05/08/2025
🇳🇪 Message de motivation pour la jeunesse nigérienne
Je m’appelle Salifou Issoufou.
Moi aussi, j’avais de grands rêves pour mes études. Mais le manque de moyens financiers et de soutien m’a empêché d’aller loin. Mon parcours scolaire s’est arrêté en classe de 3ème, en 2010.
À l’époque, je faisais chaque jour 2,5 kilomètres à pied, entre mon village Tounfafi et Madaoua, juste pour avoir accès à l’école. Malgré les difficultés, la fatigue, la chaleur, je n’ai jamais abandonné.
Aujourd’hui encore, j’ai des regrets. J’aurais aimé aller plus loin dans les études. Mais je garde l’espoir que ma voix servira à éveiller d'autres jeunes comme moi.
✊🏽 À vous, les jeunes du Niger :
L’école est votre avenir.
Même si vous n’avez pas d’argent, même si c’est difficile, même si vous êtes tentés d’abandonner, n’arrêtez jamais d’apprendre.
👉🏽 Vous êtes les leaders de demain.
👉🏽 L’avenir de notre pays est entre vos mains.
👉🏽 Sans éducation, pas de développement.
Travaillez dur aujourd’hui, pour vivre dignement demain. Ne laissez pas les obstacles vous voler votre futur.
"Un livre entre vos mains vaut mieux qu’un regret dans le cœur."
Le savoir est une arme plus puissante que toutes les richesses du monde.
🇳🇪 Ensemble, bâtissons un Niger fort, instruit et fier.
🧒🏽 Je suis aussi un orphelin… mais je n’ai jamais abandonné.
Je suis maraya.
J’ai perdu mon père quand j’avais seulement 11 ans.
Depuis ce jour, la vie est devenue encore plus difficile pour moi. Il n’y avait plus personne pour me soutenir financièrement, ni pour m’encourager.
Mais malgré cela, je n’ai jamais laissé tomber l’école.
C’est moi-même qui me suis forcé à continuer. C’est par ma propre volonté que j’ai poursuivi mes études.
Je me suis battu seul, sans père, sans richesse, sans privilèges.
📣 À vous, jeunes frères et sœurs du Niger :
Beaucoup d’entre vous ont encore leurs parents, ont plus de moyens que moi à l’époque.
Mais pourtant, certains abandonnent l’école pour rien. D’autres perdent leur temps dans la rue, dans les plaisirs passagers.
Je vous en supplie, réveillez-vous.
Ce monde appartient à ceux qui se battent pour leur avenir.
Moi, sans rien, j’ai lutté pour apprendre. Et vous ? Quel est votre excuse ?
📘 L’éducation, c’est la clé.
Ne laissez pas la pauvreté vous faire croire que vous êtes condamnés.
Même un maraya, même un pauvre peut réussir s’il a le courage et la patience.
Vous êtes l’espoir du Niger. Vous êtes l’avenir de l’Afrique.
Levez-vous, étudiez, et changez votre destin.
« N’attendez pas que quelqu’un vous pousse. Soyez votre propre force. »
💔 J’ai mal quand je vois les autres aller à l’école…
Jusqu’à aujourd’hui, chaque fois que je vois des élèves habillés pour aller à l’école,
mon cœur se serre.
Je ressens une douleur profonde, une tristesse silencieuse,
parce que je me revois moi-même,
un jeune garçon plein de rêves, bloqué par la pauvreté.
Souvent, j’ai envie de pleurer…
Pas de jalousie, non,
mais de chagrin,
parce que j’aime l’école,
j’aime apprendre,
et j’aurais tout donné pour continuer.
😔 Mais je ne suis "personne"…
Moi, je ne suis pas le fils de quelqu’un de connu,
Je ne viens pas d’une famille riche,
Je suis né dans l’oubli, j’ai grandi dans la poussière.
Mais si j’avais eu les moyens…
Wallahi, aujourd’hui je serais loin dans mes études.
Car j’aime l’école, par Allah, j’aime apprendre.
Mais c’est ainsi…
C’est le destin qu’Allah m’a écrit,
et je l’accepte avec patience.
✊🏽 Mais à vous qui avez encore une chance : NE LÂCHEZ PAS !
À toi qui lis ceci,
Toi qui as encore des parents, un toit, des habits propres,
Toi qui peux encore aller à l’école sans marcher 2,5 km tous les jours,
Toi qui as ce que je n’ai jamais eu…
Saisis ta chance. Ne perds pas ton temps. Ne méprise pas l’école.
Parce que le savoir, c’est la seule richesse qui ne finit jamais.
