16/01/2025
𝗚𝗲𝗻𝗲̀𝘃𝗲 (𝗦𝘂𝗶𝘀𝘀𝗲 🇨🇭) : 𝗜𝗻𝘁𝗲𝗿𝘃𝗲𝗻𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗜𝗯𝗿𝗮𝗵𝗶𝗺𝗮 𝗗𝗜𝗔𝗟𝗟𝗢, 𝗿𝗲𝘀𝗽𝗼𝗻𝘀𝗮𝗯𝗹𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗼𝗽𝗲́𝗿𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗱𝘂 𝗙𝗡𝗗𝗖 𝗮𝘂 𝗖𝗼𝗻𝗴𝗿𝗲̀𝘀 𝗺𝗼𝗻𝗱𝗶𝗮𝗹 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗿𝗲 𝗹𝗲𝘀 𝗱𝗶𝘀𝗽𝗮𝗿𝗶𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗳𝗼𝗿𝗰𝗲́𝗲𝘀
Mesdames et Messieurs,
Chers participants,
Je viens de la République de Guinée, un pays situé en Afrique de l’Ouest.
Ce pays est habité par une population éprise de paix et de justice, qui aspire à vivre dans un État de droit où la justice, indépendante et respectueuse de la loi, est garante de la sécurité, de la paix et de la stabilité.
Depuis 1958, la Guinée a été gouvernée par deux présidents civils et trois militaires, auxquels s’ajoute l’actuel président de la transition militaire.
Au cours des différents régimes, une problématique majeure persiste : celle de la justice au service de la loi. Cette problématique est à l’origine des frustrations en Guinée, de la mauvaise gouvernance et des conflits socio-politiques.
La particularité de ma présence à cette rencontre importante sur les disparitions forcées, qui regroupe plus de 700 délégués de différents pays, est que ce phénomène a refait surface en Guinée avec l’arrivée de la junte militaire au pouvoir en 2021.
J’ai deux frères, amis et compagnons de lutte pour la liberté, la démocratie et les droits de l’homme en Guinée, en l’occurrence Oumar Sylla, alias Fonikè Manguè, et Mamadou Billo Bah, qui sont victimes de disparitions forcées depuis le 9 juillet 2024.
Il y a également le journaliste Marouane Camara et le citoyen Sadou Nimagan, qui ont subi le même sort que mes camarades cités ci-dessus.
Le seul "crime" de Fonikè, Billo et Marouane est d’avoir servi leur patrie en demandant aux militaires de respecter les droits et libertés des citoyens guinéens et d’organiser des élections pour un retour à l’ordre constitutionnel.
La réponse du gouvernement guinéen aux familles de Fonikè et de Billo a été, je cite : "Les adultes ont le droit de disparaître."
Comme pour dire qu’en Guinée, sous le régime de la junte militaire actuelle, il n’y a ni droit, ni justice, ni protection pour les activistes, opposants et citoyens qui expriment pacifiquement leur désaccord avec la gestion de la junte.
Comme pour dire aux familles : "Nous avons bien fait, et vous n’avez que vos yeux pour pleurer."
Quel cynisme. Quelle irresponsabilité !
Mesdames et Messieurs,
Nous ne baisserons pas les bras. Nous continuerons à dénoncer, en Guinée et ailleurs, la responsabilité de la junte militaire dans l’enlèvement et les disparitions forcées de Fonikè, Billo, Marouane et tous les anonymes.
Merci pour votre soutien. Vous pouvez également compter sur la société civile guinéenne pour rester aux côtés de toutes les familles des disparus dans le monde.
Je vous remercie.
Ibrahima Diallo, FNDC