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09/25/2022

Rubrique : à ne pas oublier

FEUX DE SIGNALISATION / FEUX TRICOLORES
Né en 1877, Garett A. Morgan quitte le foyer familial dès l'âge de 14 ans pour Cleveland où il travaille pour l'entreprise Roots and McBride. Véritable autodidacte, il va mettre en place son propre atelier de couture où sont confectionnés des robes et manteaux en 1907 puis invente à la suite le 1er fixateur pour cheveux le G.A Morgan Hair Refining Cream. En 1912, la contribution du génie Morgan au monde atteint un tout autre niveau étant sur tous les fronts.

Frappé par un accident de la circulation, à un carrefour où s'étaient percutés une automobile, un cabriolet et un cheval, il imagina des feux de signalisation (rouge, orange et vert) afin de réguler la circulation.
C'est le 20 novembre 1923 que Garrett A. Morgan, inventeur afro-américain, fait breveter son feu de circulation automatique même s'il existait déjà en 1868 sous une forme plus sommaire où un agent de police devait en effet manier une lanterne à gaz rouge en alternance avec une verte. Il se retrouve sous différentes formes aux États-unis avant que Monsieur Morgan n'invente son système tricolore en forme de T.
Son brevet fut Vendu à la General Electric pour la rondelette Somme de 40.000 dollars et le système inventé par Monsieur Morgan s'est répandu dans le monde entier.

Ayant été le premier Afro-Americain de sa ville à posséder une automobile, est mort le 27 juillet 1963 à Cleveland. Il est resté très célèbre dans cette ville où des écoles portent son nom.

Daphnis ST CYR
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StDaphnis

06/21/2022
Le Pasteur Lochard Rémy toujours privé de sa liberté, 9  jours après son enlèvementLe Pasteur Lochard Rémy toujours priv...
02/15/2022

Le Pasteur Lochard Rémy toujours privé de sa liberté, 9 jours après son enlèvement

Le Pasteur Lochard Rémy toujours privé de sa liberté, 9 jours après son enlèvement
Le pasteur Lorchard Rémy n’a pas été libéré dans la soirée du samedi 12 février, contrairement aux rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux. 9 jours après, il est toujours gardé en captivité par les malfrats. C’est ce qu’a rapporté Koze Kretyen.


C’est sur Twitter que le quotidien évangélique, Koze Kretyen, citant une source familiale, a démenti les rumeurs qui font croire à une quelconque libération du Pasteur Lochard Rémy.

“Les proches du pasteur Lochard Rémy infirment la rumeur sur sa libération qui circule sur les réseaux depuis ce samedi 12 février”, a écrit le média, avant de poursuivre pour dire: “la famille est toujours consternée et demeure en prière en attendant un dénouement heureux de la situation”.


Le pasteur a été enlevé le 6 février à Tabarre alors qu’il se rendait à l’église. Les ravisseurs ont exigé 2 millions de dollars américains en échange de sa libération.

Daphnis ST CYR
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L' insécurité dirige nos quotidiensL'insécurité, l'élément fort qui tue la stabilité et le développement d'une nation.Ha...
02/09/2022

