20/07/2025
De la Musique à la Magistrature, le parcours inspirant de l’ex rappeur Cheick Oumar Doumbia alias LEZY BOOZA devenu Magistrat.
« De la Plume engagée au Marteau de Juge, le chemin fut long, rude et sans raccourcis.
En effet, il y a plus de dix (10) ans, je rappais pour éveiller les consciences, pour dénoncer les injustices...
Entre manque de moyens, regards condescendants, isolements, doutes, et parfois même déceptions, j'ai su qu'il fallait rendre justice autrement, par le droit que j'étudiais avec passion, amour et volonté de marquer des empreintes.
Entre 2014 et 2015, me voyant incompris, détesté pour mon franc-parler, abandonné par une jeunesse négativement influencée et des promoteurs de spectacles ne visant que leurs intérêts personnels, j'ai vite compris que ma place n'était pas dans ce milieu et j'ai donc décidé de "stopper" le rap pour :
- effectuer des stages dans des juridictions, dans des cabinets d'avocats et d'huissiers... ;
- m'inscrire en Master II (Droit privé général) brillamment obtenu à l'ISPRIC où je dispense d'ailleurs des cours de droit depuis plusieurs années maintenant, tout comme dans d'autres universités privées ;
- suivre des formations pour renforcer mes acquis et mieux m'armer pour les concours.
Ainsi, en 2023, j'ai postulé au concours de recrutement des Auditeurs de justice et à celui des Greffiers en chef.
Doublement admis, j'ai opté pour la Magistrature en renonçant bien évidemment à mon admission au concours des Greffiers en chef.
C'est l'occasion pour moi de saluer les Autorités de la Transition et, plus particulièrement, le Ministère de la Justice et des Droits de l'Homme, Garde des Sceaux pour l'organisation transparente et rigoureuse des concours car, sans cette transparence et cette rigueur, tous ceux-là qui ont été admis, avouons-le, ne l'auraient pas été.
Aujourd’hui, je suis Magistrat, pas pour tourner le dos à mon parcours, mais pour l’honorer. Je ne saurais terminer sans rappeler le sens même du rap : "Revolution of African People" contre quoi ? L'injustice !
Sans en vouloir à qui que ce soit, c'est cette même injustice que je m'engage à combattre toute ma carrière professionnelle, parce que je sais ce que ça fait d'en être victime, j'en ai d'ailleurs été à plusieurs niveaux (j'évite d'en parler parce que, pour moi, ces pages sont tournées et je suis loin d'être rancunier pour ceux qui me connaissent bien).
Enfin, ce parcours n’est pas un miracle, c'est juste le fruit de la foi à travers des prières et mon engagement sans faille pour ma religion, du travail, du soutien de ma famille et surtout de ma très chère maman (Me Djénéba KÉÏTA, Greffière en chef à la retraite), de mes proches et surtout d’une rage de réussir et de rendre justice à ceux qui en ont besoin.
Merci de votre attention !
Qu'Allah SWT bénisse le Mali !
La stabilité sociale dépend de la bonne distribution de la justice !!! »
Cheick Oumar Doumbia
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