30/11/2025
« J’assistais aux cours du cheikh Ibn Bâz alors que j’étais dans une grande pauvreté et un grand besoin. Je ne possédais presque rien de ce bas-monde.
Un jour, j’ai voulu faire plaisir au cheikh.
Je me suis dit : “Je vais l’inviter à dîner”, tout en étant persuillé qu’il refuserait à cause de ses nombreuses responsabilités et occupations.
Après le cours du Maghrib, je lui ai donc dit :
Cheikh, accepteriez-vous de dîner chez moi ce soir ?
Il répondit : Avec plaisir.
Et il accepta.
J’étais complètement désemparé : je n’avais rien à lui offrir.
Le cheikh ajouta :
Mais j’ai deux conditions :
La première, que tu ne te charges d’aucune dépense supplémentaire.
Je me suis dit intérieurement : “De toute façon, je n’ai rien…”
La seconde : tu viens avec moi maintenant à un rendez-vous, puis ensuite nous irons chez toi.
J’acceptai, et nous partîmes en voiture. Le chauffeur conduisait, et j’étais assis à côté du cheikh.
Soudain, je vis des gardes, des sécurités, des portails… Les agents ouvraient le passage au cheikh.
Nous arrivâmes à un palais : c’était le palais du roi Fahd !
Nous sommes entrés, et je trouvai les princes et le roi assis, attendant l’arrivée du cheikh.
Il leur donnait un cours après la prière d’Isha, et le roi obligeait les princes à assister.
J’étais extrêmement gêné : mes vêtements étaient sales et je ne savais même pas comment cacher leur état.
Le cheikh donna son cours. Les princes et le roi étaient assis avec le plus grand respect.
Puis, lorsqu’il voulut partir, ils lui dirent :
Non, Cheikh, le dîner est prêt.
On apporta alors une table remplie de plats que je n’avais jamais vus de ma vie.
J’étais très heureux… mais le cheikh s’excusa :
Je suis invité ce soir.
Ils insistèrent, mais il refusait encore et encore.
L’un d’eux finit par dire :
Invité chez qui ? Nous demanderons la permission en ton nom, Cheikh.
J’étais sur le point de dire : « Chez moi ! » afin qu’ils me dispensent… Mais le cheikh refusa de révéler mon nom et continua de décliner leur invitation.
Quand ils comprirent qu’il ne céderait pas, ils le laissèrent partir.
Nous prîmes donc la route vers chez moi.
Et, par Allah, je n’avais chez moi que du pain sec et quelques restes de fromage.
Je les ai présentés au cheikh ; il mangea, puis ne cessa de prier pour moi, de me remercier et de dire :
Qu’Allah te récompense ! Tu as bien fait, tu m’as honoré, tu m’as nourri.
J’étais rempli de joie.
C’est comme si le cheikh voulait faire comprendre que son acceptation de mon invitation passait avant celle du roi, et que l’honneur ne se mesure ni aux palais ni aux souverains. »
Voilà les nobles qualités de notre cheikh Ibn Bâz : il n’était pas des gens de ce bas-monde.
Qu’Allah lui fasse une immense miséricorde et nous rassemble avec lui parmi les prophètes, les véridiques, les martyrs et les vertueux. Quelle excellente compagnie !