01/07/2025
🔴 Les communes de la Communauté d'Agglomération Dembéni Mamoudzou - Cadema (Ville de Mamoudzou et Ville de Dembéni) et la Ville de Koungou sont désormais reconnu d'intérêt national par l'Etat.
Les promesses de l'Etat sont au pas de tortue comme l'illustre ce decret publiée au Journal Officiel de la République signé par François Bayrou, le Premier ministre, le ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, François Rebsamen, le ministre d'État, ministre des outre-mer, Manuel Valls et la ministre auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargée du logement, Valérie Létard.
Car oui, après un long suspense digne d’un feuilleton Netflix, l’Opération d’Intérêt National (OIN) est officiellement lancée. Enfin, lancée… disons inscrite dans le marbre administratif. On attend encore les pelleteuses.
L’objectif de l’OIN ? Réduire l’habitat informel dans les communes de Mamoudzou, Koungou et Dembéni, qui concentrent 60 % des bidonvilles de l’île. Une ambition louable… si elle avait été lancée en 2005 lorsqu'il fallait s'attaquer aux vrais problémes. Ou même 2023, comme promis. Mais le décret aura préféré prendre son temps, faire une petite sieste, boire un thé et ressortir quand plus personne ne l’attendait.
La création de cette OIN est censée donner à l’État des leviers renforcés pour intervenir, planifier, construire et résorber. Mais pour beaucoup à Mayotte, ce décret tardif illustre un mal plus profond : celui d’un État passif, lent, et parfois totalement déconnecté de la réalité du terrain.
On promet des plans d’urgence, mais on livre des decrets, de projet. On parle d’habitat digne, mais les bidonvilles, eux, continuent de se multiplier. On annonce des mesures fortes, mais elles arrivent après trois saisons des pluies et des mouvements sociaux.
Reste à espérer que cette fois-ci, l’OIN ne restera pas decrét morte. Les habitants, eux, veulent des actes, des chantiers, des solutions concrètes. Car si l’État a prouvé une chose, c’est sa capacité à rédiger des décrets avec un sérieux impressionnant… même s’il lui faut un an et demi, des remaniements et une machine à remonter le temps.