15/12/2025
Il y a des moments où le silence devient une complicité.
Il y a des moments où les ambiguïtés politiques cessent d’être des “stratégies” pour devenir des lâchetés.
Nous y sommes.
L’antisémitisme qui gangrène aujourd’hui notre pays n’est pas tombé du ciel. Il est nourri, toléré, encouragé par deux pôles radicaux qui n’ont, au fond, plus rien à envier l’un à l’autre.
D’un côté, l’extrême gauche qui gravite autour de LFI et de Jean-Luc Mélenchon, qui a multiplié les ambiguïtés, les insinuations, les attaques “sous-entendues”, les silences coupables au moment précis où la clarté morale s’imposait. Quand on refuse systématiquement de nommer l’antisémitisme, quand on détourne chaque drame, chaque meurtre, chaque profanation pour nourrir un discours de ressentiment, on joue un rôle. On participe au climat. On ouvre la porte aux pires dérapages.
De l’autre, l’extrême droite historique, celle des Le Pen, celle de Bardella, celle qui se repeint en parti “fréquentable” mais traîne derrière elle des décennies de dérapages, de références, d’allusions, d’amitiés embarrassantes, de complaisances avec les discours haineux. L’extrême droite actuelle a beau faire semblant de rompre avec son passé, elle laisse prospérer autour d’elle des groupes, des influenceurs, des satellites dont les obsessions et les fixations ne trompent personne.
Deux radicalités opposées qui se rejoignent dans les mêmes dérives: exaltation de la colère, désignation de boucs émissaires, complaisance avec les passions tristes, incapacité volontaire à tracer une ligne claire face à ce fléau millénaire.
Résultat: un pays qui se fracture, des citoyens juifs qui vivent dans la peur, des insultes, des menaces, des agressions, et un poison qui circule à découvert.
Il faut le dire avec une gravité totale: les extrêmes, qu’ils soient drapés de rouge ou repeints en bleu marine, portent ensemble une responsabilité morale dans ce climat.
Ils ont fait du flou une arme, du déni un réflexe, et de l’indignation sélective une stratégie.
La République n’a pas besoin de leurs calculs.
Elle n’a pas besoin de leurs petites manœuvres.
Elle n’a pas besoin de leurs contorsions.
Elle a besoin d’une ligne claire:
l’antisémitisme n’est pas une opinion. Ce n’est pas un thème de meeting. Ce n’est pas un outil stratégique. C’est un danger. Un vrai. Un ancien. Un constant.
Et face à ce danger, ceux qui ne parlent pas clairement se rangent, qu’ils le veuillent ou non, du mauvais côté de l’Histoire.