06/16/2025
Épisode 15
J’ai quitté Libreville le 22 mai.
Il m’a fallu 6 jours pour traverser le Gabon en empruntant de très belles routes jusqu’à Ndende.
6 jours pendant lesquels j’ai notamment testé la cuisine et encore et toujours l’amabilité locale!
Je ne suis pas resté plus de 2 minutes sur le bord de la route pour régler un problème technique sur le vélo, qu’un pickup s’est arrêté et a insisté pour me charger et me conduire en sécurité (et surtout à l’ombre pour me protéger du soleil brûlant)
C’est après cet épisode que j’ai passé l’équateur 💪
Une autre étape symbolique du voyage ☺️
J’y ai rencontré une charmante dame qui m’a accueilli chez elle pour la nuit et pour partager un repas 🙏
J’ai ensuite profité de l’occasion pour visiter l’hôpital Albert Schweitzer dont on m’avait plusieurs fois parlé.
Pasteur, médecin, théologien, prix Nobel de la paix en 1952 entre autre, il a fondé cet hôpital pour apporter des soins essentiels aux habitants de la région.
Son investissement et ses combats ( il a milité toute sa vie contre les inégalités et les dérives de la civilisation occidentale) Engagé pour La défense de la paix et des droits de l’homme, son parcours humain m’a impressionné.
Et puis le Gabon sera sans doute pour moi le pays associé à l’aventure culinaire extrême 😄
Du singe, du caïman, du porc-épic et de l’éléphant.
Je ne vais pas revenir en long et en large sur cet épisode mais il représente pour moi mon choix (totalement personnel) de vivre pleinement ce voyage jusqu’au bout.
En me fondant dans leur vie au quotidien, avec leurs coutumes et leurs habitudes.
Je suis en quête de rencontres, de découvertes et de liens qui cultivent les différences…sans jugement. Avec humilité, je veux apprendre et construire avec mes yeux (mon âme, mon cœur et surtout ma bouche 😄) mes propres perceptions.
Mes 5 sens sont depuis plus de 6 mois à l’affût.
Donc quand un éléphant est abattu par nécessité….il nourrit des villages entiers pendant des jours.
C’est cette occasion que j’ai saisie. Parce que je connaissais les raisons et que tout était contrôlé. Je savais qu’elle ne se représenterait plus jamais. ( certains habitants avec qui j’ai partagé le repas ne l’ont jamais vécu et ne le vivront peut-être qu’une fois dans leur vie)
J’ai aussi dormi dans une plantation de palmiers avec les employés.
Comme les mineurs à l’époque, ils vivent avec leurs familles dans de toutes petites maisons attachées les unes aux autres, dans un confort sommaire au milieu de la brousse (pas de do**he évidemment….on se lave à la bassine comme dans beaucoup de villages par lesquels je suis passé)
Et comme un peu partout où j’ai atterri, j’ai servi d’alibi aux hommes du clan 😂
On a fait la fête jusqu’à 3h du matin.
Un échappatoire bien connu par chez nous aussi 😁
L’étape suivante m’a emmenée jusqu’à Dolisie au Congo.
Avec des routes beaucoup moins sympas.
Des pistes en construction avec des pierres et des cailloux à éviter continuellement.
Mais surtout inondées à chaque forte pluie.
Ça a été la galère plus d’une fois où j’étais incapable de rouler parce que la route s’était transformée en rivière.
Porter mon vélo à bout de bras avec le poids des bagages m’a épuisé.
Et quand je suis arrivé à la frontière, les douaniers m’ont déconseillé de continuer car la route était impraticable.
Ils m’ont expliqué que seuls certaines voitures-taxis pouvaient passer par des petits chemins (non répertoriés sur le gps) pour emmener les habitants de l’autre côté.
Je n’ai pas eu d’autres choix et je me suis retrouvé dans une voiture BOURRÉE à l’extrême.
Même en vous le décrivant, j’ai du mal à le croire!
3 devant, 6 derrière, 4 sur le toit + les sacs, les valises, les poissons, les courses et MON VÉLO accroché sur le coffre!
Le tout lancé à fond au milieu de la pampa pendant plus de 2 h.
Le scénario d’un film (que maman a apprécié moyennement 😏😅)
Notre épopée s’est terminée vers 4h du matin.
J’ai donc dormi une poignée d’heures avant de remonter en selle vers Pointe Noire.
Super joli mais la traversée s’est avérée extrêmement épuisante car la route passait par des sommets et donc des dénivelés de fous.
Le plus dangereux étant les camions qui me dépassaient à toute allure à chaque descente.
Je suis donc arrivé à Pointe Noire très très fatigué physiquement et mentalement.
Avec le dégoût du vélo accentué par les galères des derniers jours.
Il était temps de me poser quelques jours chez mes hôtes, la famille Feraille qui m’a accueilli avec générosité.
