le pilier d’un pays, il s’agit là d’une tout autre paire de manches.

Au Liban, tout est consensuel: sa démocratie, son État de droit, son existence même.

À l’origine, ce terme tant convoité est issu de son dérivé latin consensus, qui signifie “accepté par tous”. Et c’est bien là la malédiction libanaise : tout doit être accepté par tous, sinon le tout n’est rien.

Or, plaire à tout le monde, c’est plaire à n’importe qui, comme le disait Sacha Guitry. Et les “n’importe qui” au Liban non seulement pullulent, mais font force de loi.

Si la vie est faite de compétitions, au Liban c’est l’école des fans : personne n’a perdu, tout le monde a gagné, ou presque. La seule fois où il y eut un perdant (sans le nommer expressément), ce fut lors des Accords de Taëf, qui ont amoindri les pouvoirs accordés au président de la République au profit de ceux du président du Conseil et du président du Parlement. Mais, comme l’a écrit Beigbeder, les chrétiens ont bon dos et se doivent de supporter tous les malheurs et les péchés du monde.

Depuis ce jour, tout est fondé sur le consensuel, y compris la démocratie. Un consensualisme non pas entre les différentes composantes, factions, tribus, religions, qui forment les communautés du pays, mais entre leurs chefs nommément désignés ou leurs partis, même si certains jouissent, plus que d’autres, d’une longévité hors norme.

Il suffit qu’un seul oppose son veto pour que la machine s’enraye, sous des prétextes tous aussi fallacieux les uns que les autres, le dernier en date étant la guerre civile.

Appliquer la résolution 1701 (et incidemment la 1559, qui en constitue l’introduction) mènerait à la guerre civile.

Accorder le droit de vote aux expatriés pour les 128 députés garantirait que le sang inonde les rues.

Quémander (et le verbe est encore trop fier) justice pour le 4 août provoquerait une apocalypse plus dévastatrice que l’explosion elle-même.

Au nom de la démocratie consensuelle, c’est le totalitarisme consensuel qui règne.

Dans trois semaines, cela fera un an que le nouveau locataire de Baabda aura pris ses quartiers. Lors de son discours d’investiture, certains nostalgiques y ont perçu les échos d’un rêve dissipé le 14 septembre 1982. D’autres y ont vu l’avènement d’une ère nouvelle, porteuse d’espoirs.

Mais voilà que le consensuel revient à la charge, avec ses épouvantails politiques et sécuritaires, prétextes commodes pour freiner toute décision frénétique aux yeux de ceux qu’elle touche.

Aujourd’hui, nous sommes au même point que le 8 janvier 2025.

Tout doit être accepté par tous, sinon rien n’advient.

Dans ces conditions, il est impossible de bâtir un État de droit.

Démilitariser les milices et les groupes paramilitaires serait une folie, parce que non consensuelle. Ce serait un viol étatique, quand bien même le violeur serait à l’origine le bourreau. Il faudrait non seulement le ménager, mais encore le dédouaner ; faute de quoi, ce serait la fin du consensus, et donc le début annoncé de la guerre civile.

Et cela vaut pour tous les dossiers: celui du port, ceux des grands scandales, où il est impératif de préserver l’équilibre consensuel, c’est-à-dire confessionnel et communautaire. Pourquoi un ministre chrétien serait-il poursuivi et non son collègue musulman, quand les dignitaires religieux s’acharnent à tracer des lignes rouges autour de chaque enfant de leur communauté?

Comment dépêcher une armée composée de soldats chiites pour affronter leurs “frères”? Sur ce point, nous avons d’ailleurs consenti, indirectement, à une sous-traitance sécuritaire confiée à une armée étrangère dont les rangs ne comptent pas de fils de ladite communauté.

Guerre civile ? Si elle devait avoir lieu (bien que it takes two to tango, ce qui n’est vraiment pas le cas dans les circonstances actuelles), comme le disait Anatole France, elle serait moins détestable que la guerre avec l’étranger, on sait du moins pourquoi l’on s’y bat.

Notre véritable tragédie est ailleurs: nous nous prenons pour le centre du monde. Tout tournerait autour de nous, la planète entière serait suspendue à nos moindres mouvements. La réalité est plus cruelle: nous sommes seuls, et le monde se fiche éperdument du Liban.

