06/10/2025
Mahoraises, Mahorais,
Ce que nous vivons aujourd’hui n’est pas une simple crise, ce n’est pas une suite d’incidents isolés. Ce que nous vivons, c’est une guerre sournoise, une guerre sans déclaration officielle, mais une guerre bien réelle. Oui, mes frères et sœurs, Mayotte brûle.
Regardons autour de nous : Bandrélé brûle. M’tsangamouji brûle. Dapani brûle. Dzoumogné brûle. Bandraboua brûle. Kawéni, Trévani, Koungou, partout des flammes s’élèvent. Partout nos pompiers, courageux mais épuisés, se battent contre des incendies qu’ils n’arrivent plus à contenir. Et à chaque foyer, à chaque colonne de fumée, ce n’est pas seulement une maison qui s’effondre, ce n’est pas seulement une forêt qui disparaît : c’est un morceau de notre dignité qui est attaqué.
Ces incendies ne sont pas le fruit du hasard. Ce ne sont pas des coïncidences malheureuses. Ils sont les instruments d’une stratégie, une stratégie de terre brûlée, pensée, planifiée, et mise en œuvre pour nous affaiblir.
Après les campagnes de propagande, après les accusations mensongères portées contre nos forces de l’ordre des accusations odieuses qui les rendaient responsables des naufrages clandestins une riposte a été déclenchée. Cette riposte, c’est de brûler Mayotte.
Nous devons comprendre qu’il ne s’agit pas seulement de feu et de fumée. Il s’agit d’une guerre psychologique, menée avec des armes nouvelles : la manipulation, en utilisant des enfants de clandestins et de faux témoignages pour salir notre peuple. Les relais locaux, ici à Mayotte même, qui participent à ce mensonge. Certains pour de l’argent, d’autres par idéologie, mais tous jouent contre leur propre île. Les journaux français anti-Mahorais, à Paris, dans certaines rédactions, qui amplifient chaque accusation et minimisent chaque drame que nous subissons, construisant l’image d’un Mayotte violent, incontrôlable, ingérable. Et enfin la terre brûlée : incendier nos terres, détruire nos forêts, mettre à feu nos villages. Non pas seulement pour causer des dégâts matériels, mais pour nous épuiser, pour décourager nos forces, pour instiller la peur dans nos cœurs.
Mais mes frères et sœurs, derrière cette stratégie se cache un projet bien plus grave. Ce n’est pas seulement une question de violence ou de désordre. C’est une manœuvre politique. Il s’agit de préparer l’opinion internationale. Il s’agit d’installer dans les esprits l’idée que Mayotte ne peut plus être gérée uniquement par la France. Que la République aurait échoué. Que notre département serait un poids trop lourd, un territoire ingérable, une terre vouée au chaos.
Et une fois cette idée installée, on viendra avec une solution toute faite : une île, deux États. Une administration commune entre la France et les Comores. Une souveraineté française amputée, partagée, affaiblie.
Voilà le véritable objectif. Voilà pourquoi on brûle nos villages. Voilà pourquoi on salit nos forces de l’ordre. Voilà pourquoi on manipule nos enfants. Tout cela n’a qu’un but : détruire l’idée d’une Mayotte pleinement française et préparer les esprits à accepter une Mayotte à deux drapeaux.
C’est cela, le piège tendu devant nous. Et si nous restons passifs, si nous détournons le regard, demain on viendra nous dire : « Voyez, vous ne pouvez pas vous en sortir seuls. La solution, c’est une île partagée, une île administrée à deux. »
Mais ce jour-là, ce ne sera pas seulement une solution imposée, ce sera une trahison de notre histoire, une négation de nos choix démocratiques, une insulte à tous ceux qui, en 1974, en 1976, ont voté massivement pour rester français.
Mahoraises, Mahorais, il est temps d’ouvrir les yeux. Ce n’est pas seulement du vandalisme. Ce n’est pas seulement le produit de la misère. C’est une guerre organisée, une guerre qui a ses stratèges, ses relais, ses complices.
Et face à cette guerre, nous n’avons pas le droit de baisser la tête. Nous devons être lucides, nous devons être unis, nous devons être fermes. Nous devons soutenir nos forces de l’ordre, car ce sont elles qui, chaque jour, protègent nos vies et nos villages. Nous devons dénoncer sans relâche les mensonges qui circulent dans certains médias. Nous devons tendre la main aux vrais Mahorais qui souffrent, tout en refusant d’être manipulés par ceux qui utilisent la misère comme une arme politique.
Notre devoir aujourd’hui est clair : tenir bon. Refuser le chaos. Refuser la manipulation. Refuser l’idée que notre île serait condamnée à être autre chose qu’un département français à part entière.
Mayotte est française. Mayotte restera française. Non pas parce que c’est une faveur que nous avons reçue, mais parce que c’est un choix que nous avons fait, un choix que nous avons répété, un choix inscrit dans l’histoire et dans la légitimité démocratique.
Nous ne céderons pas à la peur. Nous ne céderons pas aux flammes. Nous ne céderons pas aux mensonges.
Alors, mes sœurs, mes frères, je vous appelle à la vigilance. Je vous appelle à la dignité. Je vous appelle à l’unité. Car ce que nous défendons aujourd’hui n’est pas seulement notre sécurité immédiate. Ce que nous défendons, c’est l’avenir de nos enfants. Ce que nous défendons, c’est le droit de rester nous-mêmes. Ce que nous défendons, c’est notre identité française, ici, à Mayotte.
Mayotte est notre terre. Elle est notre héritage. Elle est notre responsabilité. Et face aux flammes, face aux mensonges, face aux manœuvres, nous le disons haut et fort :
Mayotte est française, et elle le restera.