27/08/2024
شرفني أخي الفاضل رجل الأعمال وعضو لائحة المواب عن حزب الانصاف في ولاية انوكشوط الغربية الأخ جمال ولد جمال ولد خطاري، بترجمة مقال(مأمورية الرئيس الأولى .. بين تطلعاته ورجالاته:
Le premier mandat du Président de la République : Entre ses ambitions et ses hommes
Par : Abdel Baki Ould Mohamed
Mon frère lecteur,
Suite à ce que j’ai abordé dans l’article précédent, ce que je souhaite présenter dans ces écrits n’est ni un soutien ni une opposition, mais plutôt un point de vue personnel sur les mesures de réforme entreprises par notre régime, qui, espérons-le, nous mèneront vers une réalité meilleure.
Pour commencer : ne pas faire de tort au mandat précédent
On ne peut pas dire que le mandat précédent ait été moins productif que les deux mandats de la dernière décennie, surtout lorsqu’on parle des réalisations dans le domaine des infrastructures. Beaucoup de choses ont été accomplies dans divers domaines, tels que les routes, les ponts, les écoles, les hôpitaux, les bâtiments administratifs et sportifs, ainsi que les complexes résidentiels. De plus, des progrès ont été réalisés dans les domaines sociaux et de la santé, ciblant des centaines de milliers de membres des classes vulnérables et défavorisées, ainsi que des familles modestes. Il y a eu également une amélioration des conditions de vie des retraités et certaines augmentations en faveur des fonctionnaires. Sans oublier l’apaisement politique, le désamorçage des conflits ethniques, de classe et régionaux parmi les politiciens et au sein de la société mauritanienne en général, ainsi que la création de l’école républicaine, qui jouera un rôle important dans la consolidation de l’unité nationale et l’élévation des mentalités des générations futures.
Tout cela a été rendu possible grâce aux aspirations et aux directives de Son Excellence le Président de la République, et à l’énorme travail de certains de ses collaborateurs dévoués et compétents, parmi lesquels je mentionne à titre d’exemple, sans être exhaustif :
1. L’administrateur brillant Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, ancien directeur de cabinet et plus t**d ministre de l’Intérieur, le bras politique de Son Excellence le Président de la République et l’architecte de l’apaisement politique.
2. L’homme d’affaires éminent Mohamed Zine El Abidine Ould Cheikh Ahmed, président de l’Union des employeurs mauritaniens et personnalité hautement compétente, dont les entreprises commerciales ont accompli beaucoup de réalisations dans divers domaines. L’Union des employeurs a connu sous sa direction des progrès significatifs et un succès retentissant, grâce à sa dynamisme et à ses excellentes relations tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
Ces personnes, ainsi que d’autres, ont réussi à accomplir beaucoup de choses, en particulier dans l’amélioration de la scène politique et dans le domaine des infrastructures.
Cependant, il y en a d’autres qui ont tenté, par tous les moyens, de minimiser les réalisations de ce mandat, en utilisant la tromperie et en induisant l’opinion publique en erreur, en exploitant certaines faiblesses techniques, notamment :
1. Le style architectural des infrastructures, telles que les écoles, les complexes universitaires, les hôpitaux, les centres de santé et les bâtiments administratifs, n’a pas différé des styles précédents. Ils ont donc été perçus comme une extension des réalisations antérieures par la mémoire collective des citoyens.
2. D’autres réalisations, comme les routes, par exemple, ne peuvent être distinguées les unes des autres en raison de leur similitude. Leur distinction est liée à leur date de construction, que beaucoup ne connaissent pas.
3. Certains secteurs n’ont pas été en mesure de générer de nouvelles idées qui distingueraient cette phase des précédentes.
Cependant, ces erreurs ne peuvent occulter toutes ces réalisations, connues de ceux qui en ont bénéficié. Alors, pourquoi le président n’est-il pas satisfait de son premier mandat ? Et pourquoi beaucoup partagent-ils son opinion ?