Le jour où nous comprendrons que notre nombrilisme n’a pas sa place, que personne ne consentira à notre place à l’existence d’un État, que le droit ne se négocie pas et que la souveraineté ne se quémande pas, alors peut-être cesserons-nous d’attendre l’autorisation de vivre.

Car à force d’exiger l’accord de tous pour exister, nous avons fini par consentir collectivement, une fois de plus, à notre propre disparition….

Jawad Pakradouni

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Dans ma jeunesse, il y avait un moment à l’école que beaucoup ont oublié.Je ne sais pas si vous vous rappelez ça…À un mo...
16/12/2025

Dans ma jeunesse, il y avait un moment à l’école que beaucoup ont oublié.
Je ne sais pas si vous vous rappelez ça…

À un moment de la journée, la maîtresse demandait simplement de s’asseoir… puis de s’allonger sur le dos.
D’écouter le silence.

Pas un silence pesant.
Un vrai silence.
Celui où toute la classe se calmait en même temps.

On ne dormait pas forcément.
On regardait le plafond…
ou on fermait les yeux.
On ne pensait à rien.
On respirait.

Ça ne durait pas longtemps.
Une minute. Deux, peut-être.
Mais ça faisait du bien.

Personne n’appelait ça un “temps calme”.
Personne ne parlait de relaxation ou de bien-être.
C’était juste normal.
Ça faisait partie de l’école.

Aujourd’hui, ces moments ont presque disparu.
Les journées sont pleines, rapides, bruyantes.
On enchaîne sans pause, sans silence.

Et on s’étonne que les enfants soient fatigués, agités, tendus.

À l’époque, on savait quelque chose de simple :
pour apprendre, il faut aussi savoir s’arrêter.

On éteignait un peu la lumière.
On se taisait.
Et on laissait les enfants… se poser.

Peut-être qu’on devrait s’en souvenir.


Via Les anonymes Dla night

En ce jour du 16 décembre 1898, à onze heures du matin, le père Charbel Makhlouf, ermite d’Annaya, s’effondra près de l’...
16/12/2025

En ce jour du 16 décembre 1898, à onze heures du matin, le père Charbel Makhlouf, ermite d’Annaya, s’effondra près de l’autel dans son ermitage. C’était son dernier office : une messe qu’il n’acheva pas sur terre et qu’il continue, selon la foi, à célébrer au ciel.

Au début de la neuvaine de Noël de 1898, le saint ermite célébrait la messe comme à son habitude. Après avoir prononcé les paroles de la consécration et au moment de l’élévation du calice et de l’hostie, récitant la prière « Ô Père de vérité », il fut soudainement frappé de paralysie. Il demeura debout, les mains crispées, tenant le calice et l’hostie.

Son compagnon, le père Macaire, réussit à lui retirer le calice et l’hostie et le transporta dans sa cellule. Le père Charbel, quant à lui, ne cessa intérieurement d’achever sa messe jusqu’à ce qu’il rende son âme à Dieu la nuit de Noël, pour naître au ciel le jour même de la Nativité.

Gloire à Dieu

16/12/2025

Beaucoup observent avec lassitude le statu-quo libanais: Hezb.ollah écrasé, élection d’un Président engagé à désarmer la milice au sud et « au nord » de Litani (on a tendance à l’oublier). Mais, sans actions concrètes notoires, les réformes tardent à arriver. Pire, le système politique libanais a permis aux combattants du Hezb.ollah blessés par l’opération des pagers de bénéficier de subventions, et l’argent du contribuable libanais qui a rejeté majoritairement la guerre du Hezb.ollah contre Israël ira au Conseil de reconstruction du Sud (c-à-d les zones du Hezb.ollah).
Le problème est donc dans ce système libanais caduc et suranné dont la Constitution est calquée sur celle de la IIIe République en France avec une répartition confessionnelle consacrant la féodalité et le clientélisme.

Le Hez.bollah dans cette équation a vampirisé l’État, ses infrastructures, son trésor, ses administrations. D’où sa force au-delà des armes. Le problème est donc dans l’État ultra-central permettant de telles anomalies. Un système moderne basé sur le progrès et le respect de la diversité, devient donc urgent. Le Fédéralisme consacrera le principe de subsidiarité, la décentralisation qui aura des impacts positifs sur l’économie, l’écologie, la gestion des communautés pour éviter le communautarisme identitaire ou idéologique. Il est nécessaire de tout revoir de fond en comble.

