08/05/2025
Par Issak A. Digo .
Affaire opposant le Ministère public à Idriss Youssouf Boy, About Hachim et autres coaccusés.
L'attente est très longue. Malgré la réquisition du Ministère public, l'absence de preuves tangibles établissant les responsabilités, les témoignages contradictoires et partisans, ainsi que la désinformation orchestrée par la chaîne privée MRTV, le juge n'a toujours pas statué dans ce dossier complexe marqué par des ingérences politiques, où une issue équitable semble compromise. L'affaire prend des allures de cabale politico-judiciaire visant particulièrement Idriss Youssouf Boy, pourtant figure centrale dans la réussite de la transition.
Juridiquement, la procédure présente des irrégularités flagrantes. Les accusés sont détenus depuis janvier dans les locaux de la DGRI sans fondement légal valable. Les procès-verbaux, établis par des agents des services de renseignement non habilités comme officiers de police judiciaire, n'ont aucune valeur juridique. Les témoignages, qui manquent cruellement de fiabilité, sont entachés de contradictions et de liens douteux avec certains lobbyistes.
L'anomalie la plus frappante reste le renvoi des accusés devant le tribunal de grande instance après leur passage devant la Cour suprême, pourtant juridiction de dernier ressort. Cette inversion inédite de la hiérarchie judiciaire constitue un vice de procédure manifeste.
Quelle que soit la décision du juge, les accusés disposent de voies de recours solides. Un appel puis, éventuellement, un pourvoi en cassation devant la Cour suprême pourront être engagés, notamment pour contester ces irrégularités procédurales. L'annulation de la procédure pour violation des droits de la défense et des principes fondamentaux de la justice reste une possibilité sérieuse au vu des violations constatées.
Wait and see…