“Moi, je n’ai pas pu… mais toi, tu peux. Et tu dois
Il fut un temps où, quand je ne voulais pas rentrer à la maison, je restais à l'école C.E.S MADAOUA. J'avais faim, et il y avait aussi Daouda, avec nos pensées tournées vers les études. Souvent, je ramassais les restes de nourriture que d'autres avaient laissés tomber par terre, après avoir bien vérifié que personne ne me regardait, pour éviter qu'on ne se moque de moi.
Je parle de ces petits morceaux de nourriture qu'on trouvait encore dans les sachets, abandonnés ça et là. Moi et les chèvres qui traînaient dans l'école, on se disputait presque pour récupérer ces restes et les manger.
Sache, mon ami, qu’il faisait froid, très froid, pendant l’harmattan du matin, et je n'avais même pas mangé à la maison. Parfois, je me contentais de boire un peu d'eau à la fontaine en récitant une prière sur la route.
C’est ainsi que j’entrais à Madaoua, le cœur rempli de joie, pensant que je venais apprendre. Je mangeais un peu de ce que je trouvais, buvais de l'eau, et je m'en contentais. Mais chaque fois que je voyais mes camarades avec leurs beaux uniformes neufs, leur parfum, leur air tranquille, je me disais : si seulement j’avais moi aussi cette chance...
Par Dieu, je mourrai avec l’amertume de l’éducation dans le cœur. Nous vivons dans un monde où, si tu n’es pas “fils de quelqu’un”, on ne te considère même pas. Mais ce n’est pas grave...
Quand je repense à mon parcours scolaire, je ne ressens aucune joie. Au contraire, cela me remplit d'amertume et de tristesse. J’ai des amis aujourd’hui qui sont devenus médecins, policiers ou encore militaires. Moi, depuis le début, mon rêve était de devenir enseignant, un vrai professeur. Mais malheureusement, ce rêve ne s’est jamais réalisé. Malgré tout cela, aujourd’hui, je dis Alhamdulillah.
Après mon arrivée au Nigeria, j’ai appris à mieux comprendre la vie. J’ai acquis de nombreuses compétences, certaines modernes, d’autres traditionnelles, et certaines même confidentielles. Parmi ces compétences, je me suis spécialisé dans le domaine de l’informatique, tant au niveau du matériel que du logiciel.
J’ai aussi appris la programmation, le design, le flashing et le déblocage de téléphones, l’édition de documents avec Microsoft Word, et bien d’autres choses encore. Aujourd’hui, je maîtrise tout cela, et j’ai même formé plusieurs personnes. Je répare également des téléphones de A à Z. J’ai même des élèves au Niger, dans un petit village appelé Gidan Makera.
Un jour viendra, je rendrai tout ce qu’on m’a fait vivre. Tôt ou t**d.
Mon histoire est longue. Ce que je viens de dire ici n’en est qu’un petit extrait. Si je devais tout raconter, il te faudrait des mois pour tout lire...
La vie est une étape après l’autre. Je le sais, mais insha ALLAHU, je réaliserai mon rêve de servir ma patrie, le Niger. Car j’ai un amour profond pour mon pays. On dirait que nous sommes laissés pour compte, surtout dans le domaine des sciences et de la technologie.
C’est pourquoi, même pour la publicité, lorsqu’une entreprise cherche des partenaires, ce sont souvent les Nigérians qui sont sollicités. Cela me fait mal. C’est ce qui m’a poussé à commencer à apprendre le métier de la production cinématographique, pour pouvoir ramener ce savoir-faire dans mon pays, le Niger.
Je suis convaincu que si nous développons tout localement dans notre pays, nous finirons par nous relever, même si certains Nigérians nous méprisent et se demandent « qui sommes-nous » pour prétendre faire comme eux.
Savez-vous depuis quand j’ai cette vision ? Vous allez sûrement dire non. Eh bien, ce rêve a commencé depuis mon enfance. Et insha ALLAHU, je continue de prier Dieu pour qu’Il m’aide à réaliser ce rêve : faire quelque chose de grand pour mon pays, le Niger, même si je n’ai pas eu la chance d’obtenir un emploi dans la fonction publique à cause du manque de diplômes qualifiants.
Même pour les simples campagnes publicitaires, on exige souvent qu’elles soient faites depuis le Nigeria. Pourtant, ces gens sont comme nous, des humains ordinaires, ni plus ni moins. Comment ont-ils atteint ce niveau ?
J’en appelle donc à nos autorités nigériennes, à nos aînés, à nous soutenir dans cette initiative : créer une plateforme cinématographique dans la ville de Tounfafi, région de Tahoua. Je dis cela avec le cœur, car cette situation me fait mal. Et si je ne m’exprime pas, je ne trouverai pas la paix intérieure.
BEAUCOUP