13/07/2025
🎬 CINÉMA BÉNINOIS : ENTRE RICHESSE ENDORMIE ET RÉVEIL NÉCESSAIRE
🧭 1. Où en est-on ?
Le cinéma béninois, c’est un trésor caché dans un grenier poussiéreux. Depuis les débuts avec des figures comme Pascal Abikanlou, il a posé des bases solides. Mais soyons francs : on n’a jamais vraiment capitalisé sur ce socle historique. Pendant que le Nigeria, notre voisin bruyant, et la Côte d’Ivoire avancent à grandes enjambées, le Bénin semble encore hésiter à croire en son propre reflet.
📽 2. Les forces (oui, il y en a)
Un réservoir de talents : scénaristes, comédiens, réalisateurs, monteurs… Le pays regorge de créatifs souvent sous-estimés ou sous-exploités.
Une culture puissante : traditions, spiritualité, contes, luttes historiques… Le Bénin possède un vivier narratif inégalé en Afrique de l’Ouest.
Une diaspora engagée : de jeunes béninois formés à l’étranger reviennent avec un œil neuf et une envie sincère de bâtir.
🌱 3. Ces frémissements qu’on ne peut plus ignorer
La série APPARENCE et ALOKAN
Plus que de simples fictions, ces séries sont des signaux forts. Bien produites, bien jouées, elles prouvent que le Bénin peut créer du contenu qualitatif, sérieux, profond. On sent la volonté claire d’élever le niveau, de dépasser le simple divertissement.
SEDO+ : un studio, une plateforme, une vision
Porté par Sèdo Tossou, SEDO+ rompt avec l’attente passive. C’est un véritable laboratoire créatif qui produit et diffuse autrement. Le streaming “made in Bénin”, c’est encore modeste, mais révolutionnaire ici. Une première brèche vers l’autonomie de distribution, et ça, c’est un grand pas.
🧨 4. Les failles criantes
Manque de financement et vision politique.
Peu de circuits de diffusion et de salles modernes, résultats Films produits mais invisibles
Pas ou peu de structures de formation professionnelle.
Absence de syndicat fort pour défendre les métiers du secteur
🪞 5. Le miroir déformant des séries comiques
Beaucoup associent encore “cinéma béninois” à des séries comiques tournées dans des salons, mal éclairées, avec un jeu exagéré. Ce n’est pas un jugement, c’est un constat. Ces productions populaires ont leur place, mais elles ne doivent pas devenir notre plafond de verre.
🚀 6. Les pistes de relance (oui, il y a de l’espoir !)
Créer une école nationale du cinéma
Lancer un fonds d’appui à la production audiovisuelle
Favoriser les coproductions et tournages internationaux
Valoriser le cinéma dans les écoles.
Moderniser nos récits : raconter le Bénin contemporain avec les racines d’hier.
🌍 7. Et si on rêvait ?
Et si le Bénin devenait le studio spirituel de l’Afrique ?
Un lieu où l’on filme le visible et l’invisible, le sacré et le moderne ?
Un endroit où les contes vodun rencontrent le cinéma de genre, où Claude N’goloyé croise les Wachowski ?
🎤 En guise de fin :
> Le cinéma béninois ne demande pas la charité. Il exige le respect, l’investissement et le feu sacré.
On n’est pas en re**rd. On est en gestation.
Mais attention : si on ne pousse pas maintenant, c’est l’oubli qui accouchera à notre place.
Claude N'goloyé, CN Bénin
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