06/06/2025
Du storytelling qui nous parle
RESILIENCE 1 : Mamie
Le visage derrière le Ayimolou d'Agoe, un exemple de résilience et de persévérance.
Au début des années 2000, lorsque les autorités ont décidé de bitumer la route Mission Tové à partir des rails d’agoe, cette dame a perdu sa place au bord de la route juste en face de la poste à côté du marché d’Agoè Assiyéyé. Pour ceux qui ne le savent pas, sa place actuelle est sa seconde et non la première qui abrite son commerce. Cet emplacement avait déjà une renommée et était le point de repère des cadres, artisans, commerçants et élèves qui n'oubliaient pas de faire une pause, se recharger le bide avant de continuer leur route.
Et malheureusement, cet emplacement qui permettait à son commerce de vite se développer lui a été arraché à cause de l'urbanisation. ” Madame, veuillez dégager car la route du développement passe par le développement de la route”.
L’urbanisation a ce caractère destructeur !
J'ai grandi à AGOE plus précisément à assiyeye, donc j'ai la crédibilité nécessaire pour parler de cette dame qui pour moi doit même faire l'objet d'un TEDX sur la résilience et l’abnégation. Elle a réussi son business sans avoir eu à écrire ou constituer un business plan (simple hypothèse). Un exemple marketing proche de nos réalités plus que ces cours dans lesquels on se noie à la fac.
Elle est restée toujours au Top grâce à la fusion de trois forces qui jusqu'à présent n'ont pas changé.
Après la perte de son emplacement, la relève n’a pas été automatique, car il fallait pouvoir faire savoir à la clientèle que le lieu avait changé. Je vous parle d’une époque où les smartphones et la technologie étaient encore un rêve. Obligé de procéder par le bouche à oreille. Et si elle a pu reconquérir le coeur de ses clients de la première heure, c’est principalement dû à trois facteurs qui sont :
La Qualité :
C'est à cause de cette qualité que des centaines de citoyens parcourent des kilomètres jusqu'à elle parce que ses plats offrent ce qu'il y a de meilleur. Elle n’a engagé aucun CM, n’a pas de page facebook ni de site internet mais le bouche à oreille se charge de faire le boulot. Ce qui est bon se vend naturellement.
La première pierre de notre communication doit être la qualité du produit ou service qu'on offre. Ce qui est bon, circule très vite de bouche à oreille. La preuve, elle n'a jamais enclenché une démarche où une action de communication. Le bouche à oreille s'est occupé de le faire. Les premiers clients satisfaits ont pris sur eux la charge de le faire naturellement.
La continuité :
Le commerce de cette bonne dame à plus de 20 ans d'existence. Presque chaque jour, et plus de 20 ans, c'est-à-dire plus de 7000 jours à se lever et faire ce qu'elle sait faire de mieux. La répétition étant la mère de la mémoire. Cette continuité crée de la fidélisation et rentre dans les habitudes. Aujourd'hui, peu importe l'existence de bons coins d'Ayimolou à Agoe, mamie reste en tête de choix car les années ont permis de s'installer dans les cerveaux comme une référence.
PARFOIS LE SECRET EST AUSSI DANS LA CONTINUITÉ DE CE QU'ON FAIT.
La spécialisation
Elle s'est positionnée très tôt sur un marché qui n'existait pas. Lorsqu'on pense à Ayimolou à Agoe, on pense immédiatement à Mamie, car elle n'a fait que ça depuis des années au point de devenir la référence pour ce plat.
Elle n'est pas allée sur plusieurs fronts au même moment comme vendre un peu de tout. Elle s'est spécialisée et ça a payé !
Si vous me demandez combien elle se fait la journée, je ne saurai vous répondre mais elle gagne mieux que le cadre moyen d’entreprise. Pas moins de 200 ou 300 personnes défilent là bas par jour, donc faites le calcul.
Nous pouvons le faire !
Si vous avez aimé ce post, prière partager avec votre réseau et vos ami.es. Par ailleurs, vous pouvez aussi me proposer des exemples de résilience en commentaire pour qu'on puisse écrire sur eux.
Crédits :
Idée et texte : Kadri Seibou
Relecture : Akua Bernice Agbodjinou
Visuel : Pita Mosiz Agd
Photo : issue du clip Agoè de l'artiste KanAa - Miabé DjAnta