02/04/2025
44 milliards dans la nature : Qui arrêtera les fossoyeurs de la SNE ?
Si la situation n'était pas aussi tragique, on en rirait presque. Figurez-vous que, selon le Directeur Général de la Société Nationale d'Électricité (SNE), pas moins de 44 milliards de francs CFA se sont envolés chaque année dans l’achat de gazole. Oui, vous avez bien lu : 44 milliards ! Une somme colossale qui aurait pu électrifier des centaines de villages, moderniser nos centrales, et soulager un peuple plongé dans le noir depuis des décennies. Mais non ! Cet argent a été brûlé sans que personne ne s’en offusque, ou plutôt, sans que ceux qui devaient s’en offusquer ne le fassent.
Car apparemment, ces milliards n’ont pas disparu comme par magie. Loin de là ! Le Directeur Général de la SNE pointe du doigt les anciens dirigeants de la société, des commerçants véreux et certains ministres qui auraient cautionné cette hémorragie financière. C'est donc un véritable pacte de silence qui s’est tissé autour de cette gabegie. 44 milliards de francs CFA évaporés chaque année sans que personne ne crie au scandale ? Faut-il comprendre que chacun prenait sa part et détournait le regard ?
On nous apprend aujourd’hui que des têtes vont peut-être tomber, que l’État pourrait se saisir du dossier, que des enquêtes pourraient être ouvertes... Mais enfin, que fait-on des décennies de silence ? Qui va rendre des comptes au peuple tchadien qui, lui, continue de payer des factures pour une électricité qu’il n’a jamais eue ?
Le peuple paie l’addition des voleurs.
Le plus absurde dans cette affaire, c’est que pendant que les milliards s’évaporaient dans les circuits opaques de la corruption, la population, elle, continuait d’être rackettée. Des factures d’électricité hors de prix, des générateurs individuels hors de portée, des quartiers entiers plongés dans l’obscurité totale… Pendant que certains faisaient fortune sur le dos du peuple, ce dernier subissait la double peine : pas d’électricité et une vie quotidienne rythmée par des coupures interminables.
Avec 44 milliards de francs CFA, combien de centrales solaires aurait-on pu construire ? Combien de ménages aurait-on pu raccorder ? À l’heure où l’énergie est un enjeu stratégique mondial, voir une telle somme se volatiliser donne la nausée. Mais ne nous inquiétons pas, peut-être que le Président lui-même viendra nous expliquer pourquoi ces voleurs déguisés en responsables continuent de dormir tranquillement dans leurs villas climatisées… pendant que le peuple transpire dans l’obscurité.
Au Tchad, mieux vaut être un voleur de milliards qu’un simple citoyen qui ose réclamer ses droits. Ah, mais surtout, n’oublions pas d’applaudir nos chers dirigeants pour leur combat acharné contre la corruption… en paroles !
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