Revenons un peu à la campagne de 2019 :
Pendant que le candidat Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani menait sa première campagne présidentielle en juin 2019, ses discours étaient empreints de vitalité, d’optimisme et de clarté dans la vision. Il y avait des raisons et des motivations profondes derrière cela. Le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani se distingue de ses prédécesseurs par plusieurs caractéristiques personnelles spécifiques, parmi lesquelles :
1. Il a grandi dans un environnement spirituel et de leadership, ce qui lui a inculqué, à travers son aspect éducatif, des valeurs et des idéaux élevés tels que la sincérité, la loyauté, la foi et le sacrifice. Cela a également insufflé en lui, à travers son aspect de leadership, des principes de noblesse, de générosité, de défi et d’inspiration, qui sont indispensables à l’esprit de leadership traditionnel.
2. Il est le seul président mauritanien à détenir une maîtrise en sciences administratives et militaires. Ce qui nous intéresse ici, c’est la partie relative aux sciences administratives, qui apportent des connaissances et des informations théoriques aidant à acquérir des compétences en matière d’organisation et de gestion dans le leadership administratif.
3. Depuis son entrée sur le marché du travail, il a toujours occupé des postes de commandement, ce qui impose des caractéristiques spécifiques à la personnalité d’une personne, définissant ainsi son style de travail et ses performances professionnelles. Il a reçu sa première formation militaire parmi les officiers de l’Académie militaire royale de Meknès, au Maroc.
4. Sa large connaissance de toutes les réalités du pays et des citoyens, grâce aux informations reçues lorsqu’il occupait divers postes au sein des institutions militaires et de sécurité, et aux postes de haut niveau qu’il a occupés par la suite.
Ces caractéristiques, toutes combinées, ont fait du président une personne aspirant à accomplir pour son pays ce que ses prédécesseurs n’ont pas réalisé. Il s’est lancé dans ses élections avec un enthousiasme, un optimisme et une préparation au travail et au don sans précédent.
Étant différent de ses prédécesseurs, grâce à ces caractéristiques, le président a mis en place un premier gouvernement après avoir pris le temps nécessaire pour choisir son chef et ses autres membres. À l’époque, ce gouvernement a été qualifié de gouvernement de compétences et a reçu tous les pouvoirs et les ressources matérielles et humaines, contrairement à ce qui se faisait précédemment. De plus, des conseillers ont été nommés à la présidence, et il a été confirmé à l’époque que leur nombre ne serait pas suffisant pour répondre aux besoins du travail.
Qu’est-ce qu’un gouvernement de compétences signifie pour le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani ? Qu’est-ce que cela signifie de lui accorder tous les pouvoirs et moyens ? Et qu’en est-il des conseillers ?
Il ne fait aucun doute que les connaissances théoriques acquises par le président au cours de ses études universitaires, ainsi que l’expérience pratique acquise tout au long de son parcours militaire et professionnel, et même les influences résiduelles de sa première éducation au sein de sa famille de leaders, l’ont amené à comprendre que la centralisation des décisions et des actions ne pouvait donner des résultats globaux pour une institution ou un secteur, encore moins pour construire un État vaste qui a encore besoin de beaucoup.
Son intelligence innée et ses expériences de terrain lui ont également donné la conviction que toute personne à qui une tâche est confiée, surtout si elle a été choisie avec grand soin et possède toutes les qualifications théoriques et pratiques, et à qui sont délégués tous les pouvoirs et moyens nécessaires, ne peut échouer à l’accomplir correctement.
Il en a conclu que la décentralisation des décisions et des actions est le seul moyen sûr de réaliser un État de droit, de créer des réalisations horizontales vastes et complètes couvrant tous les aspects du pays et les intérêts de ses citoyens. C’est pourquoi il a volontairement, contrairement à son prédécesseur, abandonné la centralisation de tous les pouvoirs et les a confiés entièrement aux membres de son gouvernement, avec les moyens matériels et humains nécessaires.
À mon avis, le président attendait des ministres qu’ils élaborent, à partir de cela, une stratégie de travail à court ou à long terme, basée sur l’activation des institutions et l’exploitation des potentiels, selon les domaines de compétence et les ressources disponibles dans leurs secteurs respectifs. Ainsi, un décollage économique et de développement horizontal et équilibré pourrait se produire, couvrant tous les aspects de l’État et les divers intérêts de ses citoyens. À ce moment-là, les réalisations se multiplieraient, les ambitions et les engagements seraient réalisés, et les dossiers se multiplieraient au point que tous les conseillers à la présidence et au Premier ministère, et dans tous les ministères, seraient pleinement occupés. Alors, où s’est produit le dysfonctionnement ?