Merci merci merci à eux ❤️
J’ai pu me laver, prendre soin de mon équipement et me reposer.
Grâce à eux, à leurs connaissances et à leurs précieux conseils, j’ai pu être en contact avec des personnes ressources à certains moments de mon voyage.
J’ai été pris en charge par un passeur connu de la famille, pour traverser en toute sécurité jusqu’à Cabinda.
D’après ce qu’ils m’ont expliqué, cette partie du pays enclavé au milieu d’autres, est convoitée par les pays qui l’entourent.
Cette zone est très surveillée par des hommes armés qui protègent les richesses naturelles.
C’est aussi une zone ou de nombreux conflits et guerres ont éclaté et la présence de mines rend la traversée extrêmement dangereuse.
Encore merci à eux de me suivre depuis le départ de mon aventure et de m’aider à anticiper pas mal de difficultés et de dangers 🙏
Le passeur (comme quoi c’est bon de rencontrer les bonnes personnes aux bons moments 🙏) m’a donc emmené jusqu’au bateau que j’ai emprunté pour contourner la RDC ( pays déconseillé également vu le contexte actuel….)
Et pour la première fois de ma vie, j’ai été contrôlé à la frontière de l’Angola par Interpol, en plus du contrôle normal de la douane et de la police.
Spécial à vivre assurément.
Est-ce que ce pays est un endroit d’exil surveillé par les supers polices?
Est-ce que j’ai la tête d’un riche promoteur qui tente de placer ses millions?
Mon cerveau a 1000 scénarios à proposer 😁
Ce voyage est un film! 😂
Bref le bateau m’a donc emmené jusque Soyo.
Ensuite direction Luanda: première grande ville très propre et européanisée, avec des buildings.
J’avais l’impression de ne plus être en Afrique.
J’ai été hébergé 3 nuits chez Corinne qui, pour la petite histoire, venait d’accueillir une autre cycliste voyageur. Contrairement à moi, il voyage avec un vélo électrique équipé de panneaux solaires.
On s’est ratés de peu….
Les échanges d’expériences auraient été intéressantes 🙏
Un énorme merci à Corinne et son mari pour ces nuits de repos et tous les conseils sur la Namibie (ok promis, je ne planterai pas ma tente à proximité des lions 🙏 Quand je pense que maman s’invente une histoire de crocodile depuis le début 🫣 Bref….je ferai gaffe!)
Sinon la traversée de l’Angola est incroyable: des plages magnifiques avec des couchers de soleil à couper le souffle ❤️
Des rencontres magiques: j’ai dormi dans la caserne des pompiers, des motards m’ont offert une nuit d’hôtel, un groupe de cyclistes angolais a partagé un bout de route avec moi, un camionneur et sa femme m’ont embarqué lorsque j’étais épuisé,….
Et sans m’en rendre compte de suite, je me suis retrouvé dans des décors proches de ceux du début de l’Afrique. Du sable, des déserts, moins de verdure et d’arbres.
Comme une boucle qui se boucle tout doucement ❤️
Une fin qui s’annonce en douceur….l’air de rien.
Et enfin, le 13 juin, j’ai passé la frontière du pays tant attendu dans mon imaginaire de gamin, la Namibie ❤️
Faut avouer que tout ne s’est pas passé comme prévu puisque j’ai rencontré quelques problèmes à la frontière (mais je les soupçonne d’avoir essayé de me faire peur pour me déposséder de quelques sous. J’ai pas craqué 💪)
J’ai failli faire 2 accidents. C’est le premier pays depuis le début de mon périple où l’on roule à gauche et j’ai zappé cette information les 5 premières minutes de mon arrivée.
Promis, c’est bien imprimé dans mon cerveau maintenant.
Et j’ai ENFIN connu ma première crevaison.
À 15 000km, c’est une bonne moyenne 😅
Comme dirait une amie : il semblerait que la Namibie souhaite que je ralentisse ❤️
J’ai compris le message.
Ici je vais emmagasiner plus d’images, de ressentis et utiliser un peu moins mon vélo pour libérer mes mains.
L’occasion de sortir un peu plus mon appareil photo 📷
J’ai posé ma tente dans un endroit sécurisé et ces 2 jours-ci je profite dans un parc naturel.
Le rêve éveillé 🙏❤️
La suite sera pixelisée…. C’est CERTAIN 🔥
En attendant la suite des aventures, je remercie le ciel car pas de bobos ni de maladies critiques (paludisme ou fièvre jaune) depuis 6 mois 🙏
Je continue sur ma lancée et décompte à mort depuis l’annonce de la date de mon retour.
J’ai tellement hâte de vous revoir tous ❤️
Mais promis, je profite en attendant.
Je pense fort à Valentin et sa famille qui me suit avec ferveur depuis Ramet.
Et à Aurélie, ma fournisseuse de pulls dévouée.
Des étoiles qui leur sont chères ont rejoint mon grand-père ❤️
A +
Y.