L' insécurité dirige nos quotidiens

L'insécurité, l'élément fort qui tue la stabilité et le développement d'une nation.
Haïti sous les ordres de l'insécurité, une insécurité r***e et corrigée par nos dirigeants, l'international et exécutée par des bandits préparés sans têtes, sans coeurs et sans âmes et qui veulent à tout prix faire de l'argent sans passer par le bon chemin.
L'insécurité que nous vivons c'est comme un chien que son maître n'arrive pas à contrôler et ses maîtres sont la classe politique, la bourgeoisie et l'international(Le corps groupe et la république Dominicaine).
Si vous pensez que la classe politique, cette classe politique , l'international vont résoudre le problème de l'insécurité, vous êtes entrain de rêver, car on ne règle pas un problème avec ceux qui l'ont créé.
L'insécurité dans nos quotidiens n'est pas bonne que pour le peuple,c'est la classe moyenne qui souffre,c'est la classe moyenne qui laisse le pays mais les autres tirent les profits.
Chez le voisin, le tourisme augmente, la majorité de nos compatriotes vont travailler chez eux avec humiliation et la main d'oeuvre est à bon marcher.Une Haïti stable où la sécurité existe où les Haïtiens trouveront les moyens pour travailler la terre sans aucun difficulté mettra en péril l'économie dominicaine car les dominicains n'aiment pas les travaux durs et c'est ce que les dominicains connaissent et c'est pour cela qu'ils investissent leurs argents pour que l'instabilité règne à jamais dans le pays de Dessalines en accord avec nos leaders sans dignités sans personnalités, des sous hommes qu'on a donnés la chance de nous diriger par le biais des milles gourdes et des jeunes que nos dirigeants ont donné des armes et de l'argent pour tout faire.
Le corps groupe utilise l'insécurité, l'instabilité politique comme distraction pour exploiter nos ressources, pour empêcher Haïti de progresser car le jour où les Haïtiens s'unissent nous aurons un autre monde.
L'insécurité a un cerveau, pourquoi Martissant et aujourd'hui Croix des Bouquets ? Deux zones qui constituent les cheminements de ressources pour la capitale qui consomme et qui ne produit pas, une capitale comme toutes les autres qui vit sous la dépendance nutritive des villes de province et la rareté des produits alimentaires commencent à faire son apparition dans la capitale, la famine et l'exode en grand nombre vers d'autres pays vont continuer.
Si cela continue comment sera la capitale dans un mois ,dans un an ?
Pourquoi la classe bourgeoise ne dit rien concernant l'insécurité ?
La nation minée c'est Haïti aujourd'hui.
Comment parler de l'état, de gouvernement quand les gangs sont forts ?
Comment dire premier ministre, ministre,magistrat quand dans certaines zones d'Haïti, les écoles, les églises et les autres institutions ferment leurs portes et les citoyens sont prisonniers dans leurs propres maisons ?
Dieu et la puissance populaire seulement peuvent résoudre le problème de l'insécurité phase 3 dans ce pays.
Jusqu'à présent l'album titré : "insécurité 3" du groupe PoBoulin( politiciens , Bourgeois et l'international) et ayant comme lead vocal leurs esclaves comme les bandits qui tuent , qui kidnappent , fonctionne bien et peut-être que ce dernier aura un oscar malgré la dernière production de l'album "CNN".

Daphnis ST CYR
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Ariel Henry est impliqué dans la planification de l’assassinat du président, déclare le juge Gary Orelien selon un audio...
02/08/2022

Ariel Henry est impliqué dans la planification de l’assassinat du président, déclare le juge Gary Orelien selon un audio obtenu par CNN
By Daphnis ST CYR - 8 février 202201096


Dans un enregistrement réalisé à l’automne 2021, alors qu’il présidait encore l’enquête, Orélien rend très clair son point de vue sur l’implication d’Henry. « Ariel (Henry) est lié et ami avec le cerveau de l’assassinat. Ils l’ont planifié avec lui. Ariel est le principal suspect de l’assassinat de Jovenel Moïse, et il le sait », a déclaré Orélien dans l’enregistrement, obtenu exclusivement par CNN. CNN a vérifié l’enregistrement en le comparant à d’autres enregistrements connus d’Orélien et à travers de longues conversations que CNN a eues avec lui, ainsi que des messages vocaux. Orélien ne savait pas qu’il était enregistré.

Mardi 8 février 2022 Au début du mois de septembre, une douzaine de membres lourdement armés d’une équipe d’élite des forces de l’ordre haïtiennes se sont assis tranquillement dans plusieurs véhicules d’infiltration dans la capitale de Port-au-Prince, le silence de la nuit percée uniquement par le passage occasionnel d’une moto.

Les officiers vétérans s’étaient tous attaqués à des cibles de premier plan – des oligarques, des trafiquants de drogue, des chefs de gangs et même des politiciens.

Mais cette opération était différente, selon de longues conversations que CNN a eues avec deux sources impliquées dans sa planification.

Cette fois, s’ils exécutaient avec succès leur mission, les sources ont déclaré que cela changerait la trajectoire de toute une nation en aidant les enquêteurs à prouver que le Premier ministre de leur pays était lié à un assassinat.

Environ deux mois plus tôt, aux petites heures du matin du 7 juillet 2021, le président haïtien Jovenel Moïse avait été assassiné dans la résidence présidentielle.

Plus de deux douzaines d’hommes armés ont envahi l’enceinte du président où ils n’ont rencontré que peu ou pas de résistance de la part des forces de sécurité pour protéger le président.

Moïse a été abattu de 12 balles et tué. Sa femme, Martine Moïse, a également été touchée à plusieurs reprises mais a survécu.

