11/01/2025
Renaissance culturelle : la première pierre de "La Paillote" posée à Conakry
Conakry, 31 octobre 2025 – Le paysage culturel guinéen a vibré d’émotion et d’espérance ce vendredi lors de la cérémonie de pose de la première pierre de la reconstruction de "La Paillote", lieu mythique de l’histoire musicale et artistique nationale.
Cet événement, qui marque un tournant dans la politique culturelle du pays, s’est tenu sous le haut patronage du Ministre Directeur de Cabinet à la Présidence, M. Djiba Diakité. Il a réuni de hautes personnalités, parmi lesquelles le Ministre Secrétaire Général de la Présidence, le Général Amara Camara, le Ministre de la Culture et de l’Artisanat, M. Moussa Moïse Sylla, des membres du Gouvernement ainsi que plusieurs anciens ministres de la Culture, autant de présences qui traduisent l’importance historique et symbolique de ce site.
Un acte de fidélité à l’histoire
Le Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, M. Mory Condé, a souligné que ce projet représente « la matérialisation de la vision du Chef de l’État, le Général Mamadi Doumbouya », et qu’il s’inscrit dans le cadre du Programme de développement Simandou 2040. Il a rappelé l’instruction présidentielle de préserver ce site jadis spolié, afin qu’il retrouve sa vocation originelle de haut lieu de culture et de mémoire artistique.
Le Ministre a également lancé un appel aux citoyens à signaler toute tentative de spoliation du domaine public, les invitant à collaborer étroitement avec ses services afin de restaurer et de protéger le patrimoine de l’État.
De son côté, le Ministre de la Culture et de l’Artisanat, M. Moussa Moïse Sylla, a précisé que la nouvelle Paillote sera conçue comme un complexe culturel, artistique et moderne, doté d’une capacité d’accueil de plus de 1.000 places.
L’objectif est de transformer l’ancienne infrastructure en un véritable pôle de création, de formation et de transmission, tout en respectant l’esprit originel du lieu.
Un projet d’envergure au service de la mémoire et de la création
Les principales composantes architecturales et fonctionnelles du projet incluent :
- Une salle de spectacle modulable : Cœur battant du complexe, elle sera dotée d’une scène polyvalente pouvant accueillir aussi bien les ballets traditionnels que les concerts contemporains de grande envergure.
- Des espaces de formation et de répétition : Ces espaces favoriseront la transmission des savoirs et la préservation de l’héritage musical et artistique guinéen.
- Des résidences d’artistes : Elles offriront aux créateurs guinéens et étrangers un cadre propice à l’expérimentation et à l’innovation culturelle.
- Un musée du patrimoine musical : Il sera dédié à la célébration de la riche histoire de la musique guinéenne et à ses figures emblématiques.
- Un espace d’exposition : Conçu comme un lieu d’échanges visuels, il mettra en valeur l’art, l’artisanat et le patrimoine matériel et immatériel du pays.
Le Ministre Moussa Moïse Sylla a exprimé son souhait à l'entrepreneur quant à la diligence dans les travaux. Ce dernier s’est engagé à livrer le chantier en seulement huit mois, traduisant ainsi la volonté ferme du Gouvernement de passer de la vision à l’action concrète.
Un sanctuaire de la souveraineté culturelle
Djiba Diakité, Ministre Directeur de Cabinet de la Présidence et également Président du Comité stratégique de suivi du Projet Simandou, parrain de l'événement, a insisté sur la portée symbolique de ce sanctuaire qui est de réconcilier la mémoire d'hier et celle d'aujourd'hui pour une Guinée qui assume pleinement sa souveraineté culturelle. Il a réitéré le message du Chef de l'État : « La culture n'est pas un ornement de la République de Guinée. Elle est son souffle, sa colonne vertébrale, son âme. »
La cérémonie a été sublimée par des prestations magistrales, ressuscitant l’âge d’or de la musique guinéenne, avec notamment le Bembeya Jazz National, Balla et ses Baladins, Les Amazones de Guinée et Kèlètigui et ses Tambourinis.
La reconstruction de La Paillote incarne ainsi un engagement ferme et durable en faveur de la culture, désormais reconnue comme le deuxième pilier stratégique du développement national, un laboratoire vivant de création et de transmission pour les générations futures.