02/14/2025
En ce 14 février 2025, une journée qui aurait dû être marquée par l'amour et la célébration, la communauté ouvrière de la filière canne à sucre est plongée dans le deuil et la consternation. La ville de Nkoteng, au Cameroun, est le théâtre d'une triste scène : la levée du corps de Gaston Djora, un ouvrier saisonnier abattu le 4 février lors de manifestations pacifiques pour de meilleures conditions de travail.
Gaston, membre de l'équipe 24, était un symbole de résilience et de lutte pour les droits des travailleurs. Sa mort tragique, causée par des tirs réels lors d'une revendication légitime, a laissé un vide immense parmi ses collègues et sa famille. Pourtant, même dans la mort, Gaston n'a pas reçu les honneurs qu'il méritait. Sous des pressions inexplicables, sa famille a été contrainte de lever son corps à 8h20 ce matin, sans qu'aucun discours d'hommage ne soit autorisé, ni à la morgue, ni ailleurs.
La douleur de la famille est indescriptible. Privée de la possibilité de rendre un dernier hommage à leur proche, elle est doublement meurtrie. Les camarades de Gaston, tout comme les quelque 2000 ouvriers saisonniers présents, partagent cette souffrance. Malgré l'interdiction de prendre la parole, ils ont choisi d'exprimer leur respect et leur solidarité en escortant silencieusement le corps de Gaston jusqu'à la sortie de Nkoteng.
Cette marche silencieuse, empreinte de dignité et de résistance, est un hommage poignant à un homme qui a donné sa vie pour la cause des travailleurs. Chaque pas résonne comme un rappel des injustices subies par les ouvriers de la filière canne à sucre, et de la nécessité de continuer à lutter pour leurs droits.
En ce jour de deuil, la mémoire de Gaston Djora reste vivante dans le cœur de ceux qui marchent pour lui. Son sacrifice ne sera pas oublié, et son combat pour la justice et la dignité continuera d'inspirer les générations futures.
Paix à son âme, et que son héritage soit un appel à l'action pour tous ceux qui croient en un monde du travail plus juste et équitable.
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