L’homme chargé d’organiser l’escouade d’assassinats, selon les autorités haïtiennes, était un ancien responsable anti-corruption haïtien du nom de Joseph Felix Badio, qui était en fuite.

Mais en cette nuit de début septembre, ces agents infiltrés pensaient savoir exactement où se trouverait Badio : lors d’une réunion avec le Premier ministre haïtien Ariel Henry, à l’intérieur de sa résidence officielle dans la capitale.

Un informateur confidentiel avait dit aux officiers qu’Henry rencontrerait Badio cette nuit-là. Depuis l’assassinat, le couple s’était déjà rencontré deux fois en personne, selon les enquêteurs.

Pendant des semaines, les enquêteurs haïtiens ont cru qu’Henry lui-même était impliqué à la fois dans la planification de l’assassinat et dans une dissimulation ultérieure.

Une rencontre privée entre Henry et l’un des principaux suspects de l’affaire, pensaient-ils, aiderait à relier ces points.

Le plan était d’arrêter Badio lorsqu’il quittait la maison, puis, à une date ultérieure et avec la preuve de la réunion en main, d’arrêter également Henry.

Mais Badio n’est jamais venu.

Henry est resté à l’intérieur toute la nuit et après le lever du soleil, les officiers ont décidé d’abandonner leur mission.

Les enquêteurs ont déclaré à CNN qu’ils avaient appris plus t**d que la nouvelle du raid potentiel avait été divulguée. Badio et Henry avaient été prévenus, ont-ils déclaré, alors le rendez-vous a été annulé.

Le raid raté n’est qu’un exemple du travail des enquêteurs haïtiens qui ont été contrecarrés dans leurs tentatives d’enquêter sur l’assassinat du président.

Plusieurs sources d’application de la loi ont déclaré à CNN qu’un homme se trouve au centre d’une grande partie de cette obstruction : Ariel Henry. Nous ne les identifions pas pour des raisons de sécurité.

Ces sources disent avoir exposé une série d’actions douteuses qui, selon elles, détaillent l’implication présumée du Premier ministre dans l’assassinat : à la fois en complotant sur la mort de Moïse et en aidant à orchestrer la dissimulation qui a suivi. Et, lorsque deux des plus hautes autorités judiciaires ont demandé des accusations potentielles contre lui, elles ont été licenciées.

« Henry est au centre de tout », a déclaré un enquêteur à CNN. « Tout ce qu’il a fait depuis qu’il a pris ses fonctions de Premier ministre est d’entraver (l’enquête) et de nous faire fo**re. »

Les appels de CNN à Henry n’ont pas été retournés, bien qu’il ait précédemment nié toute implication dans l’assassinat.

Le premier ministre a souvent décrit la résolution de l’affaire du meurtre comme une mission personnelle.

« Rien. Absolument rien. Aucune manœuvre politique, aucune campagne médiatique, aucune distraction ne peut me détourner de cet objectif de rendre justice au président Moïse », a déclaré Henry aux dirigeants mondiaux lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre.

Juge : « Ariel est connecté… au cerveau »

L’affaire officielle concernant l’assassinat est toujours en cours en Haïti, mais pratiquement, elle est presque morte. Il n’a produit aucune nouvelle arrestation, aucun nouveau suspect ou aucune preuve depuis août, mais techniquement, il continue.

Des dizaines de suspects arrêtés dans les premières semaines après l’assassinat sont toujours détenus dans une prison haïtienne. Aucun d’entre eux n’a été formellement inculpé.

Jusqu’à récemment, le juge Garry Orélien était le plus haut responsable judiciaire en Haïti supervisant l’affaire.

Dans un enregistrement réalisé à l’automne 2021, alors qu’il présidait encore l’enquête, Orélien rend très clair son point de vue sur l’implication d’Henry.

« Ariel (Henry) est lié et ami avec le cerveau de l’assassinat. Ils l’ont planifié avec lui. Ariel est le principal suspect de l’assassinat de Jovenel Moïse, et il le sait », a déclaré Orélien dans l’enregistrement, obtenu exclusivement par CNN.

CNN a vérifié l’enregistrement en le comparant à d’autres enregistrements connus d’Orélien et à travers de longues conversations que CNN a eues avec lui, ainsi que des messages vocaux. Orélien ne savait pas qu’il était enregistré.

