
22/06/2025
Qu’est-ce que la GBU-57, la bombe géante larguée par les États-Unis sur l’Iran ?
Dans la nuit de samedi à dimanche, heure locale, les États-Unis ont ouvertement pris part au conflit entre Israël et l’Iran en frappant les sites d’enrichissement nucléaire iraniens de Fordow, Natanz et Ispahan.
Selon le Pentagone, l’opération a mobilisé une trentaine de missiles lancés depuis des sous-marins, ainsi que quatorze bombes « bunker buster » GBU-57 larguées par des bombardiers furtifs B-2, seuls appareils capables de transporter cette arme massive de 13,6 tonnes. Ces frappes visent des installations enterrées sous plusieurs dizaines de mètres de béton armé et de roche, inaccessibles aux armements conventionnels.
Le GBU-57, surnommé Massive Ordnance Penetrator (MOP), est la plus puissante bombe non nucléaire de l’arsenal américain. Conçue pour percer jusqu’à 60 mètres de profondeur avant d’exploser, elle constitue l’unique solution militaire disponible en dehors de l’arme atomique pour atteindre des sites comme Fordow, situé selon les experts à près de 80 mètres sous terre.
D’après l’U.S. Air Force cité par AP, sept B-2 auraient été déployés, chacun pouvant emporter deux MOP. Israël ne disposant pas de cette technologie, les États-Unis sont intervenus seuls, avançant que l’Iran serait à quelques semaines de fabriquer une bombe nucléaire — une affirmation qui contredit pourtant les rapports officiels du renseignement américain selon The Conversation.
Washington a assuré par voie diplomatique qu’il s’agissait d’un acte unique, non d’un début de guerre ouverte. L’Iran pourrait choisir la voie militaire, viser les forces américaines dans la région, ou perturber le transport maritime dans le détroit d’Ormuz, clé de voûte du commerce pétrolier mondial.
Mais une autre hypothèse inquiète : cette attaque pourrait renforcer la détermination de l’Iran à obtenir l’arme nucléaire. Comme l’ont prouvé les exemples nord-coréen ou ukrainien, posséder ou non l’arme atomique peut faire toute la différence en matière de sécurité nationale.
L’Atomic Energy Organization of Iran (via AP) rappelle que des centrifugeuses étaient encore en activité à Natanz en 2019. Si certains sites ont survécu aux frappes, l’Iran pourrait vouloir se doter, dans l’ombre, d’un dispositif nucléaire tactique, comparable à ceux d’Hiroshima ou Nagasaki.
L’histoire récente montre que sans dissuasion nucléaire, des régimes comme ceux de Kadhafi ou Saddam Hussein n’ont pas résisté aux ingérences militaires. La démonstration de force américaine, bien que ciblée, pourrait ainsi accélérer ce qu’elle cherchait à empêcher.