Le gouvernement s’est divisé en deux groupes :
• Ceux qui croient aux principes et aux rêves du président, soucieux de réaliser ses engagements, et qui ont travaillé dur pour accomplir ce qu’ils pouvaient.
• D’autres, qui ont suivi la maxime de l’écrivain arabique préislamique, Al-Muhalhil Ibn Rabî’ah : “Bidila m’interroge sur son père, sans savoir ce que je cache en moi”, et qui n’ont rien pu faire, étant arrivés par hasard et repartis de la même manière.
Il est donc apparu clairement que ce que le président imaginait ne s’est pas réalisé durant son premier mandat. Même si certaines réalisations ont eu lieu, elles n’ont pas suffi à satisfaire son ambition et son rêve de laisser une empreinte qui le distingue de ses prédécesseurs, en accord avec ses compétences théoriques, pratiques et sociales.
La société mauritanienne et la règle “Les gens ne peuvent agir que de ce qu’ils sont”
Le président était certainement conscient que la succession des régimes précédents avait laissé derrière elle de nombreux maux sociaux graves et nuisibles, contraires à la construction de l’État, tels que l’encouragement au détournement des fonds publics, la propagation de la corruption, et l’alimentation des conflits de classe, régionaux et ethniques. Tout cela doit être évité par toute personne ayant atteint un certain niveau de connaissance ou de position sociale, selon la vision du président.
Au début de son mandat, il m’a semblé, et je ne sais pas si c’était intentionnel ou non, que Son Excellence le président avait insinué la nécessité d’instaurer et de renforcer un sentiment d’honneur, de distinction et de fierté chez les Mauritaniens, dans le but de les préparer à abandonner ces mauvaises habitudes et comportements. Cependant, cela n’a pas été accompagné d’une campagne de sensibilisation médiatique ni d’une tentative d’adopter des titres prestigieux, comme cela s’était fait lors d’une expérience similaire en Irak sous le régime du défunt Saddam Hussein, où les hommes étaient appelés “les vaillants” et les femmes “les nobles”. Ce sentiment servait de gardien intérieur, empêchant les gens de faire ce qui est contraire à ce titre prestigieux.
Malheureusement, cette idée est morte avant de voir le jour, et les Mauritaniens sont restés prisonniers d’une mentalité collective formée et programmée selon le même système implanté par les régimes précédents, avec sa classe politique, culturelle, intellectuelle et sociale, selon le principe : “Les gens ne peuvent agir que de ce qu’ils sont.”
Malheureusement aussi, certains de ceux en qui le président avait confiance n’ont pas compris ce qu’il espérait atteindre, et se sont laissés aller à ces mauvaises habitudes et comportements, tombant dans les pièges de la corruption et de l’argent public. Certains d’entre eux n’ont vu que leurs cercles sociaux restreints.
En conclusion, pour éviter de répéter le même scénario que le mandat précédent :
Conscient que le temps passe vite et qu’il n’y a plus de temps à perdre, il est impératif que chacun adopte des principes de sérieux dans le travail, de respect des fonds publics, d’exploitation des ressources, de fixation d’objectifs et de mise en œuvre de stratégies, afin de réaliser un décollage économique global et de créer un État de droit, qui est l’objectif recherché.
Le Président de la République a conservé ceux de ses collaborateurs qui étaient compétents, conscients de ses attentes, capables de les réaliser, et y a ajouté une nouvelle élite, principalement composée de jeunes, avec des compétences élevées, pleins de dynamisme, d’intelligence et de savoir, en espérant que “Dieu apportera un changement après cela.”
Il ne fait aucun doute que les membres de ce gouvernement bénéficieront de l’expérience de leurs prédécesseurs, comprenant le sens de l’adage : “Seuls les hommes forts et honnêtes peuvent bâtir les nations”, et rappelant ce qu’a dit Al-Mutanabbi : “Je n’ai jamais vu de défauts chez les gens aussi grands que le manque chez ceux qui peuvent tout accomplir.”
Oui, mesdames et messieurs les ministres, vous êtes capables de cela avec vos compétences, vos pleins pouvoirs et les ressources matérielles et humaines mises à votre disposition. Réalisez et accomplissez pour votre pays, et l’histoire vous en tiendra compte. Ne décevez pas l’espoir de votre président et de votre peuple.
Que Dieu guide et soutienne tout le monde.
Nouakchott, le 27/08/2024