08/11/2025
Tchad : menaces et crise explosive au canton Assala
« Nous allons tous mourir avant qu’il ne soit intronisé à Moïto. »
Breaking News – 7 novembre 2025
Moïto, Hadjer-Lamis – La tension est à son paroxysme dans le canton arabe Assala, dans la sous-préfecture de Moïto (province du Hadjer-Lamis). Le chef de canton sortant, Abdoulaye Abitan Roumoido, suspendu par décret présidentiel il y a quatre jours, a juré publiquement qu’aucun intronisation du nouveau chef ne se fera sans bain de sang :
« Il est de la communauté baguirmi, il n’a aucun droit sur notre canton. Nous allons tous mourir avant que celui-ci soit intronisé à Moïto. »
Ces mots, prononcés devant des centaines de notables et jeunes arabes Assala, ont été filmés et circulent depuis 48 heures sur les réseaux sociaux tchadiens.
Les décrets qui ont mis le feu aux poudres
Le 3 novembre 2025 :
Décret n°2812 : Abdoulaye Abitan Roumoido est révoqué pour « contestations persistantes par la famille légitime et les notables ».
Décret n°2813 : Hissein Albarri Mohamed Zen (parfois appelé Azzen Hissein Bourma) est nommé chef de canton Assala.
Pour les Arabes Assala, c’est une déclaration de guerre : le nouveau chef serait issu de la communauté baguirmi du Chari-Baguirmi, région voisine, accusée de vouloir « coloniser » leur territoire ancestral.
Un vieux conflit ethnique qui resurgit
Depuis 2019, le canton Assala est un baril de poudre :
2021 : nomination contestée d’Abdoulaye Abitan Roumoido
2022 : affrontements armés entre Arabes Assala et Baguirmiens (plusieurs morts)
2024 : tentative d’intronisation forcée d’un candidat baguirmien avortée par la population
« On nous impose un étranger sur notre terre. C’est la spoliation pure et simple », martèle un notable joint par téléphone.
Risque de guerre ouverte
Des sources locales rapportent :
Des jeunes Assala ont érigé des barrages sur toutes les pistes menant à Moïto
Des armes circulent ouvertement
Les femmes et enfants des villages baguirmiens voisins ont été évacués.
Ould Hamid II