27/08/2025
Burkina Faso 🇧🇫 📌
Contribution citoyenne: À gauche, voici les pieds d’un homme au front.
Un homme qui a tout donné.
Un patriote (le vrai), un frère, un fils de la terre, un VDP.
Il a fui l’enfer, traversé la brousse, marché des jours et des nuits, avec pour seul viatique : l’espoir de ne pas mourir.
Mais sont-ce vraiment des pieds ? Non, ce ne sont pas des pieds. Ce sont des blessures. Ce sont des kilomètres de souffrance, des jours à fuir les djihadistes seul, affamé, épuisé…
Avec pour seul espoir : SURVIVRE.
Et le plus tragique, ce n’est pas ce qu’il a traversé. Non, c’est surtout le silence de ceux qui gouvernent.
Le silence froid, calculé, cynique, d’un régime plus occupé à bâillonner son peuple qu’à sauver des vies.
Tandis que nos combattants meurent en silence, l’État fait la fête, organise des matchs de gala à coups de millions, distribue des médailles à des héros de salon, applaudit des artistes pendant que le sang sèche dans la brousse de notre pays. Et dans cette pièce tragique, l’acteur principal n’est pas celui qui saigne, mais celui qui ment.
Soutiens d'Ibrahim Traoré, que valent les blessures ou la mort d’un combattant au front pour vous ?
Que valent les pieds gercés d’un homme qui s’est battu, les larmes d'une famille qui ne reverra plus le corps de leur enfant, quand la propagande repeint la guerre aux couleurs de la gloire ? Vos meetings sont pleins, vos mots sont pourtant creux, et la politique que vous soutenez, un théâtre d’ombres où les morts n’ont même pas droit à un nom.
Pendant que vous rendez hommage à ALINO Faso, nos héros anonymes, eux, meurent trois fois : la première fois dans la brousse, la seconde fois "parce que mourir jeune c'est mourir deux fois", et la troisième fois dans l’oubli.
Et quand ils survivent, c’est pour vivre dans un pays qui les ignore, un peuple berné, des dirigeants muets, et une armée d’activistes reconvertis en applaudisseurs professionnels, vendus au plus offrant, oubliant leurs anciennes colères pour épouser les nouveaux mensonges.
Ce texte n’est même pas une critique, non, c'est un cri.
Un cri contre l’indifférence, un cri contre ce régime qui a trahi ses promesses, trahi son peuple, trahi ses soldats.
Un cri pour nos soldats brisés, pour ces vies fracassées, pour ces voix qu’on n’entend plus.
Un cri surtout parce qu’un pays qui laisse mourir ses défenseurs dans l’oubli n’a pas d’avenir.