17/08/2025
DÉCLARATION DE LA JEUNESSE DU TIBESTI AU GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DU TCHAD
Nous, jeunes diplômés sans emploi et cadres originaires du Tibesti, brisons aujourd'hui le silence pour lancer un appel pressant et solennel au Gouvernement de la République du Tchad.
Depuis la période de transition jusqu'à ce jour, notre région subit une marginalisation persistante et inacceptable, alors même qu'elle contribue de manière significative à la richesse nationale. La découverte de l'or en 2012, suivie d'autres matières premières rares, a fait du Tibesti un pilier essentiel du Trésor public. Après le poste de Ngueli, le Tibesti constitue la deuxième source de recettes douanières du pays.
Pourtant, cette contribution généreuse est "récompensée" par les tenants du pouvoir de la façon la plus amère qui soit :
1. Dégradation environnementale sévère liée à l'exploitation minière.
2. Manque criant d'eau potable pour les populations.
3. Absence d'infrastructures sanitaires et éducatives dignes de ce nom.
4. État déplorable des routes (délabrement généralisé).
5. Pire encore : un embargo de fait sur l'intégration à la fonction publique, diverses nominations et sur la promotion en grade des militaires originaires du Tibesti.
L'exploitation de la mine du Tibesti a pourtant permis au gouvernement tchadien de créer de nombreuses institutions, parmi lesquelles la SONEMIC. Cette société emploie des milliers de personnes : fonctionnaires civils et membres de la brigade minière. Or, parmi tous ces employés, on ne compte que SEULS (6) jeunes ressortissants du Tibesti.
Cette sous-représentation est déjà un scandale en soi. Mais ce qui est encore plus inacceptable : parmi ces six jeunes, 4 travaillent sur la base de simples notes de service. Après près de quatre années de loyaux services, ils n'ont toujours pas obtenu de Contrat à Durée Indéterminée (CDI). Ils demeurent dans une précarité totale, susceptibles d'être licenciés à tout moment, sans aucune sécurité de l'emploi ni reconnaissance de leurs droits.
Face à cette situation intolérable, nous exigeons :
1. La levée immédiate de tout embargo, explicite ou implicite, concernant l'intégration des cadres et de la jeunesse du Tibesti dans la fonction publique et les entreprises parapubliques, notamment la SONEMIC.
2. La régularisation immédiate et l'octroi de CDI aux jeunes ressortissants du Tibesti actuellement employés de manière précaire par la SONEMIC et autres structures bénéficiant de la manne de notre région.
3. L'application stricte du principe d'équité et de représentativité régionale dans tous les recrutements et promotions au sein de l'administration publique et des sociétés d'État.
4. Un investissement urgent et substantiel dans les infrastructures de base du Tibesti (eau, santé, éducation, routes) proportionnel à la contribution économique de la région.
Le Tibesti mérite mieux. Tou exige justice et équité. Nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone. Notre région nourrit la nation ; il est temps que la nation reconnaisse pleinement ses enfants et leur droit légitime au développement et à l'égalité des chances.
Nous restons vigilants et déterminés à voir nos justes revendications aboutir.