Maya Khadra

Raggi appelle l’UE à inclure la question des « proxys » iraniens dans ses négociations avec TéhéranLe chef de la diploma...
16/12/2025

Raggi appelle l’UE à inclure la question des « proxys » iraniens dans ses négociations avec Téhéran
Le chef de la diplomatie libanaise a évoqué l'après-Finul avec les ambassadeurs du Comité politique et de sécurité du Conseil de l’UE.

L'OLJ / le 16 décembre 2025 à 02h59, mis à jour à 04:46

En déplacement à Bruxelles, le ministre des Affaires étrangères, Joe Raggi, a appelé mardi l’Union européenne à élargir le cadre de ses négociations avec l’Iran au-delà du dossier nucléaire, afin d’y inclure la question des « proxys » iraniens dans la région, lors d’une réunion élargie avec les ambassadeurs du Comité politique et de sécurité du Conseil de l’UE.

Si le ministre libanais a insisté sur « la nécessité de faire pression sur Israël afin qu’il se retire des cinq points qu’il occupe au Liban-Sud, qu’il libère les détenus libanais et mette un terme aux agressions militaires quotidiennes », il a par ailleurs souhaité que « les négociations menées par Bruxelles avec Téhéran ne se limitent pas au dossier nucléaire, mais englobent également la question des proxys iraniens dans la région. » Parmi ces proxys : le Hezb.ollah, que l'Etat libanais s'est engagé à désarmer, à la suite d'une décision entérinée début août, que M. Raggi a qualifiée d'« historique » visant à réserver le monopole des armes à l’État et à « affirmer son autorité et sa souveraineté, par ses propres forces, sur l’ensemble du territoire libanais. »

Et alors que la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), déployée dans le sud du pays depuis 1978, doit entamer son retrait le 31 décembre 2026 en vue d’un départ complet d’ici fin 2027, le ministre Raggi a abordé la question de l’« après-Finul ». Dans ce contexte, il a souligné l’importance de « renforcer le soutien européen et international à l’armée libanaise afin qu’elle puisse assumer pleinement ses missions. »

L'Union européenne avait accordé le 10 décembre une enveloppe de 132 millions d'euros au gouvernement libanais pour renforcer « la sécurité et la stabilité », tandis que, selon des informations tirées d'un document produit par le service diplomatique de l’UE, cette dernière étudierait des options pour renforcer les Forces de sécurité intérieure (FSI) du Liban afin de permettre à l’armée libanaise de se concentrer sur le désarmement.

Le ministre libanais a en outre appelé les ambassadeurs du Comité politique et de sécurité du Conseil de l’UE à se rendre au Liban afin de constater la situation sur le terrain. Les ambassadeurs européens ont de leur côté exprimé le soutien de leurs pays aux décisions prises par le gouvernement libanais et l’intérêt de Bruxelles à élever ses relations avec Beyrouth au rang de partenariat stratégique, ainsi qu’à accroître de manière significative son aide après la signature par le gouvernement de l’accord avec le Fonds monétaire international. Ils ont également affirmé leur soutien à l’armée libanaise et au processus de réformes.

L'UE « salue » les progrès réalisés pour récupérer le monopole des armes

Plus tôt dans la journée, la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, avait « salué » les progrès accomplis à ce jour dans le processus de récupération du monopole des armes au Liban et dans la mise en œuvre des réformes lors d'une rencontre avec son homologue libanais. Elle avait également fait part de « l’intérêt de l’UE à soutenir le Liban dans divers domaines et à élever le partenariat entre le Liban et l'UE au rang de relation stratégique et globale une fois les réformes nécessaires mises en œuvre ».

Lors d'une autre réunion du ministre libanais avec la commissaire européenne à la Méditerranée Dubravka Šuica, les discussions avaient porté sur les réformes, la situation au Liban-Sud et le soutien à l'armée libanaise pour renforcer la stabilité dans le pays. La ministre irlandaise des Affaires étrangères et de la Défense Helen McEntee avait pour sa part assuré que « la stabilité au Liban est une affaire européenne par excellence, au vu de ses répercussions directes sur la région ». Elle avait également réitéré l'engagement de son pays aux côtés forces de la Finul.