« Je ne me souviens pas avoir parlé à qui que ce soit de l’affaire en détail », a déclaré Orélien lorsqu’on l’a interrogé sur l’enregistrement. « Beaucoup de gens essaient d’influencer l’affaire et je ne jouerai pas leur jeu. »
Puisqu'il y a implication du Premier ministre dans la mort de l'ancien président Jovenel MOÏSE, comment la justice et les forces de l'ordre vont -elles réagir ?
Qu'est-ce qui est réservé pour Ariel HENRY ?
Comment la DEA et CIA vont aider Haïti en ce sens s'ils n'acceptent pas l'assassinat ?
L'enquête va- t - elle se poursuivre même quand les autorités américaines sont sur l'enquête ?

Daphnis ST CYR
[email protected]

Source : https://edition.cnn.com/2022/02/08/americas/haiti-assassination-investigation-prime-minister-intl-cmd-latam/index.html

Le 7 Février 1986. Les Haïtiens se libèrent de la dictature, Mais la dépendance continue.Expulsé par la révolte populair...
02/06/2022

Le 7 Février 1986. Les Haïtiens se libèrent de la dictature, Mais la dépendance continue.

Expulsé par la révolte populaire, lâché par ses maîtres et soutiens occidentaux, l’héritier dictateur Jean-Claude Duvalier vient de quitter Port-au-Prince. Mise en marche 4 ans plus tôt, l’insurrection, pourtant réprimée dans le sang, est venue à bout de 30 années de règne tyrannique de la dynastie Duvalier. Soutenu jusque-là à bout de bras par Washington, Bébé Doc doit se retirer. Personne n’en veut, sauf Paris qui l’accueille en France pour un exil doré de 25 ans.

En ce mois de février 1986, des rumeurs courent à Port-au-Prince. Bébé Doc se serait enfui du palais national, voisin de la place de la capitale où trônent les statues des héros de l’indépendance d’Haïti. La presse internationale se fait l’écho de ce bouleversement. Mais il n’en est rien. Le dictateur Jean-Claude Duvalier se cramponne au pouvoir. Il déclare à qui veut bien encore l’entendre qu’il n’a qu’un objectif : « Poursuivre (sa) mission de miséricorde. » Mais le discours mystique dont abuse la dynastie tyrannique des Duvalier, au pouvoir depuis 1957, n’a plus prise.

Voilà près de quatre longues années qu’Haïti connaît une vive agitation sociale. Ces derniers mois, les principales villes ont été le théâtre de manifestations contre la vie chère, notamment contre la hausse des prix des produits alimentaires. Les 27 et 28 novembre 1985, des émeutes de la faim éclatent aux Gonaïves. La répression se solde par des tués. Morne répétition d’un quotidien fait de terreur. Miragoâne et Le Petit-Goâve se soulèvent également. En janvier 1986, une grève scolaire paralyse la presque totalité de cette petite nation de la Caraïbe. Même l’Association des industries d’Haïti (ADIH), principale organisation patronale, s’inquiète de ce climat mortifère et plaide auprès du régime pour qu’il fasse preuve de « tolérance et de modération afin d’élargir le débat démocratique si nécessaire à (notre) survie ». Les radios des Églises catholique ou protestante contestataires sont fermées. Le régime s’entête et refuse l’évidence de la détestation. Jean-Claude Duvalier n’est-il pas le « président à vie » d’Haïti, selon la formule consacrée de son père, François Duvalier ?

Mais l’insurrection gagne la capitale. Acculé, lâché par ses soutiens, à commencer par les États-Unis, Bébé Doc est contraint de s’éclipser par la petite porte, le 7 février 1986, lui qui avait été intronisé comme un roi, en juin 1971, par son géniteur. Ce dernier s’était arrogé les pleins pouvoirs à la suite de son élection à la présidence, le 22 septembre 1957. Il a régné depuis d’une main de fer sur cette nation dont l’écrivain, poète et figure politique de la Martinique, Aimé Césaire, aimait à dire qu’elle fut la première République noire à s’être mise debout en proclamant dès 1804 son indépendance et l’abolition de l’esclavage.

Lors de sa désignation, Bébé Doc est âgé de 19 ans. On le dit moins intéressé par la chose politique, publique et institutionnelle, que son prédécesseur. Pourtant, il va parfaitement endosser les habits de son satrape de père. Sur le plan de la corruption comme dans le champ des exactions, Bébé Doc est le digne héritier de Papa Doc – en référence à la profession de médecin de celui-ci. Ce surnom a une importance. Il remonte aux années 1940, lorsque Jean-Claude Duvalier se rend au chevet des victimes de l’épidémie de pian, qui fait des ravages.

