09/10/2025
Communiqué du collectif de défense des avocats de Monsieur Madiambalba DIAGNE,
de Madame Mabintou DIABY, de Monsieur Serigne Saliou DIAGNE et de Monsieur
Mohamed DIAGNE
Le 29 septembre 2025, le Doyen des Juges d’Instruction du Pool Judiciaire Financier du Tribunal
de Grande Instance Hors Classe de Dakar avait pris sur lui, la responsabilité de placer sous mandat
de dépôt Madame Mabintou DIABY, Messieurs Serigne Saliou DIAGNE et Mohamed DIAGNE,
respectivement épouse et fils de Monsieur Madiambalba DIAGNE, journaliste reconnu à l’échelle
nationale et internationale et directeur de l’organe de presse « Avenir Communication ».
Cette décision faisait suite à une délégation judiciaire ordonnée par le même magistrat, laissée aux
soins de la Brigade Antiterroriste de la Division des Investigations Criminelles (BAT-DIC). Cette
délégation judiciaire était elle-même adossée à un réquisitoire du Parquet Financier du 28 août 2025.
L’enquête subséquente a débuté par l’interpellation et le placement en garde à vue de Madame
DIAGNE et de Monsieur Serigne Saliou DIAGNE bien que celui-ci ne fut nullement visé par le
réquisitoire et n’avait donc strictement rien à faire dans la procédure. Alors qu’aucune raison
sérieuse ne le justifiait, Madame Mabintou DIABY, Monsieur Serigne Saliou DIAGNE et
Monsieur Mohamed DIAGNE, ont, tous les trois fait l’objet d’un mandat de dépôt précipité
prononcé par le Juge d’Instruction, malgré les contestations sérieuses élevées par leurs conseils.
Cette première maldonne d’entrée de jeu traduit la volonté politique (et judiciaire) qui transparait
en filigrane dans cette affaire. Elle n’a pour visée que de mettre aux arrêts Monsieur Madiambalba
DIAGNE qui a toujours assumé sa proximité avec l’ancien Président de la République du Sénégal,
Monsieur Macky SALL. Monsieur DIAGNE a toujours assumé ses prises de positions, qu’elles
soient populaires ou pas. Son franc-parler est dirigé envers toute la classe politique, quelque soit le
bord considéré.
Cette posture lui vaut principalement la chasse à l’homme injustifiée dont il fait actuellement l’objet.
Alors qu’il devait se rendre à Paris pour raisons professionnelles, le 23 septembre 2025, Monsieur
Madiambalba DIAGNE a été interpellé à l’aéroport de Dakar et empêché d’embarquer. Une
convocation aux services de la Division des Investigations Criminelles lui a été remise dans des
circonstances qui révèlent tout le tâtonnement procédural de ces poursuites. Craignant
légitimement une aggravation de la persécution initiée contre lui, Monsieur Madiambalba
DIAGNE n’a eu d’autre choix que de quitter le Sénégal et se replier en France, pour mieux
organiser sa défense et éviter d’être pris à revers.
Par un communiqué daté du 26 septembre 2025, l’Etat du Sénégal indiquait qu’un mandat d’arrêt
international avait été émis à l’encontre de Monsieur DIAGNE. Cette démarche traduit une
instrumentalisation politique caricaturale de l’autorité judiciaire sénégalaise.
La défense de Monsieur Madiambalba DIAGNE a donc immédiatement saisi INTERPOL d’une
demande aux fins de suspension et d’annulation de la notice rouge demandée, à supposer qu’elle
soit accordée, tant le caractère politique de cette procédure doit sauter aux yeux de tous.
Aujourd’hui, nul ne peut ignorer encore moins contester le caractère profondément attentatoire
aux principes du procès équitable des procédures engagées à l’encontre des différentes
personnalités publiques depuis le changement de régime. Les fondements des poursuites, un
rapport unilatéralement établi par la CENTIF, n’ayant aucun caractère contradictoire, chahutent
les bases les plus primaires de notre droit répressif.
Aujourd’hui, l’utilisation évidente de la famille de Monsieur Madiambalba DIAGNE comme
moyen de pression, au travers de leur détention totalement injustifiée, ne doit faire l’objet d’aucun
doute. Ces placements en détention signent le caractère strictement politique de la persécution
subie par notre client. De façon inédite au Sénégal, cette persécution s’est étendue, en forme de
représailles, à l’égard de sa famille. Chacun doit bien mesurer l’extrême gravité de ces décisions.
Pour toute ces raisons, le collectif de défense en appelle aux grandes organisations professionnelles
de défense des journalistes, aux différentes institutions internationales qu’il va saisir, pour que la
libération de Monsieur Madiambalba DIAGNE, de Madame Mabintou DIABY, de Monsieur
Serigne Saliou DIAGNE et de Monsieur Mohamed DIAGNE intervienne sans délai et pour que
cesse cette vendetta menée à l’encontre de Monsieur Madiambalba DIAGNE et de sa famille.
Monsieur Madiambalba DIAGNE reste profondément attaché à son pays, à la défense et au
renforcement de l’État de droit et des libertés publiques au Sénégal, aujourd’hui menacé.
Maîtres Elhadji Amadou Sall, Baboucar Cissé, Dior Diagne, Antoine Mbengue,
Ousmane Thiam, Pape Sène, Arona Basse, Ramatoulaye Ba et William Bourdon &
Associés tous avocats au barreau du Sénéagl et à Paris