Le processus de désarmement du Hezbo.llah mené par l'armée libanaise au sud du Litani est censé arriver à son terme à la fin de l'année 2025, alors que le prochain rapport mensuel du commandant en chef de la troupe, le général Rodolphe Haykal, devant le Conseil des ministres est prévu pour le 5 janvier. Lundi, l'armée libanaise avait organisé une tournée dans le Sud avec des ambassadeurs et diplomates basés au Liban, afin de leur montrer l'étendue de leurs opérations.

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Joe Raggi, serrant la main de la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas. Photo tirée du compte X du ministre /

L’État failli… et les célébrations de sa chuteINTEL-DROP16 décembre 2025Analyse des transformations syriennes, du référe...
16/12/2025

L’État failli… et les célébrations de sa chute

INTEL-DROP
16 décembre 2025

Analyse des transformations syriennes, du référendum de la rue libanaise sur l’influence du Hezb.ollah et de la montée de la rue sunnite.

Dr PeterGermanos *
09.12.2025 – Beyrouth

Ce que le Liban a vécu ces deux derniers jours n’était pas un simple élan de joie passager à la chute du régime de Bachar el-Assad. Les Libanais, comme le sait bien la communauté internationale, ne célèbrent pas aussi spontanément, et ne descendent pas dans la rue sans invitation officielle, comité d’organisation, médiation politique et financement.

Ce qui s’est produit relève d’un moment politique à part entière : un référendum libano-syrien sur les limites de l’influence du Hezb.ollah sur le territoire libanais, matérialisé par des célébrations populaires qui rappellent — pour paraphraser les Français — que les masses disent parfois ce que les élites sont incapables d’exprimer.

La rue a parlé : un référendum sur l’influence

La scène la plus marquante fut au Liban.
Les manifestations qui ont envahi Tripoli, Saïda, la Békaa Ouest, Beyrouth, Naameh et Khaldé n’étaient pas de simples réjouissances innocentes liées à la chute d’Assad. La plupart des diplomates et chercheurs qui ont suivi les événements — y compris des rapports de l’International Crisis Group — s’accordent à dire qu’il s’agissait d’un message politique et sécuritaire adressé au Hezb.ollah, culminant dans une démonstration de capacité à bloquer les axes routiers principaux et à contrôler des points stratégiques, jusqu’à atteindre une ville comme Tripoli.

L’axe Khaldé-Naameh en particulier — cette zone constituant le « flanc sensible » séparant la banlieue sud du reste du pays — a délivré un message sans équivoque :
le ciel vous frappe, et la terre tremble sous vos pieds.
Les règles de l’engagement ont changé.

Les sunnites ont réussi à redessiner les frontières de leur influence sur le sol libanais, adressant un double message au Hezb.ollah et aux institutions étatiques légitimes : nous ne pouvons plus être ignorés, nous sommes là, et personne ne peut nous contourner, après une longue période où la direction sunnite libanaise s’était accommodée du Hezb.ollah au nom de la « paix civile ».

La simultanéité entre les manifestations et les frappes aériennes israéliennes a créé une scène harmonieuse et théâtrale : une frappe venue d’en haut, un écho venu d’en bas. Pour le parti, ce n’était pas une simple coïncidence.

Damas à Washington : un tournant historique

La visite du nouveau président syrien, Ahmed al-Sharaa, à la Maison-Blanche constitue un tournant majeur dans la géopolitique régionale. Selon des centres de recherche américains tels que le Washington Institute et le CSIS, cet événement s’inscrit dans le cadre de la « reconfiguration du Levant » après l’effondrement des derniers piliers de l’influence iranienne au Proche-Orient.

Damas — qui constituait la ligne de vie stratégique du Hezb.ollah — s’est soudain retrouvée partenaire de la coalition internationale contre le terrorisme. Or, le Hezb.ollah étant classé organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et les pays du Golfe, le nouveau régime syrien est, au moins théoriquement, tenu de combattre ses activités et non de les soutenir.

Ainsi, sans négociations complexes ni comités conjoints, le régime est tombé, et avec lui s’est évanoui le concept même de « résistance ».
Il s’agit d’un moment de rupture que la presse américaine qualifie de basculement stratégique — une coupure nette avec un demi-siècle de trajectoire historique.

