10/09/2025
Musique : « Les morts ne sont pas morts… »
À travers les célèbres mots du médecin-poète sénégalais Birago Diop, nous, « pauvres » vivants, cherchons inlassablement la présence de nos chers disparus dans les visages, les lieux, les mots, les chansons… enfouis au plus profond de nos mémoires.
Par la magie de l’image et de la musique, voici réapparaître Joséphine Bowule Bopenge, immortalisée en avril 1986 par la chanson Testament Ya Bowule du grand Simon Lutumba Ndomanueno, alias Simarro Masiya, magnifiquement interprétée par Orphin Lutala Malage, dit Malage de Lugendo.
Cette œuvre est devenue culte, tant par la profondeur du texte que par la grande tristesse de l’histoire racontée. Et pour cause : Joséphine Bowule a bel et bien existé. Belle, très belle même, au visage solaire et au port altier, elle habitait Avenue Bolia, quartier Matonge, près de la rivière Kalamu, à Kinshasa.
Femme d’affaires avisée, elle tenait une boutique de pagnes au Pavillon 5 du grand marché (Zando) et était membre influente de l’AFECOZA (Association des femmes commerçantes du Zaïre). Elle comptait aussi parmi ses proches la célèbre Maman Anna Muyanzi de Lingwala.
Après son décès, début 1986, c’est à la demande insistante de sa sœur cadette, Mathilde Mathy Bowule, que Simarro composa ce chef-d’œuvre, désormais inscrit au Panthéon de la musique congolaise. Aujourd’hui encore, Testament Ya Bowule résonne dans presque toutes les veillées mortuaires (Matanga), ultime hommage à un(e) défunt(e).
Comme quoi… « Les morts ne sont pas vraiment morts ».
Source : SIMBA NDAYE