26/09/2025
6 victimes de « planting » par la SST voient leurs charges provisoires abandonnées par le DPP
Le Directeur des Poursuites Publiques (DPP) a annoncé, dans un communiqué émis ce vendredi, la radiation des charges provisoires pesant sur plusieurs personnes accusées de trafic de drogue. Cette décision touche six dossiers emblématiques, tous liés à la Special Striking Team (SST), unité aujourd’hui au cœur d’allégations de manipulation de preuves.
Huit dossiers visés, six radiés d’office
Le communiqué dresse la liste des affaires concernées :
Police v Akil Bissessur (Grand Port)
Police v Avinash Bissessur (Grand Port)
Police v Doomila Devi Moheeputh (Grand Port)
Police v Jean Bruneau Laurette (Moka)
Police v Jean Luca Ryan Laurette (Moka)
Police v Vimen Sabapati (Port-Louis)
Police v Akil Bissessur (Black River – déjà rayée)
Police v Doomila Devi Moheeputh (Black River – déjà rayée)
Tous ces dossiers concernent des accusations de trafic de drogue et ont été détectés et instruits par la SST. Dans six cas, le DPP a demandé la radiation immédiate des charges provisoires, estimant que leur maintien serait injuste alors que de nouvelles investigations s’annoncent longues.
Des accusations graves contre la SST
Selon le DPP, les suspects n’ont cessé de clamer leur innocence. Ils affirment que la drogue et les preuves ont été « plantées » par des membres de la SST. Ces dénonciations, jugées extrêmement sérieuses, ont conduit à des plaintes auprès de l’Independent Police Complaints Commission (IPCC), qui poursuit toujours ses enquêtes.
Le DPP insiste sur le caractère singulier de ces affaires : même unité policière impliquée, accusations de trafic de drogue, mais aussi allégations de fabrication de preuves. L’issue des enquêtes de l’IPCC pourrait, à terme, éclairer ces zones d’ombre.
Des enquêtes supplémentaires exigées
Malgré la radiation des charges provisoires, le DPP précise qu’il ne s’agit en aucun cas d’un abandon définitif des poursuites.
« Il ne faut pas considérer la radiation des charges comme un no further action », souligne le communiqué. De nouvelles investigations sont ordonnées dans toutes les affaires. Elles porteront, entre autres, sur les allégations formulées par les suspects.
Le DPP rappelle que les charges provisoires, déposées depuis 2022 et 2023, étaient assorties de conditions de liberté très strictes, notamment des ordonnances de prohibition. Maintenir ces contraintes pendant des mois supplémentaires, alors que des enquêtes approfondies doivent encore être menées, serait contraire à l’équité.
Une décision concertée avec la police
La décision de demander la radiation des charges provisoires a été prise après consultation du Commissaire de Police. Le DPP a ordonné que les différentes juridictions concernées soient saisies en urgence pour acter cette mesure