14/11/2025
La première chose à faire, si nous voulons trouver un chemin de redressement, est de demander aux autorités de ce pays d'arrêter de dire que la dette du Sénégal est sur une «trajectoire soutenable ». Un malade ne peut pas espérer guérir s'il continue à nier sa maladie ou faire semblant d'être en bonne santé juste pour éviter d'aller voir le docteur.
Les signes de la maladie sont bien visibles:
- Augmentation considérable du service de la dette, d'ailleur proportionnelle à l'augmentation de notre rythme d'endettement (3 APE sur le marché financier sous-régional en 2025).
- Revue à la baisse des recettes de la LFI 2025 et non atteinte à date des prévisions de recettes de la LFR 2025.
- Augmentation considérable des besoins de financement (voir LFI 2026).
Dans ce contexte, on ne peut pas continuer à affirmer que la dette Sénégalaise est soutenable en se basant simplement sur des prévisions de nouvelles recettes (issues du PRES) pour lesquelles, comme pour les recettes classiques, on n'a aucune certitude de réalisation, surtout dans un contexte économique plus qu'incertain marqué par un ralentissement de l'activité économique et un assèchement de trésorerie.
L'analyse de la soutenabilité de la dette du Sénégal doit obéir au principe de prudence. En application de principe, le diagnostic de la situation du pays est sans appel. Le reconnaître sans ambiguité est un pas essentiel pour prescrire à nos finances publiques le traitement curatif approprié.
Si l'option de la restructuration est présentement exclue par le Sénégal c'est justement parce qu'elles refusent d'admettre que notre dette n'est plus soutenable. Pourtant, les effets indésirables de la restructuration évoquées par les autorités pour exclure cette option pourraient bien être neutralisés avec une bonne stratégie basée sur:
- Une priorisation de la restructuration/reprofilage de la dette bancaire locale que la Cour des Comptes indique avoir été contractée hors circuit budgétaire. Celle-ci est estimée à près de 2500 milliards. Je rappelle qu'il y'a quelques années (vers 2018/2019) l'Etat du Sénégal, en parfaite intelligence avec les banques locales, avait reprofilé une bonne partie de sa dette bancaire locale sans que cela n'emeuve les marchés. Cette situation avait bien pu être gérée avec les autorités de régulation du secteur bancaire pour éviter les impacts indésirables sur les banques en termes de déclassement/ provisionnement.
- Une communication stratégique intelligente avec les acteurs du marché international (agences de notation, investisseurs internationaux etc.) à travers notamment des roadshow ciblés.
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