Hezb.ollah : une lecture tardive d’une nouvelle réalité

Le Hezbollah fait face à un défi sans précédent depuis 1982 :
• La chute du régime syrien, qui constituait sa profondeur stratégique et son passage obligé.
• Le recul de l’influence des Gardiens de la Révolution dans la région et la fin du projet nucléaire iranien.
• Une rue chiite assiégée, épuisée par les pertes humaines et économiques.
• Une rue sunnite en pleine ascension après le « retour de Damas aux Omeyyades », soutenue par le néo-ottomanisme.
• Une rue chrétienne dans le déni, se réfugiant derrière les occasions et symboles religieux après avoir perdu les outils du pouvoir politique, et jouant le rôle de spectateur.

Malgré cela, le parti continue de raisonner selon une logique de « projet divin » qui ne se soumet pas aux équations terrestres.

La question centrale, selon les rapports du Carnegie Middle East Center, devient alors :
Les chiites sont-ils encore prêts à payer le prix d’un projet régional qui a échoué politiquement en Irak, militairement en Syrie et financièrement en Iran ?
Ou bien le « verre de la patience » est-il plein, et le temps des batailles ouvertes révolu ?

Les chrétiens… entre célébration et déni de la réalité

L’aspect le plus ironique de la scène reste la position chrétienne :
• Il brandit le slogan de « l’État »… alors que l’État s’est effondré.
• Il défend les « institutions »… alors que les institutions ont disparu.
• Il réclame la légitimité… alors que celle-ci est fragmentée entre forces internes et externes.

Il demeure spectateur, prisonnier du traumatisme de la défaite militaire, du complexe de l’exil et de l’emprisonnement.

En 1992, lorsque l’État se construisait, une large partie des chrétiens avait refusé d’entrer dans le jeu politique.
Aujourd’hui, après l’effondrement de l’État, ils en brandissent le drapeau comme on soulèverait la bannière d’une pièce de théâtre terminée depuis longtemps.

Politiquement, cela relève d’une mentalité de cabaret :
quand une société est incapable de lire la réalité, elle organise des événements, commémore des martyrs et ressuscite le passé, faute de pouvoir imaginer l’avenir.
Lorsqu’elle échoue à produire une politique, elle se réfugie dans un hashtag.
Quand la région s’effondre, on reçoit le Pape… puis on se dispute sur la liste des invités.

Ce n’est pas du sarcasme, mais l’expression d’un traumatisme collectif jamais traité depuis la fin de la guerre.

Retrait américain et montée du néo-ottomanisme

Les analyses de Tom Barrack, ambassadeur et émissaire américain proche du président Trump, trouvent aujourd’hui un écho très précis :
les États-Unis se retirent progressivement du Moyen-Orient, se définissant comme un « garant à distance », tandis que des puissances régionales comblent le vide : la Turquie, l’Arabie saoudite et Israël.

C’est ce que confirment les études de la RAND Corporation, de Brookings et le dernier rapport sur la stratégie de sécurité nationale.

Dans ce contexte :
• Le projet iranien s’effondre, et Téhéran se meurt de soif.
• Le régime Assad s’est effondré et le « courant omeyyade » de Damas s’est imposé.
• La Turquie relance le néo-ottomanisme comme puissance sunnite régionale et internationale montante.
• Le Golfe se repositionne à travers des partenariats sécuritaires et économiques, et une paix abrahamique se prépare.

Le Liban, comme toujours, reste en marge :
un camp applaudit, un autre s’alarme, et un troisième prépare déjà un nouveau festival.

L’impossibilité de la convergence entre le parti et l’État

À la lumière de ces mutations, toute convergence entre le Hezb.ollah et l’État libanais devient irréaliste selon des critères rationnels.

L’État, aussi faible soit-il, repose sur une seule légitimité.
Le parti repose sur deux légitimités : locale et iranienne.

La région exige désormais de la clarté :
Où se situe le Liban ?
Avec la Turquie ?
Avec les Arabes ?
Avec les États-Unis ?
Ou reste-t-il dans la tranchée de Téhéran comme depuis 2005 ?

Le Hezb.ollah seul persiste à rester dans cette tranchée, alors même que son toit s’est effondré par le haut (la Syrie), que son sol se fissure par le bas (l’environnement chiite et l’économie libanaise), et qu’Israël l’a frappé depuis le ciel.