« La popularité qu’il retira de cette action fut immense : Papa Doc était né, il saura utiliser ce surnom. La crise politique qui paralysa Haïti au milieu des années 1950 fut un terreau favorable à la propagande populiste du bon docteur : il lança la doctrine “noiriste”, opposant les Noirs (près de 90 % de la population rurale) aux mulâtres, qui formaient l’élite intellectuelle, économique et politique de la société haïtienne depuis l’indépendance. Ce “noirisme” était une sorte de caricature, une perversion du grand mouvement de la négritude alors initié par Césaire, Senghor et Price-Mars, le grand intellectuel haïtien dont la pensée fut détournée par Duvalier », explique l’historien et spécialiste d’Haïti, Marcel Dorigny (1).

En ces temps de rébellions indépendantistes, Papa Doc se réfère au tiers-mondisme. Il s’appuie aussi sur l’Église, qui sera l’un des piliers de son régime, ainsi que sur le vaudou, jouant, là encore, avec les croyances et la religiosité populaires. La mégalomanie de l’homme relève de la pathologie : il est omniprésent ; il est Haïti.

Face à l’armée, dont il craint d’elle un coup d’État, il crée les Volontaires de la sécurité nationale (VSN), la tristement célèbre milice des Tontons macoutes. Ces groupes de choc sèment la terreur dans les villes et les campagnes. Le terrorisme d’État s’applique avec zèle « aux diverses oppositions, celle des partis politiques – les communistes sont désignés comme l’ennemi numéro un –, celle des organisations étudiantes et celle des syndicats de travailleurs (…). Il forcera à l’exil des centaines d’intellectuels et de membres de professions libérales, opposants potentiels, suspectés ou avoués », rappelle le journaliste Christian Rudel (2). Arrestations, tortures, viols, extorsions… la liste des horreurs est longue. On estime que le « duvaliérisme » aurait fait plus de 30 000 victimes durant les 29 années de cet absolutisme sanguinaire et contraint à l’exil un demi-million de personnes.

Bien qu’interdit de briguer un second mandat par la Constitution, François Duvalier repousse l’échéance jusqu’en 1967. Le 14 septembre 1964, lors d’une mascarade de référendum, il s’autodésigne « président à vie ». En 1971, alors agonisant, il impose sa succession, via une consultation populaire qui n’en a que le nom : son rejeton, Jean-Claude, est l’élu.

On ne peut comprendre la longévité de ce despotisme familial sans le replacer dans son contexte : les bouleversements géopolitiques et, singulièrement, la révolution de sa proche voisine, Cuba ; les guérillas de gauche qui se développent sur le continent, considéré par les États-Unis comme sien, sont autant de menaces aux yeux de l’administration américaine. Celle-ci « fut sensible aux premières manifestations de fermeté de Duvalier (…) et pensa qu’elle allait disposer de l’homme capable de remettre de l’ordre dans ce Haïti qui n’avait pas su profiter de son temps de passage sous le protectorat de Washington », dans les années 1920, lorsque les GI occupaient le territoire, analyse Christian Rudel. La première puissance dépêchera sur place une mission militaire pour former l’armée, ainsi que… les Tontons macoutes.

François Duvalier devient alors une pièce maîtresse de l’anticommunisme régional. La Maison-Blanche, qui craint une contagion au lendemain de la victoire de Fidel Castro à La Havane, va couvrir de ses largesses et de sa bienveillance « l’Électrificateur des âmes » d’Haïti, comme s’est autonommé le dictateur qui, le 28 avril 1969, instaure une loi qui punit de mort toute personne suspectée ou accusée d’activités communistes.

Le pays sombre dans une misère sans nom. Le palais regorge, lui, de richesses. L’élite vit dans un luxe insolent. Les capitaux étrangers, qui affluent sur cette terre à la main-d’œuvre presque gratuite, finissent dans les comptes en banque à l’étranger d’une caste crapuleuse et corrompue. « Exaspérées par la répression continue, par les conditions économiques et sociales désastreuses, les masses urbaines et rurales furent de moins en moins sensibles à la propagande “noiriste”, véritable arme pour encourager la “lutte des races” tout en dénonçant la lutte des classes », analyse Marcel Dorigny.

