01/11/2025
LE MALI 🇲🇱 SORT VAINQUEUR DU BRAS DE FER QUI L’OPPOSE À BARRICK MINING CORPORATION QUI EST L’UN DES PLUS GRAND PRODUCTEUR D’OR AU MONDE 🌍
L’ordonnance rendue ce 29 octobre 2025 par le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) marque un tournant décisif dans le différend opposant l’État malien au géant aurifère Barrick Mining Corporation.
Le CIRDI, institution d’arbitrage de la Banque mondiale, a rejeté la demande d’urgence introduite par Barrick en décembre 2024, une décision perçue comme une première victoire diplomatique et juridique pour le Mali.
Rappel du contexte
À l’origine du différend : un ensemble de désaccords entre l’État malien et Barrick autour de la gestion du complexe aurifère Loulo-Gounkoto, situé dans la région de Kayes.
Barrick avait sollicité l’arbitrage international du CIRDI afin de contester plusieurs mesures des autorités maliennes, notamment :
• la détention continue de quatre membres de son personnel,
• la suspension des mandats d’arrêt délivrés dans le cadre du contentieux,
• la nomination d’un administrateur provisoire pour superviser l’exploitation du site après la suspension des activités par Barrick,
• et la question de l’expiration prochaine de la licence d’exploitation de Loulo, prévue en 2026.
La décision du CIRDI : un signal fort
L’ordonnance du 29 octobre 2025 rejette ces demandes de mesures provisoires.
Concrètement, le tribunal arbitral estime que les conditions d’urgence et de préjudice irréparable ne sont pas réunies pour suspendre les actions de l’État malien.
Cette décision consolide la position du Mali et renforce la légitimité de ses institutions nationales dans le traitement du dossier.
Pour le gouvernement malien, cette victoire juridique démontre sa volonté de défendre la souveraineté économique et judiciaire du pays, tout en restant dans le cadre du droit international.
Vers une reprise du dialogue ?
Reste à savoir si Barrick, ébranlée par cette première défaite, choisira de revenir à la table des négociations.
De son côté, l’État malien pourrait maintenir une posture d’ouverture prudente, dans le respect de ses lois et de ses intérêts stratégiques.
Derrière les enjeux économiques se joue également un volet humain : la détention prolongée des cadres maliens de Barrick, emprisonnés depuis plus de dix mois, demeure un point sensible.
Selon la loi n°2016-007 du 17 mars 2016 portant règlementation des relations financières extérieures des Etats membres de l’UEMOA, son article 42 prévoit que « le retrait de la requête met fin aux poursuites, s’il intervient avant le jugement définitif ».
Une disposition qui pourrait servir de base juridique à une sortie apaisée du conflit, s’ils parvenaient à convenir d’un accord transactionnel définitif
En perspective
Ce dossier met en lumière la nouvelle dynamique du Mali dans la gestion de ses partenariats miniers : un État plus affirmé, plus souverain, mais conscient de la nécessité de préserver un climat d’affaires stable et constructif.
La b***e est désormais dans le camp de Barrick : entre poursuivre le bras de fer juridique ou reprendre le dialogue politique et économique, les prochains jours seront déterminants pour l’avenir du partenariat entre le Mali et l’un des plus grands producteurs d’or au monde.