16/10/2025
Quand le FMI joue au dilatoire, la diplomatie financière en berne !
L’Union des Panafricanistes du Sénégal (UPS), sous la direction de son Président Bougar DIOUF, suit avec une profonde préoccupation les récentes déclarations de la Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) faisant état de la découverte de dettes cachées dans les finances publiques du Sénégal.
Il devient impératif, à ce stade, de parler vrai, chiffres à l’appui, face à la gravité de cette situation.
La reconnaissance de ces engagements financiers non déclarés n’est plus une hypothèse, mais un fait établi. Des dettes ont été retrouvées et intégrées au stock global de la dette publique nationale.
Cependant, une question essentielle demeure :
Quelles sont ces dettes ?
Le peuple sénégalais, souverain et contribuable, a le droit de connaître la liste exacte de ces dettes, leurs montants, leurs dates de contraction, les signataires et les créanciers concernés.
Je pense biens que les données issues des rapports de la Cour des comptes et de la réconciliation effectuée par le cabinet Forvis/Mazars indiquent une réévaluation sans précédent de la dette nationale : de 74,4 % du PIB, elle est passée à 111 % du PIB fin 2023, puis à 118,8 % du PIB fin 2024.
Ces ajustements traduisent, selon les estimations, la mise au jour de 7 à 13 milliards de dollars de dettes antérieurement non déclarées accumulées sur la période 2019–2024.
Pourtant, aucune publication officielle détaillée n’a encore été rendue publique.
Qui sont les créanciers ?
S’agit-il d’Eurobonds, d’appels publics à l’épargne, de garanties d’État non consolidées, ou encore de contrats commerciaux opaques ?
Les citoyens, les institutions nationales et les partenaires internationaux attendent des réponses datées, chiffrées et documentées.
L’UPS rappelle qu’en matière de finances publiques, la dissimulation d’une dette constitue une infraction grave.
Un tel acte remet en cause la transparence budgétaire, la crédibilité internationale de l’État et peut exposer le pays à des poursuites ou à un isolement financier.
La Banque mondiale, les agences de notation et les partenaires régionaux du Sénégal observent attentivement cette situation, qui ne saurait rester sans suite.
Si le FMI admet l’existence de ces dettes sans en publier les détails, il s’inscrit dans une forme de diplomatie financière dilatoire.
Une telle attitude n’est ni conforme à son mandat de transparence ni favorable à la stabilité économique et institutionnelle du Sénégal.
Le rôle du FMI ne peut être celui d’un acteur complaisant, mais bien d’un garant de la vérité financière et de la bonne gouvernance.
En conséquence, l’Union des Panafricanistes du Sénégal (UPS) exige :
I. La publication intégrale du rapport de réconciliation Forvis/Mazars, avec le détail ligne par ligne des dettes identifiées comme le recommande la lois sur l'accès à l'information;
II. La communication officielle du ministère des Finances sur l’origine, la période et les signataires de ces engagements ;
III. L’ouverture d’une enquête indépendante afin de situer les responsabilités administratives et politiques ;
IV. Et l’engagement du FMI à rendre publiques toutes les informations dont il dispose sur ces passifs dissimulés.
Sans ces clarifications, il serait hasardeux de parler de relance économique ou de partenariat crédible.
La transparence financière n’est pas un luxe, mais une exigence démocratique.
Le peuple sénégalais a droit à la vérité, à la rigueur et à la justice financière.
Président Mr Bougar DIOUF
Union des Panafricanistes Sénégalais - UPS
Union des Panafricanistes Sénégalais UPS