08/12/2025
LES NATIONS NOMADES DE L’ARRIÈRE-PAYS LAURENTIEN
Depuis les voyages de Jacques Cartier et du sieur de Roberval entre 1534 et 1543, les groupes iroquoiens qui occupaient la région entre Montréal et Québec l’avaient quittée. Bien que les causes exactes de cet exode demeurent floues, tout semble indiquer qu’il fut provoqué par des épidémies et des guerres tribales.
Ce que nous savons cependant, c’est qu’à l’arrivée de Samuel de Champlain à Tadoussac au début du 17e siècle, cette région était devenue une zone tampon dans un conflit opposant d’un côté, la Confédération des Cinq-Nations iroquoises localisée au sud du lac Ontario et de l’autre côté, les peuples algonquiens et les Wendats notamment, situés plus au nord.
Ces terres n’étaient donc pas vierges, mais veuves. Ainsi, quand les Français s’implantèrent dans la vallée du Saint-Laurent, aucune Première Nation ne fut dépossédée de ses terres.
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À compter de la décennie de 1650, alors que le peuplement colonial progressait lentement dans la vallée du Saint-Laurent, l’occupation du territoire connut des changements importants.
On assista, nous le savons, à la migration de plusieurs groupes autochtones — Wendats, Algonquins, Népissingues, Iroquois et Abénakis — venus de l’arrière-pays pour fuir les violences ou en quête de meilleures conditions de vie.
Parallèlement, les tribus nomades qui fréquentaient périodiquement la vallée laurentienne délaissèrent progressivement les régions de Québec et de Trois-Rivières. Cela dit, au-delà du périmètre seigneurial, d'immenses territoires demeuraient libres pour leurs activités de chasse et de pêche.
Dans les contrées visitées uniquement par les coureurs de bois et une poignée de missionnaires, ce qui forment aujourd’hui la plus grande partie du territoire du Québec, les modes de vie traditionnels des tribus nomades se poursuivaient. Ceux-ci combinaient généralement des séjours prolongés à l’intérieur des terres durant la saison hivernale et le retour le long des côtes durant l’été.
À partir de la seconde moitié du 17e siècle néanmoins, même dans les régions éloignées des centres de colonisation, des changements significatifs s’opérèrent à l’égard de certains aspects de la culture matérielle autochtone, alors que les marchandises européennes avaient déjà fait leur entrée dans la plupart des communautés.
Les armes à feu, les haches, les couteaux, les chaudrons de cuivre, les tissus européens et des produits alimentaires tels que la farine étaient devenus des articles essentiels de la vie quotidienne. Pour se les procurer en échange de fourrures notamment, les membres de ces Premières Nations visitaient annuellement les postes de traite de l’arrière-pays.
Dans le corridor du Saint-Laurent, il y avait aussi des Autochtones isolés établis à l’extérieur de leurs villages, dans les villes ou les campagnes. Plusieurs avaient décidé de rester derrière quand leurs tribus avaient déménagé, afin de demeurer à proximité des marchands canadiens et français et continuer de commercer avec eux.
𝗥𝗲𝗽𝗹𝗶 𝗽𝗿𝗼𝗴𝗿𝗲𝘀𝘀𝗶𝗳
Au 18e siècle, le rôle stratégique des Premières Nations au Canada sur le plan militaire se limita — pour l’essentiel — aux Autochtones domiciliés et, dans une certaine mesure, aux Mi’gmaq de la Restigouche.
Les Innus ne participaient plus qu’occasionnellement aux opérations guerrières françaises, tout comme les Atikamekws de la Haute-Mauricie. Quant aux Cris de la baie James et aux Naskapis de la région subarctique, ils préféraient se tenir à l’écart des conflits opposant les puissances européennes.
Je me souviens. ⚜️
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Crédit d’illustration : Packing for Mackinac, Robert Griffing
