03/06/2025
KOUBA ADJADJI vibrera au rythme de Tabaski. La 3e Édition de fête de Tabaski au village natal en téléchargement.
C’est un retour chargé de symboles, presque rituel. Une fois dans l’année, au moment de la Tabaski, on quitte la ville ses klaxons, ses bureaux, ses horaires serrés pour retrouver le village, ses chemins de terre, ses salutations lentes et chaleureuses, et surtout, la famille au grand complet.
Le trajet est long, mais le cœur est plein d’anticipation. À l’entrée du village, tout semble inchangé : le vieux savonier trône toujours au carrefour, les enfants courent pieds nus derrière les ânes, et les anciens sont déjà installés sous l’arbre à palabres, à commenter les préparatifs de la fête.
À la maison familiale, l’accueil est bruyant et sincère. Les mères étreignent fort, les pères cachent leur émotion derrière une blague ou une tape dans le dos. Les retrouvailles ont un goût de poussière, de sueur et de tendresse.
Les jours qui précèdent la Tabaski sont rythmés par les préparatifs : l’achat du mouton, les ablutions, les veillées où l’on recoud un boubou pour un oncle, où l’on rit en se remémorant des histoires d’enfance. C’est le temps du partage et de la transmission. Les enfants de la ville découvrent le goût du lait caillé, les rituels de la prière collective, et les gestes précis de l’abattage rituel, fait dans le respect de la tradition.
Le jour de la Tabaski, tout le village résonne de prières. Les habits sont flambant neufs, les sourires aussi. Après la prière, le mouton est sacrifié, puis les familles partagent la viande selon les coutumes : un tiers pour la maison, un tiers pour les proches, un tiers pour les nécessiteux. Le geste est ancien, mais chaque année, il prend un sens nouveau.
Ce retour au village n’est pas qu’une parenthèse : c’est une reconnexion. Une manière de s’ancrer à ses racines, de se rappeler que derrière les écrans et les emplois du temps, il y a un foyer qui n’oublie jamais. Et au moment du départ, quand le taxi-brousse s’éloigne sur la route poussiéreuse, c’est avec le cœur un peu plus lourd, mais l’âme nourrie d’humanité.
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