09/22/2025
21/09/2025,Port-de-Paix, CAP-MARJ-Paroles Sciences.
Dans le cadre de sa mission, qui consiste à mettre aux débats des sujets de société, incluant des réflexions approfondies sur des enjeux sociaux majeurs, CAP-MARJ-Paroles Sciences a tenu, le 21 septembre 2025 à Fatima Chalet, sa deuxième sortie de conférence autour du thème « Vers la disparition progressive de l’école publique en Haïti : responsabilité partagée de l’État, des enseignants et de la société». Ce choix de sujet découle de l’inquiétude croissante face à la dégradation de l’école publique et à ses conséquences sur la jeunesse haïtienne. Ainsi, cette rencontre avait pour objectif d’identifier les causes de ce déclin, d’en analyser les impacts et de proposer des solutions concrètes pour revitaliser l’éducation publique.
Le problème principal identifié réside dans la baisse de qualité de l’enseignement, aggravée par l’absence répétée des enseignants ou la fermeture régulière des établissements à cause des mouvements de contestation, le manque d’infrastructures, l’insuffisance de ressources matérielles et humaines, la démotivation des enseignants, ainsi que le désintérêt général de la société pour l’école publique. Par conséquent, cette situation compromet non seulement l’accès équitable à l’éducation, mais met également en péril le développement intellectuel, social et culturel des jeunes Haïtiens.
Selon Professeur Michel, le problème dépasse les aspects purement matériels et financiers. Il souligne que la dévalorisation de la fonction éducative, le manque de discipline et la démotivation des enseignants constituent des causes profondes du déclin. Ainsi, pour lui, l’éducation publique nécessite non seulement un renforcement des valeurs éthiques et culturelles au sein de l’école, mais aussi un dialogue continu entre enseignants, élèves, parents et communauté afin de redonner un véritable sens à la scolarisation.
Par ailleurs, Docteur Exantus insiste sur les facteurs sociaux et structurels qui fragilisent l’école publique, notamment la pauvreté, l’insécurité, le manque d’infrastructures et le faible encadrement scolaire. Il établit également un lien direct entre la situation de l’école publique et le bien-être ainsi que la santé des enfants, en expliquant que les conditions sociales précaires contribuent à la dévalorisation de l’école. De ce fait, il plaide pour des politiques publiques intégrées, impliquant l’État, les ONG et la société civile, afin d’améliorer les infrastructures, d’assurer un suivi psychosocial des élèves et de développer des programmes communautaires d’accompagnement à la scolarisation.
Enfin, les deux intervenants s’accordent sur le fait que la survie de l’école publique repose sur une responsabilité collective. Ainsi, l’État doit fournir les ressources nécessaires, garantir un cadre légal et réglementaire et soutenir les enseignants. Parallèlement, les enseignants doivent s’investir dans leur formation continue et adopter des méthodes pédagogiques adaptées. De son côté, la société doit participer activement à la valorisation de l’école, soutenir les familles et promouvoir une véritable culture de l’éducation.
En conséquence, les propositions clés issues du débat incluent : la revalorisation du métier d’enseignant par la formation continue et l’accompagnement éthique, l’amélioration des infrastructures et des équipements scolaires, le développement de programmes de soutien psychosocial pour les élèves, ainsi que l’engagement simultané de l’État, des enseignants et de la société dans un effort collectif visant à sauver et renforcer l’école publique en Haïti.