Un pays qui achète du temps… pendant que le temps l’achète

Le Liban est un pays en crise, un État mafieux failli à tous les niveaux.
Il célèbre la chute d’un régime qui a tué son peuple, craint la chute d’un parti qui a détruit son pays, et persiste à répéter « tout va bien » tandis que la géographie est redessinée au-dessus de sa tête.

Les manifestations des deux derniers jours ont exprimé une vérité limpide :
les temps ont changé…
le Hezb.ollah ne l’a pas encore compris.

Quant aux chrétiens, ils continuent de célébrer et de s’accrocher au rôle de spectateur ou d’époux trompé.
Quant aux chiites, ils font face à la question la plus difficile depuis l’invasion israélienne de 1982.
Quant à l’État libanais, il observe… et achète du temps… en attendant.

*Ancien commissaire du gouvernement près le tribunal militaire.

16/12/2025

Acte de vandalisme à Dora aujourd’hui

Douanes de Tripoli : Pascale Élia libérée sous cautionArrêtés en même temps que la cheffe du régional, le président du p...
16/12/2025

Douanes de Tripoli : Pascale Élia libérée sous caution
Arrêtés en même temps que la cheffe du régional, le président du port, un transitaire et un contrôleur restent détenus.

L'OLJ / le 15 décembre 2025 à 10h52

La juge d’instruction du Liban-Nord, Jocelyne Matta, a décidé, lundi, de remettre en liberté la cheffe du régional des douanes de Tripoli, Pascale Élia. Celle-ci avait été arrêtée le 21 novembre par le procureur financier Maher Cheaïto, dans le cadre d’une affaire portant une autorisation d’entrée au port de marchandises dont les déclarations douanières sont présumées non conformes à la réalité. Mme Élia a versé une caution financière de 250 millions de livres (environ 2 800 $) exigée pour sa libération.

Le juge Cheaïto s’était saisi du dossier à la suite d’une enquête de la chaîne al-Jadeed, selon laquelle cinq conteneurs contrôlés à la sortie du port par les services de sécurité comportaient 100 tonnes de marchandises, alors que les services douaniers les avaient déclarés à 50 tonnes seulement.

Poursuivie pour négligence professionnelle – un délit –, Mme Élia (qui se trouve être l’épouse de l’ancien directeur des douanes Badri Daher) avait obtenu, il y a une dizaine de jours, l’accord de la juge Matta pour sa libération. Le parquet d’appel du Liban-Nord présidé par Hani Hajjar avait cependant fait appel de cette décision devant la chambre d’accusation, laquelle a décidé, la semaine dernière, de maintenir la responsable en détention.

L’avocat de la cheffe du régional de Tripoli, Georges Khoury, a alors formulé, vendredi, une nouvelle demande de remise en liberté qui a finalement été acceptée lundi, le parquet n’ayant pas contesté une nouvelle décision de la juge Matta de libérer Mme Élia. Selon une source proche du dossier, la requête de Me Khoury s’était notamment fondée sur une réponse de la Direction générale des douanes (dont relèvent les douanes du port de Tripoli) à une demande d’informations complémentaires de la juge Matta, parvenue à celle-ci à la fin de la semaine dernière. La source indique, dans ce cadre, que la direction des douanes a reconnu que la cheffe du régional de Tripoli a rempli son obligation professionnelle en chargeant un inspecteur des douanes de vérifier si la nature et la quantité des marchandises litigieuses sont conformes à la réalité. Selon cette source, il n’incombe pas à un chef de régional de se rendre lui-même sur le terrain.

Si l’enquête d’al-Jadeed évoquait une fraude sur le poids des marchandises, il semble que la justice a établi que ces marchandises – jouets, équipements pour magasins, articles ménagers, etc. – ne sont pas taxées en fonction de leur poids, mais de leur quantité et de leur valeur.

Concernant le président du port de Tripoli, Azzam Kanj, ainsi qu’un inspecteur douanier et un transitaire, arrêtés en même temps que Mme Élia, ils restent en détention. Ces trois personnes seraient soupçonnées de falsification de déclarations douanières, un crime selon la loi, car il concerne des documents officiels. La juge Matta a prévu une audience, le 17 décembre, pour les interroger.

Le terminal à conteneurs au port de Tripoli. Photo d'archives Philippe Hajj Boutros/L'Orient-Le Jour Photo port de Tripoli

16/12/2025

« Les guerres de civilisation sont les pires »

Henri Guaino

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