En ce début d’année 1986, donc, le règne des Duvalier sent le soufre. Jean-Claude s’arc-boute. Mais la société haïtienne est grosse de colère. Bébé Doc, qui doit son surnom à Washington, quitte précipitamment Haïti.

On s’interroge encore sur les raisons qui ont prévalu à l’accueil de ce tyran en France, l’ancienne puissance colonisatrice qui a saigné sur le plan financier Haïti qu’elle avait qualifié autrefois de « perle des Caraïbes ». Des zones d’ombre persistent. À l’époque, dit-on, cet exil ne doit être que temporaire. Il durera, en fait, 25 ans ! Bébé Doc coule des jours heureux, un temps en région parisienne, ou sur la Côte d’Azur. Il vit dans un château, roule dans des voitures de luxe. La justice bloque sur un de ses comptes en Suisse quelque 100 millions de dollars d’une fortune illégalement amassée. Mais sans pour autant bouleverser son train de vie de nanti. « Personne ne sait, personne ne peut répondre avec exactitude. 500 millions, 800 millions ou bien, chiffre rond, un milliard de dollars ? Ce dernier chiffre ne serait-il pas exagéré ? Les Duvalier avaient eu 29 ans pour faire fortune, et les paradis fiscaux où repose cette fortune sont muets… » précise le journaliste Christian Rudel. Quoi qu’il en soit, Paris a toujours fait montre de complaisance à l’égard d’un homme pourtant accusé de crimes contre l’humanité par de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme et des milliers d’Haïtiens en exil.

Or, en 2011, à la surprise générale, alors que le pays connaît l’une de ses plus graves crises politiques un an après un terrible séisme, Jean-Claude Duvalier revient, comme si de rien n’était, en Haïti. Son « voyage » ne fait l’objet d’aucun contrôle. Pire encore, il regagne ses terres avec en poche un passeport diplomatique, preuve que les autorités haïtiennes sont elles aussi très généreuses avec le dictateur, l’actuel président et ancien chanteur Michel Martelly en tête.

Sous la pression des collectifs et de personnalités, la justice se penche enfin sur le cas de Bébé Doc. En janvier 2012, elle renvoie le satrape devant un tribunal correctionnel pour détournements de fonds. Mais laisse de côté les plaintes des opposants et des organisations de défense des droits de l’homme. La cour d’appel de Port-au-Prince autorise finalement, le 20 février 2014, l’ouverture d’une nouvelle enquête pour « crimes contre l’humanité ». C’est au terme de cette instruction que la décision devait être prise de le poursuivre ou non.

Pendant ces trois années, le dictateur refuse de comparaître devant les juges et ses victimes. Il ose même encore fanfaronner en déclarant, sans trembler, « avoir fait le maximum pour assurer une vie décente » à ses compatriotes. Il n’aura finalement jamais à répondre de ses crimes : Jean-Claude Duvalier est mort le 4 octobre 2014, à l’âge de 63 ans, d’une crise cardiaque, à Pétionville où il vivait aux côtés de la bourgeoisie nationale, qui a installé ses quartiers sur ces hauteurs de Port-au-Prince.

Encore aujourd’hui, la société haïtienne porte les stigmates du duvaliérisme. Dans les années 1990 et 2000 malgré l'effort de l'ex président Jean Bertrand Aristide,les antichangementaliste ont eu la victoire et Le pays connaît toujours une crise multidimensionnelle : sociale, économique, politique, institutionnelle. Les interventionnismes de la France et surtout des États-Unis ont réduit la nation de Toussaint Louverture au statut de porte-avions américain et de terre d’accueil pour une kyrielle d’ONG peu scrupuleuses, qui tirent profit de la situation de ce pays, qui figure parmi les plus pauvres de la planète. Port-au-Prince est toujours plongée dans la spirale infernale de la dette, hypothéquant son émancipation de la dépendance dans laquelle on l’a réduite. La population est livrée à elle-même, abandonnée par des élites politiques et économiques qui ne vivent que pour elles-même. L'insécurité persécute même la sécurité, les vaws dirigés par les chefs de gangs deviennent plus puissants et imposent leurs lois.

Sources : (1) « L’Humanité », 21 janvier 2011.
(2) « Haïti, les chaînes d’Aristide », de Christian Rudel. Éditions de l’A

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